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UN CONCERT À L’UNESCO POUR LES 140 ANS DE LA NAISSANCE DU COMPOSITEUR AZERBAÏDJANAIS UZEYIR HADJIBEYLI

19 Septembre 2025 13:07 (UTC+01:00)
UN CONCERT À L’UNESCO POUR LES 140 ANS DE LA NAISSANCE DU COMPOSITEUR AZERBAÏDJANAIS UZEYIR HADJIBEYLI
UN CONCERT À L’UNESCO POUR LES 140 ANS DE LA NAISSANCE DU COMPOSITEUR AZERBAÏDJANAIS UZEYIR HADJIBEYLI

Paris / La Gazette

En France aussi, la fête nationale de la musique a été fêté, comme à Bakou, en hommage au compositeur, par un concert donné à l’UNESCO, place de Fontenoy, à Paris.

Sous l’égide conjointe de la représentation permanente de l’Azerbaïdjan à l’UNESCO et de l'Association Dialogue Franc- Azerbaïdjan, la violoncelliste internationale Laure Volpato et le trio Avey ont interprété des œuvres majeures de Uzeyir Hadjibeyli et d’autres compositeurs.

Comme le veut la tradition, le récital a débuté par l’ouverture de Koroghlu d’Uzeyir Hadjibeyli interprétée par le flûtiste Agharahim Gouliyev. Puis on a pu entendre le Trio pour flûte, violoncelle et piano, Op. 45 Flûte de Louise Farrenc, avec Agharahim Gouliyev à la flûte, Laure Volpato au violoncelle et Eldaniz Alakbarzade au piano, et enfin la Pièce en forme de Habanera pour violoncelle et piano de Maurice Ravel,

En guise d’introduction, l'ambassadeur à l' Unesco Elman Abdullayev a évoqué l’importance de Uzeyir Hadjibeyli dans la vie musicale de l'Azerbaïdjan.
Né le 18 septembre 1885, Hadjibeyli a grandi à Choucha (Karabakh), capitale culturelle de l’Azerbaïdjan surnommée le « Conservatoire du Caucase ». Un environnement propice au développement de la fibre artistique du jeune garçon qui, proche de la célèbre poétesse lyrique Khurshidbanu Natavan, se voit ouvrir les portes des meilleurs antres de la musique, à l’image du populaire Majlisi-Uns dont elle fut l’instauratrice.

En 1899, il étudie au séminaire de formation des enseignants de Gori (Géorgie). En parallèle, il pratique le violon, le violoncelle et plusieurs autres instruments à vent. Il se familiarise avec les œuvres de Glinka, Mozart, Verdi, Tchaïkovski ou encore Bizet, qui auront un impact significatif sur ses futures créations. À partir de 1905, alors enseignant (en mathématiques et géographie entre autres), il est nommé à Bakou où il exercera pendant plusieurs années. Période où il publie bon nombre d’articles et satires dans plusieurs journaux et magazines. C’est en 1907 qu’il écrit son premier opéra, « Leyli et Majnun » (basé sur le poème de Fuzuli, inspiré de la légendaire mais tragique histoire d’amour entre Leyli et Majnun). Malgré de nombreux déboires, la grande première a finalement lieu en 1908, au théâtre Taghiyev de Bakou. Un succès retentissant pour cet opéra qui, indéniablement, contribuera à la renommée d’Uzeyir, des acteurs y ayant pris part, et plus largement à la culture azerbaïdjanaise.
En 1909, il créé son deuxième opéra « Sheykh Sanan ». Quatre autres, entre 1910 et 1915, sont tous établis sur la base du mugham : « Rustam et Zohrab » (1910), « Chah Abbas et Khurshidbanu » (1911), « Asli et Kerem » (1912), « Garun et Leyla » (1915), sans oublier trois opérettes, « Mari et femme » (1909), « Pas celle-ci, donc celle-là » (1910) et « Arshin Mal Alan » (1913). Cette dernière fut écrite à Saint-Pétersbourg, où Uzeyir Hadjibeyli avait rejoint le conservatoire pour y parfaire ses connaissances musicales. Mélangeant à la fois musiques traditionnelles folkloriques et mugham, avec une touche européenne, elle fut un immense succès dès les premières représentations, lui valant d’être par la suite traduite dans 80 langues et produite dans plus de 76 pays. Entre 1914 et 1920, Uzeyir Hadjibeyli est rédacteur du journal Yeni Iqbal puis du journal Azerbaïdjan (journal officiel de la République démocratique d’Azerbaïdjan).
En 1920, l’Académie de musique de Bakou est fondée par le Commissariat du Peuple de la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan à la demande d’Uzeyir Hadjibeyli. En 1925, il est élu député du Conseil des travailleurs de Bakou, puis devient l’adjoint du recteur de l’Académie de musique de Bakou. En 1927, il publie un recueil de chansons azerbaïdjanaises en commun avec son fidèle ami Muslim Magomayev. Entre 1928 et 1948, il occupe à plusieurs reprises le poste de recteur de l’Académie de musique de Bakou. Pendant cette période, il crée l’orchestre des instruments traditionnels azerbaïdjanais (1931) et le chœur national (1936). Cette année 1936 marque également la création de son opéra « Koroghlu » considéré comme étant sa pièce maîtresse : un opéra-mugham en cinq actes, une épopée héroïque relatant la gravité de la lutte des classes dans l’Azerbaïdjan médiéval. En 1937, Uzeyir Hadjibeyli est élu membre du comité d’organisation du 1er Congrès de l’union des compositeurs de l’URSS. L’année suivante, il rejoint le club des récipiendaires de l’une des plus hautes distinctions de l’Union soviétique : le fameux « ordre de Lénine ». En 1945, il est nommé directeur de l’Institut des beaux-arts de l’Académie des sciences d’Azerbaïdjan.
Décédé le 23 novembre 1948 à Bakou, il y est inhumé dans l’Allée d’Honneur. Uzeyir Hadjibeyli ayant largement influé dans le développement de la culture nationale en tant que figure emblématique, s’étant distingué dans l’élaboration et le développement de l’éducation musicale, dans sa promotion et sa large diffusion au sein de la population, le jour de sa naissance, le 18 septembre, est aujourd’hui célébré comme étant la Journée nationale de la musique en Azerbaïdjan.

Malgré la grève des transports, les invités sont venus nombreux pour assister a cette soirée qui s’est achevée par la degustation des spécialités azeries.

Les ambassadeurs de Turquie, Turkmenistan, Kazakhstan, Kirghizistan, et Ouzbekistan étaient présents pour commémorer ce compositeur qui fut le premier a créer un opéra dans le monde oriental.

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