VON DER LEYEN RENCONTRERA ERDOGAN EN TURQUIE POUR DISCUTER DE LA SITUATION EN SYRIE
Paris / La Gazette
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen prévoit de se rendre en Turquie pour des discussions sur la Syrie, a-t-elle annoncé sur son compte X mardi soir après s'être entretenue au téléphone avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Nous nous rencontrerons en début de semaine prochaine en Turquie pour discuter de ce que ce développement signifie pour la région et au-delà", a-t-elle posté.
Mme Von der Leyen a souligné l'importance du maintien de l'intégrité territoriale de la Syrie et de la protection des minorités.
Selon la présidence turque, M. Erdogan a également échangé sur la situation en Syrie lors d'un entretien téléphonique avec le chancelier allemand Olaf Scholz.
Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, a déclaré mardi soir que "les deux étaient d'accord pour dire que la chute du régime dictatorial d'Assad était un développement très positif."
Il a ajouté que l'objectif devait désormais être de faire de la Syrie un foyer sûr pour tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse.
En outre, les deux dirigeants ont déclaré qu'il était important de maintenir l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Syrie, a affirmé le porte-parole, ajoutant qu'ils visaient à travailler vers ces objectifs avec des partenaires de l'Union européenne et de la région.
L'Union européenne et la Turquie espèrent toutes deux la stabilité en Syrie après la chute du dirigeant Bachar Al Assad, et espèrent que davantage de réfugiés syriens retourneront volontairement dans leur pays d'origine.
Toutefois, des incertitudes persistent alors que le Hayat Tahrir al-Sham (HTS), désigné comme une organisation terroriste par les Nations unies, a mené le renversement d'Assad.
La nouvelle responsable de la politique étrangère de l'UE, Kaja Kallas, a mis en garde les membres du Parlement européen mardi contre les risques potentiels de violence sectaire et de vide de gouvernance en Syrie.
Mme Kallas a souligné la nécessité d'éviter que ne se reproduisent les scénarios horribles observés en Irak, en Libye et en Afghanistan.
Elle a souligné le fait que la situation en Syrie reflète l'état de faiblesse des alliés de longue date d'Assad, la Russie et l'Iran, qui sont préoccupés par d'autres conflits au Moyen-Orient et en Ukraine.
Pour Poutine et le régime iranien, la chute d'Assad est un coup dur, a fait valoir Mme Kallas, ancienne première ministre d'Estonie. Elle a insisté sur l'importance de la coopération régionale et internationale pour soutenir la Syrie.
La Turquie est le pays qui a accueilli le plus grand nombre de réfugiés syriens dans le monde, avec environ 3 millions de personnes vivant actuellement dans le pays, selon les chiffres de l'ONU. L'Allemagne compte actuellement environ 975 000 réfugiés syriens.
La Turquie fait partie des pays les plus influencés par la guerre civile en Syrie.
La position de la Turquie, qui a fortement dénoncé l'oppression du régime Assad sur son propre peuple, a adhéré à la préservation de l'intégrité territoriale de la Syrie et à l'établissement d'un dialogue politique entre le régime et l'opposition que la Turquie a soutenue dans la lutte contre les groupes terroristes dans le nord du pays.
Ankara a ouvertement soutenu l'opposition syrienne au régime Assad depuis que les troubles se sont transformés en guerre civile dans le pays voisin il y a plus de dix ans.