"LA PAIX RÈGNE DÉJÀ ENTRE L'AZERBAÏDJAN ET L'ARMÉNIE"
Paris / La Gazette
Dans une interview accordée au journal slovaque "Hospodárske Noviny", Hikmet Hadjiyev, assistant du président azerbaïdjanais, a abordé la normalisation des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, en soulignant qu'il y a déjà la paix entre les deux pays.
"Tout d'abord, je tiens à souligner qu'il y a déjà la paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. La guerre est terminée. Quand vous regardez nos frontières, vous voyez la calme et la stabilité partout. Je dirais même qu'un nouveau statu quo est apparu dans la région – un statu quo basé sur la légalité et la légitimité”, a déclaré M. Hadjiyev.
Le diplomate a évoqué que la situation précédente découlait de l'occupation militaire arménienne des territoires azerbaïdjanais et que ce chapitre est désormais clos, ouvrant la voie à un avenir pacifique. M. Hadjiyev a affirmé qu'il y a un accord entre Bakou et Erevan sur le texte d'un accord de paix, reflétant un véritable progrès au-delà d'un simple morceau de papier.
"Sur le terrain, il y a la paix. La frontière arméno-azerbaïdjanaise est stable, et le Karabakh [Garabagh] ne fait plus partie de l'agenda. Les forces d'occupation arméniennes se sont complètement retirées de tous les territoires azerbaïdjanais. Cependant, pour que l'accord de paix atteigne la ligne d'arrivée, il reste une dernière étape", a expliqué M. Hadjiyev.
Selon lui, Bakou s'attend à ce que l'Arménie modifie sa constitution, qui contient encore des clauses relatives aux revendications territoriales contre l'Azerbaïdjan.
Malgré cela, il a souligné les développements positifs dans la communication entre les deux pays sans médiation, à travers un canal de communication bilatéral axé de manière authentique sur des sujets importants d'intérêt commun.
Selon M. Hadjiyev, l'absence de confrontation militaire est essentielle.
"Oui, nous avons encore des désaccords. Mais les différends entre pays voisins ne sont pas inhabituels – même au sein de l'Union européenne. Ce qui compte, c'est que nous avons désormais la diplomatie et le dialogue pour les résoudre. Nous avons réussi à faire passer notre relation avec l'Arménie d'une confrontation militaire à un différend. Je pense que c'est un signe positif", a-t-il conclu.
Les autorités arméniennes ont également envoyé des signaux positifs concernant le processus de normalisation. Le mois dernier, le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a exprimé des remarques optimistes sur la paix avec l'Azerbaïdjan, qu'il a interprétées comme étant "à portée de main".
En mars, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont annoncé leur approbation mutuelle du texte du traité de paix et la fin du processus de négociation.
Malgré les échanges positifs, les revendications territoriales existantes concernant la région du Karabakh d'Azerbaïdjan dans la Constitution arménienne restent un obstacle majeur. Bien qu'Erevan rejette ces revendications, il garde simultanément la porte ouverte à d'éventuelles modifications constitutionnelles.
La semaine dernière, le Premier ministre Nikol Pachinyan a lancé que l'Arménie avait besoin d'une nouvelle Constitution soutenue par le peuple du pays, reflétant la vision des citoyens pour leur patrie. Il a souligné que la nouvelle Constitution devrait exprimer une unité inébranlable entre le citoyen et l'État.
Le rapprochement entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a suivi la guerre de 44 jours du 27 septembre au 10 novembre 2020, lorsque ce dernier a récupéré ses territoires souverains après des décennies d'occupation. Dans un document qui an mis fin à la guerre, ces deux pays du Sud-Caucase ont convenu de rétablir les routes de communication qui ouvriraient plus tard la voie à une paix durable.
En mars 2022, Bakou a soumis cinq principes de base pour l'établissement de relations mutuelles. En septembre 2023, l'Azerbaïdjan a restauré sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire après avoir désarmé le régime séparatiste illégal et les restes de l'armée arménienne dans la région du Karabakh.
Des percées ont été réalisées dans les relations bilatérales avec l'installation des premiers marqueurs frontaliers et l'Arménie remettant quatre villages frontaliers azerbaïdjanais occupés pendant la guerre de 1991-1994 en avril 2024.
