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BAKOU RÉAGIT À PARIS APRÈS LE RAPPEL DE L'AMBASSADRICE DE FRANCE EN AZERBAÏDJAN

17 Avril 2024 10:56 (UTC+01:00)
BAKOU RÉAGIT À PARIS APRÈS LE RAPPEL DE L'AMBASSADRICE DE FRANCE EN AZERBAÏDJAN
BAKOU RÉAGIT À PARIS APRÈS LE RAPPEL DE L'AMBASSADRICE DE FRANCE EN AZERBAÏDJAN

Paris / La Gazette

L'Azerbaïdjan a accusé mercredi la France de faire pression sur le pays et de le menacer, après que Paris a rappelé son ambassadeur et accusé le pays du Caucase de nuire à ses relations bilatérales.

L'Azerbaïdjan a critiqué la France à plusieurs reprises pour ce qu'il considère comme le soutien du pays à son ennemi, l'Arménie, dans le cadre d'un conflit de longue date entre les deux voisins.

"La Partie azerbaïdjanaise a déclaré à plusieurs reprises à la France que parler dans un langage de menace et de pression n'apportera aucun résultat, et déclare une fois de plus qu'elle prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts nationaux", a souligné Aykhan Hadjizada, porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, dans un communiqué.

Le président français Emmanuel Macron a rappelé l'ambassadrice Anne Boillon à Paris pour discuter des liens avec l'Azerbaïdjan, a annoncé mardi la diplomatie française.

Le gouvernement azerbaïdjanais a refusé que la France joue un rôle de médiateur dans les pourparlers avec l'Arménie sur un accord de paix insaisissable entre les deux pays.

M. Hadjizada a estimé que la France avait pris "des mesures ouvertes et explicites contre l'Azerbaïdjan" et lancé une "campagne de diffamation" qui avait contrecarré "les efforts de normalisation des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie".

Les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, deux anciennes républiques soviétiques, sont tendues depuis 1991, date à laquelle l'armée arménienne a occupé le Karabakh, territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, et sept régions adjacentes.

L'Azerbaïdjan a libéré la majeure partie de la région au cours d'une guerre de 44 jours à l'automne 2020, qui s'est achevée par un accord de paix conclu sous l'égide de la Russie, ouvrant la voie à une normalisation.

En septembre dernier, l'armée azerbaïdjanaise a lancé une opération "antiterroriste" au Karabakh afin de rétablir l'ordre constitutionnel, après quoi les forces séparatistes illégales de la région se sont rendues.

En décembre, les voisins du Sud-Caucase ont publié une déclaration commune indiquant qu'ils souhaitaient parvenir à un accord de paix. Depuis, ils ont tenu de nombreux pourparlers, dont deux jours de négociations à Berlin en février, mais Bakou déplore souvent le "parti pris occidental" dans les négociations, notamment de la part de pays pro-arméniens comme la France et l'Allemagne.

L'Arménie chrétienne et l'Azerbaïdjan majoritairement musulman sont entrés en guerre à deux reprises au sujet de la région du Karabakh, occupée par la majorité arménienne depuis les années 1990, bien qu'elle soit internationalement reconnue comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.

Les deux parties se sont affrontées pour la première fois en 1988, puis à nouveau à l'automne 2020, avant de conclure un accord de paix sous l'égide de la Russie, qui a également ouvert la voie à une normalisation.

La démarcation des frontières et la mise en place de corridors de transport régionaux traversant les territoires respectifs sont des éléments clés de la conclusion d'un traité de paix entre les deux répuliques post-soviétiques.

L'Arménie a également soulevé la question du contrôle des enclaves ethniques de part et d'autre de la frontière. L'Azerbaïdjan veut que son voisin lui rende quatre villages qu'il dit être occupés par Erevan.

M. Pachinyan a laissé entendre à plusieurs reprises ces dernières semaines qu'il était prêt à restituer ces villages à l'Azerbaïdjan. Ces villages sont importants pour Erevan, car ils contrôlent sa principale route vers le nord, jusqu'à la frontière avec la Géorgie.

L'Azerbaïdjan a estimé que la restitution de ses terres était une condition préalable à un accord de paix visant à mettre fin à trois décennies de conflit au sujet du Karabakh.

Les deux pays ont déclaré vouloir signer un traité de paix officiel, mais les pourparlers se sont enlisés dans des questions telles que la démarcation de la frontière de 1 000 kilomètres entre les deux pays, qui est fermée et fortement militarisée.

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