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L'AZERBAÏDJAN CONSIDÈRE QU'IL N'Y A PAS "D'ALTERNATIVE" À LA NORMALISATION AVEC L'ARMENIE

6 Novembre 2023 15:08 (UTC+01:00)
L'AZERBAÏDJAN CONSIDÈRE QU'IL N'Y A PAS "D'ALTERNATIVE" À LA NORMALISATION AVEC L'ARMENIE
L'AZERBAÏDJAN CONSIDÈRE QU'IL N'Y A PAS "D'ALTERNATIVE" À LA NORMALISATION AVEC L'ARMENIE

Paris / La Gazette

L'Azerbaïdjan estime qu'il n'y a pas d'autre solution que de normaliser ses relations avec l'Arménie, son grand ennemi, selon son ministre des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov.

"Nous attendons actuellement que l'Arménie réponde à nos suggestions, et si elle accepte nos conditions, nous sommes prêts à poursuivre notre dialogue", a réitéré M. Bayramov lors d'une conférence de presse avec son homologue allemande Annalena Baerbock, samedi à Bakou.

Les hauts diplomates se sont rencontrés dans la capitale azerbaïdjanaise lors d'une visite régionale de Mme Baerbock, a rapporté le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, pour discuter du programme de coopération actuel entre leurs pays et des questions de sécurité régionale et internationale.

Les ministres ont également échangé des informations sur la situation actuelle et les réalités dans la région du Karabakh, y compris les travaux de restauration et de construction à grande échelle et les menaces des mines, ainsi que les pourparlers de paix avec l'Arménie, selon un communiqué de presse de la diplomatie azérie.

Un environnement de confiance est essentiel pour résoudre ce conflit dans la région du Caucase du Sud, a indiqué M. Baerbock aux journalistes.

Mme Baerbock est arrivée à Bakou en provenance d'Erevan, où elle a également déclaré que les efforts de modération européens "constituent un pont et le chemin le plus rapide vers la paix".

Les habitants arméniens du Karabakh espèrent pouvoir retourner sur le territoire, a fait remarquer Mme Baerbock. Elle a également exhorté l'Azerbaïdjan à faciliter leur "retour dans la dignité".

Elle a affirmé qu'un "processus de paix cohérent profiterait à l'Azerbaïdjan" et a souligné que l'intégrité territoriale des deux nations devait constituer le fondement d'un accord de paix.

L'Allemagne et les pourparlers facilités par l'UE pourraient faciliter une paix à long terme, a-t-elle insisté, ajoutant que son pays était prêt à soutenir l'Azerbaïdjan dans le déminage du Karabakh.

M. Bayramov a toutefois souligné la nécessité pour l'Azerbaïdjan et l'Arménie d'exprimer leur volonté au cours des négociations, qui, selon lui, pourraient se dérouler sous "n'importe quel format".

"L'Azerbaïdjan souhaite que le dialogue se poursuive", a affirmé le chef de la diplomatie de Bakou.

Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, et le premier ministre arménien, Nikol Pachinyan ont tenu plusieurs séries de pourparlers de paix sous la médiation de l'Union européenne. Les deux dirigeants ont déclaré qu'un traité de paix pourrait être signé dans les mois à venir.

Le mois dernier, le président Aliyev a refusé d'assister à un cycle de pourparlers de paix avec M. Pachinyan en Espagne en raison de ce qu'il a dit être la "position partiale" de la France.

Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz devaient rejoindre le chef de l'UE Charles Michel en tant que médiateurs lors de ces pourparlers.

Jusqu'à présent, les efforts de l'UE pour organiser un nouveau cycle de négociations n'ont pas connu de progrès visibles.

Les voisins du Caucase sont engagés dans un conflit de plusieurs décennies pour le contrôle de la région azerbaïdjanaise du Karabakh depuis 1991, date à laquelle les séparatistes arméniens ont occupé le territoire et sept régions adjacentes.

La majeure partie du Karabakh a été libérée par l'Azerbaïdjan au cours d'une guerre à l'automne 2020, qui s'est terminée par un accord de paix conclu sous l'égide de la Russie et qui a également ouvert la voie à une normalisation.

En septembre dernier, l'armée azerbaïdjanaise a lancé une "opération antiterroriste" au Karabakh afin de rétablir l'ordre constitutionnel dans la région, après quoi les forces séparatistes illégales de la région se sont rendues.

L'Azerbaïdjan, qui a désormais établi sa pleine souveraineté dans la région, a réitéré son appel à la population arménienne du Karabakh à s'intégrer à la société azerbaïdjanaise.

Les deux parties ont cherché à mettre fin à leur conflit par un accord de paix, mais les progrès ont été lents. Bakou et Erevan se sont entretenus pour la dernière fois à Téhéran le mois dernier, lors d'une réunion à laquelle participaient des représentants de la Turquie et de la Russie.

Fin octobre, M. Pachinyan a laissé entendre qu'un accord de paix serait signé "dans le mois à venir".

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