ANASTASIA LAVRINA, JOURNALISTE, POLITOLOGUE, PERSONNALITÉ INCONTOURNABLE DE LA COMMUNAUTÉ RUSSE D'AZERBAÏDJAN

L'Azerbaïdjan n'est pas tout à fait un pays comme les autres. 38 communautés ethniques, culturelles, religieuses s'y côtoient et vivent ensemble en parfaite harmonie. La racisme, la discrimination n'existent pas dans ce pays, qui a fait du multi-culturalisme un élément majeur de son ADN.
Anastasia Lavrina est l'une des figure les plus charismatiques de cette multi-culturalité. D'origine culturelle russe, Anastasia est née et a grandi dans la capitale azerbaïdjanaise, Bakou. Après de brillantes études universitaires, elle a dirigé sa carrière vers les affaires internationales, les médias et les activités sociales.
En 2019, elle a été élue vice-présidente de la communauté russe d'Azerbaïdjan et, en 2021, elle est devenue membre de l'Union des jeunes du «Parti du nouvel Azerbaïdjan» au pouvoir. Anastasia Larvina est la productrice et l'animatrice de la populaire émission sociopolitique "Global Discussion" sur la chaîne de télévision CBC, la seule chaîne de télévision internationale du pays.
« Dans mon travail, je considère qu'il est essentiel de présenter à l'international les réalités du multiculturalisme en Azerbaïdjan, et de montrer que la force du peuple azerbaïdjanais réside dans son unité. Si on regarde l'Histoire, on constate que, durant les siècles qui nous précèdent, il n'y a jamais eu de guerres ou de conflits interreligieux sur le territoire de l'Azerbaïdjan. Pourquoi? Parce que la mentalité du peuple azerbaïdjanais est très particulière. Nous ne faisons pas de différences entre les gens en fonction de critères ethniques. Nous disons : « C'est mon voisin ; C'est mon ami".
La cohésion et l'unité du peuple azerbaïdjanais se sont notamment manifestées pendant la guerre de libération de 2020. Les représentants de toutes les communautés ethniques du pays se sont tenues au coude à coude aux côtés de leurs autres frères azerbaïdjanais, en un front uni pour la justice et la restauration de l'intégrité territoriale de la patrie. C'est le résultat d'un modèle azerbaïdjanais unique de multiculturalisme », insiste Anastasia
La communauté russe d'Azerbaïdjan a été officiellement rencensée dans le pays en 1993. Au total, environ 120 000 Russes de souche vivent en Azerbaïdjan. C'est la plus grande communauté russe du Caucase du Sud.
À l'heure actuelle, il y a en Azerbaïdjan plus de 2000 mosquées, 14 églises, 7 synagogues. La communauté orthodoxe possède 5 églises, dont 3 à Bakou, une à Ganja et une à Khachmaz.
L'Azerbaïdjan est l'un des rares pays musulmans au monde à avoir mis en œuvre des projets majeurs de restauration de monuments religieux chrétiens au Vatican. Avec le soutien de la Fondation Heydar Aliyev, les fonds importants ont été alloués à la restauration de la chapelle Sixtine, des catacombes chrétiennes, à la préservation et à la création de copies numériques de manuscrits anciens à la Bibliothèque apostolique vaticane.
L'automne dernier, la chaîne de télévision CBC en Azerbaïdjan a présenté en première le film d'Anastasia Lavrina "La guerre des séparatistes arméniens contre les églises du Karabakh". Ce film raconte le sort des églises orthodoxes de la région du Karabakh en Azerbaïdjan, qui était sous l'occupation de l'Arménie voisine depuis près de 30 ans. Ce film a connu un succès international. Il a été traduit et doublé en grec et en français, et révélé à un large public européen le sort des sites religieux tombés aux mains des Arméniens.
« J'adore voyager et on me demande souvent quelle est ma ville préférée » ajoute Anastasia. « Je réponds sans hésiter Choucha, la capitale culturelle de l'Azerbaïdjan, récemment libérée de l'occupation. J'y éprouve un sentiment de paix et de calme. Jusqu'en 2021, je ne pouvais pas m'y rendre. Mais maintenant que mes pas peuvent m'y conduire, j'y puise force et confiance.
En visitant les terres libérées de l'occupation, je ressens à la fois de la joie et de la douleur en voyant toutes les destructions causées par les occupants arméniens. En découvrant le bâtiment détruit de l'église orthodoxe russe dans la région de Khojavend en Azerbaïdjan, j'ai décidé de faire un film qui raconterait au monde entier l'histoire sur la façon dont le bâtiment autrefois majestueux, construit au 19ème siècle, a été presque complètement détruits par des groupes armés arméniens pendant les années d'occupation. Ce film rétabli enfin la vérité, empêche toute tentative d'accuser l'Azerbaïdjan de persécution des orthodoxes, et montre aussi le vrai visage de ceux qui ont joué la carte religieuse pendant tout ce temps dans le seul but de poursuivre leurs propres intérêts. Je suis sûre que le gouvernement azerbaïdjanais fera tout son possible pour restaurer les sanctuaires musulmans et orthodoxes dans les terres libérées, et que le modèle azerbaïdjanais unique de multiculturalisme sera mis en œuvre dans notre Karabakh »
Sans relâche, Anastasia Lavrina démonte point par point la propagande délétère des ultra-nationalistes de la diaspora arménienne, dont les délirantes affabulations trouvent, hélas, des relais chez certains politiciens français qui instrumentalisent ce conflit dans le but de nourrir leur propre haine de la pluri-ethnicité, qu'ils aiment appeler, de façon péjorative, le "cosmopolitisme"
« Lorsque j'ai commencé ma carrière professionnelle », se rappelle Anastasia, « mon désir était de contribuer à la diffusion d'informations fiables sur la situation dans la région du Caucase du Sud au niveau mondial. La machine de propagande du lobby arménien a tout pour étouffer les appels à l'aide des Azerbaïdjanais déplacées de force, chassés de leurs propres terres, en raison de la politique d'occupation de l'Arménie.
Pour justifier leur forfait, ils ont tenté de présenter ce qu'il faut bien appeler leurs crimes, comme une rivalité inter-religieuse, ce qui n'a aucun sens en Azerbaïdjan. Bien que la majorité de la population du pays soit musulmane, l'Azerbaïdjan est un État laïc, au sens véritable de la laïcité, c'est à dire qui promeut la liberté de croire ou ne pas croire, et de pratiquer librement la foi que l'on s'est choisie».
Pour Anastasia Lavrina, si le combat pour la vérité continue, l'essentiel est désormais de restaurer ce qui a été détruit, et de maintenir ce qui fait la grandeur de l'Azerbaïdjan : la tolérance, l'harmonie entre les cultures, arménienne comprise naturellement, et la volonté de construire ensemble un avenir meilleur pour les générations futures.