SUCCÈS POUR LE FORUM SUR LE BUSINESS HALAL À BAKOU
Paris / La Gazette
Le deuxième forum AZHAB (Azerbajan Halal Business Forum) vient de se terminer à Bakou.
Des représentants de nombreux pays musulmans, des universitaires, des chefs d’entreprise, ont pu échanger sur l’essor du marché mondial du halal et ses spécificités. Outre les considérations économiques, ce que ce forum a mis en valeur, c’est que la qualification de « halal » ne se limite pas à la composition des produits. Ce qui est halal, c’est avant tout ce qui est éthique. Ainsi que l’a rappelé Elnur Aliyev, conseiller à l’Agence de développement économique et social de le république d’Azerbaïdjan (KOBIA), produire halal, c’est d’abord reconnaître et respecter le droit des autres. En d’autres termes, un produit n’est halal que s’il a été produit par une entreprise qui respecte ses employés, ses consommateurs, et l’environnement. Produire halal, c’est « purifier la voie qui mène à autrui »
D’ailleurs le halal n’est pas réservé aux musulmans. C’est un comportement, une valeur qui doit, ou devrait, s’appliquer à toute production, service ou échange quelqu’un soit le destinataire. Comme l’a souligné un intervenant, le hala est la meilleure façon de dormir en paix la nuit.
Ce respect des autres passe naturellement par le respect qui est dû aux femmes, dont les droits sont encore trop souvent bafoués dans le monde et, hélas, dans certains pays musulmans. Pourtant les femmes constituent l’un des fers de lance majeurs de l’essor du halal. Tel était d’ailleurs le sujet de la dernière table ronde, où il a notamment été question de l’essor du halal en France dans les domaines comme la mode, la cosmétique ou le babyfood. Il a été noté que le halal, notamment sur le marché de la mode, est un marché rassembleur, qui s’adresse simultanément à plusieurs catégories de consommatrices : celles qui cherchent à se conformer à leurs valeurs religieuses, comme celles qui souhaitent simplement avoir un look élégant et original. Par ailleurs, et notamment dans le cas de la mode des turbans, les créatrices contribuent à une meilleure intégration des femmes musulmanes victimes de discriminations lorsqu’elles portent le hijab.
On ne regrettera qu’une chose, c’est que beaucoup de participants, notamment ceux venant de certains pays arabes, ont quitté la salle lorsqu’il s’est agi de parler de l’importance des femmes dans le halal, prouvant ainsi qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire dans le domaine du respect d’autrui. Ils auraient pourtant dû rester, car la table ronde a été introduite par un remarquable exposé du Dr. Michael Alexander Barry, spécialiste du poète philosophe azéri Nizami Ganjavi, qui a magistralement exposé, à travers les oeuvres de celui-ci, le fait que dans la tradition musulmane authentique, les femmes ont tenu un rôle au moins égale que les hommes, et qu’elles étaient souvent dépositaires des attributs de la Majesté.
Nous attendons donc avec impatience la prochaine édition du forum AZHAB, qui contribue à rendre au concept de halal l’entièreté d’un sens que les obscurantismes modernes ont progressivement occulté.
