SÉCURITÉ ÉNERGÉTIQUE DE L'UE : BAKOU PROPOSE UNE APPROCHE PRAGMATIQUE
Paris / La Gazette
Hikmet Hadjiyev, assistant du président de l'Azerbaïdjan, dans une interview accordée à la publication slovaque Hospodárske noviny (HN), a parlé en détail du rôle de Bakou en tant que partenaire énergétique fiable pour l'Europe et des perspectives d'élargissement de la coopération avec les pays d'Europe centrale et orientale.
En abordant le rôle de cette région dans la politique étrangère de Bakou, M. Hadjiyev a noté :
« Nous considérons les pays d'Europe centrale et orientale comme nos amis et partenaires traditionnels. Nous avons des liens historiquement établis et des relations amicales avec eux, surtout en ce qui concerne des pays comme la République tchèque et la Slovaquie. Je suis très reconnaissant pour l'opportunité d'assister à la conférence de sécurité Globsec à Prague en juin. Parfois, avec tact diplomatique et une touche d'humour, nous notons qu'il est pratique pour nous de dialoguer avec nos amis slovaques et tchèques parce que nous nous comprenons très bien. Nous avons beaucoup de choses en commun et faisons face à des défis et des difficultés similaires. Dans ce sens, on peut dire que vous êtes des partenaires importants pour nous, par l'intermédiaire desquels nous pouvons transmettre nos messages à l'Union européenne et à d'autres institutions internationales. En prenant tous ces aspects en compte, la conclusion est claire : les pays d'Europe centrale sont nos partenaires fiables. »
Les journalistes ont rappelé la visite du Premier ministre slovaque Robert Fico à Bakou en mai de l'année dernière, lorsqu'il était accompagné d'une délégation de plus de 40 entrepreneurs, principalement des secteurs de l'énergie et de la défense. Lorsqu'on lui a demandé quelle était l'importance de l'énergie dans les relations de l'Azerbaïdjan avec les pays européens, M. Hadjiyev a répondu :
« Oui, absolument. En fin de compte, c'est précisément grâce à l'énergie que nous avons établi de très bons contacts avec la Slovaquie et d'autres pays. Mais je voudrais souligner que nos relations reposent sur un contexte historique. Il y a longtemps qu'il existe de nombreux liens humains et politiques entre nous. Sur cette base traditionnelle, nous développons activement des relations économiques et commerciales. Et l'énergie ici sert d'élément clé de coopération et de partenariat entre l'Azerbaïdjan et les pays de l'Union européenne. »
Le diplomate a également détaillé la coopération actuelle dans le secteur de l'énergie :
« Le gaz azerbaïdjanais est fourni au marché européen via le gazoduc Trans-Adriatique. Aujourd'hui, l'Azerbaïdjan fournit du gaz à huit pays européens, tandis qu'un total de 12 États européens en bénéficient. Nous avons maintes fois prouvé que nous sommes un partenaire fiable. De plus, la coopération dans le domaine du gaz et de l'énergie se fait sans aucune connotation politique — c'est une affaire purement commerciale, strictement des affaires. En même temps, bien sûr, nous nous intéressons à la sécurité énergétique de nos partenaires. »
Lorsqu'on lui a demandé si la coopération dans le secteur de l'énergie s'était intensifiée suite au début de la guerre Russie-Ukraine en février 2022, M. Hadjiyev a avancé :
« Sans aucun doute. En 2022, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a visité l'Azerbaïdjan. Cela s'est produit presque immédiatement après le déclenchement de la guerre entre la Russie et l'Ukraine. À ce moment-là, l'Union européenne faisait face à un besoin urgent d'un nouvel élan énergétique, et l'Azerbaïdjan a joué un rôle clé pour y répondre. Nous avons fourni à l'Europe les approvisionnements en gaz nécessaires. La visite du Premier ministre Fico à Bakou faisait également partie de ces discussions. »
En parlant des mesures prises par l'Azerbaïdjan pour renforcer davantage son partenariat énergétique avec l'UE, l'assistant présidentiel a poursuivi :
« Étant donné la situation mondiale actuelle, nous souhaitons établir une nouvelle coopération énergétique stratégique basée sur le mémorandum d'entente que nous avons signé avec l'UE. Mais pour mettre cela en œuvre, des contrats à long terme sont nécessaires. Pour l'instant, la balle est dans le camp de l'Union européenne. Nous attendons simplement leur réponse. »
