LA BANQUE MONDIALE APPELLE À UN NOUVEL ÉLAN DE PRODUCTIVITÉ EN EUROPE ET ASIE CENTRALE
Paris / La Gazette
Les pays d’Europe et d’Asie centrale (ECA) pourraient considérablement augmenter leur croissance économique et créer des millions de nouveaux emplois en améliorant la productivité, a indiqué la Banque mondiale.
Dans son nouveau rapport, TIDES of Change: Igniting Productivity Growth in Europe and Central Asia, la Banque mondiale affirme que simplement ajouter davantage de capital ou de main-d’œuvre ne suffit pas pour stimuler la croissance. La productivité — c’est-à-dire l’efficacité avec laquelle les ressources sont utilisées — est le principal moteur, conclut le rapport.
Une hausse de 10 % de la productivité dans la région pourrait générer près de 2 millions d’emplois, soulignant le lien étroit entre efficacité et emploi, selon le rapport.
Le rapport attribue principalement le ralentissement de la croissance post-2008 dans la région à une baisse de la productivité, à des réformes insuffisantes, à la forte présence d’entreprises publiques moins efficaces, à une intégration limitée dans l’économie mondiale et à de faibles capacités des entreprises. Il note que sans amélioration de la productivité, les rendements des nouveaux investissements en capital sont plus faibles qu’auparavant.
« Si la concurrence est robuste, que les entreprises ont accès à la technologie et au financement, que les échanges et les investissements sont ouverts et que les travailleurs disposent des compétences nécessaires pour adopter les technologies, alors la productivité augmente », a déclaré Asad Alam, directeur régional de la Banque mondiale pour l’Europe et l’Asie centrale. « Les entreprises se développent, emploient davantage de personnes et gagnent en dynamisme. Cela stimule les revenus et la réussite nationale. »
Le rapport souligne que les entreprises les plus productives de la région sont les exportateurs, qui, bien qu’en petit nombre, contribuent de manière disproportionnée à l’emploi, à l’investissement et à la valeur ajoutée. En moyenne, les pays de la région ECA commercent 45 % de moins que leur potentiel, révélant des opportunités inexploitées en matière d’intégration commerciale et d’investissements étrangers.
La Banque mondiale appelle à un nouvel élan de réformes dans les domaines du commerce, de l’investissement, de la numérisation, de l’efficacité et des compétences — collectivement appelés TIDES — afin de libérer le potentiel de la région. Les gouvernements jouent un rôle essentiel en intégrant la productivité dans les plans et budgets nationaux, en promouvant la concurrence, en garantissant la transparence des marchés publics et en assurant le suivi des progrès des réformes.
Les conclusions s’appuient sur plus de 40 millions d’observations au niveau des entreprises dans 16 pays entre 2008 et 2023, offrant de nouvelles perspectives sur les tendances de productivité et les obstacles.
Avec des réformes ciblées et l’engagement des décideurs et des acteurs économiques, les pays de la région ECA pourraient retrouver un élan de croissance et transformer leurs perspectives économiques, conclut le rapport.
