LES MINISTRES DES AFFAIRES ETRANGÈRES AZERBAÏDJANAIS ET ARMÉNIEN SE RENCONTRENT À WASHINGTON DANS LE CADRE DES EFFORTS DE PAIX
Paris / La Gazette
Les hauts diplomates arméniens et azerbaïdjanais s'entretiendront aux États-Unis la semaine prochaine, conformément aux déclarations du premier ministre arménien, Nikol Pachinian.
Les agences de presse russes ont cité les propos de M. Pachinian selon lesquels le chef de la diplomatie arménienne Ararat Mirzoyan et son homologue azéri Jeyhun Bayramov se rencontreraient à Washington.
Entre-temps, le ministre des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan a rejeté la demande de l'Arménie de fournir des garanties de sécurité spéciales aux quelque 120 000 Arméniens de souche vivant au Karabakh avant un nouveau cycle de pourparlers de paix.
Les deux parties discutent depuis lors d'un accord de paix dans lequel elles s'entendraient sur les frontières, régleraient leurs différends sur l'enclave et débloqueraient leurs relations. Le mois dernier, le Premier ministre Pachinian a déclaré que l'Arménie reconnaissait que le Karabakh faisait partie de l'Azerbaïdjan, mais qu'elle souhaitait que Bakou fournisse des garanties à la population arménienne.
Dans une interview accordée à Reuters, le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, M. Bayramov, a toutefois estimé qu'une telle garantie n'était pas nécessaire et que cette demande équivalait à une ingérence dans les affaires de l'Azerbaïdjan.
« Nous n'acceptons pas une telle condition préalable pour un certain nombre de raisons », a insisté le ministre azerbaïdjanais.
« La plus fondamentale est la suivante : il s'agit d'une question interne et souveraine. La constitution azerbaïdjanaise et un certain nombre de conventions internationales auxquelles l'Azerbaïdjan est partie fournissent toutes les conditions nécessaires pour garantir les droits de cette population », a-t-il évoqué.
Il a ajouté que les Arméniens de souche pouvaient encore utiliser leur propre langue, être éduqués dans cette langue et préserver leur culture s'ils s'intégraient dans la société azerbaïdjanaise et dans les structures de l'État, comme les autres minorités ethniques et religieuses.
M. Bayramov a également fait valoir que les pourparlers de paix avaient « progressé » et que Bakou souhaitait conclure un accord, mais il a également fait des commentaires qui montrent l'ampleur du fossé qui subsiste avant qu'il ne rencontre son homologue arménien pour de nouvelles discussions à Washington la semaine prochaine :
« Pourquoi a-t-il fallu deux ans et demi (depuis la fin de la guerre de 2020) au Premier ministre arménien pour dire qu'il reconnaissait la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan ? »
M. Bayramov, qui était à Londres pour participer à une conférence sur le redressement de l'Ukraine, s'est plaint de la présence continue de milliers de soldats arméniens sur le territoire azerbaïdjanais.
Moscou, qui a stationné des forces de maintien de la paix sur le terrain, Washington et l'Union européenne tentent chacun de leur côté d'assurer une paix durable entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, qui se sont livrés deux guerres depuis le début des années 1990 et dont les échanges de tirs sont encore sporadiques.
M. Pachinian est soumis à des pressions dans son pays pour protéger les droits des Arméniens de souche vivant dans l'enclave, alors que Bakou fait pression pour que le gouvernement et les structures militaires arméniens soient dissous et que la population accepte les passeports azerbaïdjanais.
