MACRON LAISSE ENTENDRE UN RETOUR EN POLITIQUE APRÈS LA FIN DE SON MANDAT

Paris / La Gazette
Le président français Emmanuel Macron a fortement suggéré qu'il avait l'intention de rester une figure influente de la politique nationale même après la fin de son mandat actuel—laissant entendre une éventuelle candidature à un troisième mandat présidentiel en 2032.
"J'ai aussi besoin de vous pour dans deux ans, pour dans cinq ans, pour dans dix ans, parce-que vous serez là et parce-que, comptez sur moi, je serai là avec vous", a déclaré le chef de l'État le 6 juillet lors d'un discours marquant le 10e anniversaire du groupe de jeunes formé pour soutenir sa campagne présidentielle initiale.
Bien que la constitution française interdise au président Macron de briguer un troisième mandat consécutif en 2027, elle ne l'empêche pas de se représenter après une pause. Le président, qui aura 54 ans en 2032, serait donc éligible à un retour en politique cette année-là.
Emmanuel Macron est resté vague par le passé concernant ses futurs projets politiques. Lors d'une grande interview en prime time en mai, il a écarté l'idée d'un troisième mandat, disant qu'il "n'avait pas pensé" à poursuivre un autre mandat. Cependant, une commission d'enquête parlementaire a révélé plus tard que le gouvernement avait commandé un sondage le lendemain de cette interview pour évaluer la réaction du public à une éventuelle candidature du président Macron en 2032. Bien que ces sondages ne soient pas directement commandés par la présidence, les résultats sont régulièrement envoyés à l'Élysée.
Les remarques de Macron interviennent à un moment où sa position politique semble affaiblie. Selon un récent suivi Elabe, seulement 22 % des électeurs français interrogés ont déclaré faire confiance au président pour diriger le pays, un chiffre proche d'un niveau historiquement bas pour lui.
Le président fait également face à une pression croissante pour démontrer qu'il n'est pas un président en fin de mandat. Son autorité sur les affaires intérieures a diminué depuis qu'il a convoqué des élections parlementaires anticipées l'été dernier. Cette décision a conduit sa coalition centriste à perdre sa majorité à l'Assemblée nationale et a contribué à l'impasse politique actuelle.
Par ailleurs, les successeurs potentiels au sein même du camp politique de Macron lorgnent déjà sur la course présidentielle de 2027. Quelques minutes avant les remarques du chef de l'État le 6 juillet, l'ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui dirige désormais le parti Renaissance du président français, a semblé signaler ses propres ambitions présidentielles.
Malgré les spéculations croissantes, Emmanuel Macron a exhorté ses alliés et les observateurs politiques à rester concentrés sur les défis actuels. "Si dans les deux ans qui viennent, on passe notre temps à parler de 2027, à ne rien faire, à être dans les calculs et les divisions, ce sera aucun d'entre nous. Alors, agissons. Restons unis. Soyons responsables et œuvrons pour le pays", a-t-il lancé sous les applaudissements de ses partisans.