PLAN DE PAIX RUSSO-AMÉRICAIN : L’UKRAINE SE PRÉPARE AU PIRE
Paris / La Gazette
Après les révélations du plan russo-américain en 28 points pour mettre fin à la guerre d’agression de Moscou en Ukraine, Kiev se prépare à un possible désengagement américain en matière de renseignement et de soutien en cas de non-accord d’ici jeudi, 27 novembre.
Très proche des exigences russes de 2022, le plan en 28 points prévoit le renoncement de l’Ukraine à adhérer à l’OTAN, la réduction de la taille de son armée et la reconnaissance de facto, au niveau international, des territoires occupés par Moscou comme étant russes.
Le plan envisage également plusieurs mesures liées à l’intégration de la Russie dans l’économie mondiale — notamment son retour à la table du G7, qui redeviendrait alors le G8 — ainsi qu’une amnistie pour Vladimir Poutine, visé depuis 2023 par un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre.
L’Europe, qui n’a pas participé à l’élaboration de ce plan, se retrouverait à en assumer une grande partie du coût. Les actifs russes gelés, majoritairement détenus par des pays européens, seraient utilisés principalement par les États-Unis. Le reste des fonds serait placé dans un véhicule d’investissement russo-américain, tandis que l’Europe « ajouterait » en plus 100 milliards de dollars.
Du côté russe, Alexeï Chepa, premier vice-président de la commission des Affaires internationales de la Douma, a affirmé que tout plan de paix devait satisfaire entièrement les exigences russes et a jugé la proposition actuelle, bien qu'elle soit plus favorable que les précédentes, insuffisante.
De son côté, Andreï Kolesnik, membre de la commission de la défense, a répété que la Russie n’abandonnerait aucun des territoires ukrainiens qu’elle a illégalement annexés, y compris ceux qu’elle ne contrôle pas totalement, comme l’oblast de Zaporijjia. Les commentateurs russes continuent, comme depuis 2022, d'affirmer qu'un accord doit répondre aux « causes profondes de la guerre ».
Un nouveau texte pour la fin du conflit a été rédigé par les Américains et les Ukrainiens ; les « questions sensibles abordées au niveau des présidents ».
« Nous avions certaines réserves sur plusieurs points. La partie américaine les prend en compte et les comprend », a salué la diplomatie ukrainienne. Les points les plus difficiles, notamment les questions territoriales et les relations à l’OTAN, feront l’objet de décisions de Donald Trump et Volodymyr Zelensky, précise le « Financial Times ».
Mais le point le plus sensible pour Volodymyr Zelensky, sans qu'il le mentionne officiellement, est l'engagement d'organiser des élections dans 100 jours, ce qui ne fait pas réellement partie de son agenda.