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La Première Guerre russo-iranienne et le traité de paix de Gulistan

25 Septembre 2020 06:40 (UTC+01:00)
La Première Guerre russo-iranienne et le traité de paix de Gulistan
La Première Guerre russo-iranienne et le traité de paix de Gulistan

Paris / Lagazetteaz

Dr. Vazeh ASGAROV,
Docteur de l’Univesité de Strasbourg
Directeur de l’Université franco-azerbaïdjanaise

Dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, il n'y avait aucun centre commun économique en Azerbaïdjan, il existait juste des provinces fermées où prédominait l’économie naturelle entre les féodaux. Les féodaux locaux – les khans, les sultans, les méliks, et les beys, en se souciant seulement de l’indépendance personnelle, n’étaient pas intéressés par le morcellement féodal et empêchaient par tous les moyens la création d’un pouvoir central. Les branches principales de l'économie du pays étaient l'élevage, et particulièrement, l'agriculture. La terre était un principal bien d'investissement puisqu'en général il est à la base pour les relations féodales. L'histoire politique presque tous les khanats de l'Azerbaïdjan étaient faits de guerres éternelles et de révolutions de palais sanglantes. Presque tous les khanats de l'Azerbaïdjan se sont formés autour de n'importe quelle ville du centre administratif existant depuis le moyen âge. Seul le khanat de Karabakh faisait exception. Son fondateur, Panakh Ali khan à la différence des autres, nommait sa capitale la forteresse Bayat. En 1751, le khan construit la ville Panakhabad à l’honneur de son fondateur, sur l’ancienne ruine de la ville de Shousha détruit à l’époque par les Mongols. Par la suite, la ville accepte son ancien nom – Shousha. Très vite, la nouvelle ville augmente son économie et devient un des centres commerciaux de l’Azerbaïdjan du Nord (Svyataçovski, 2000).

A la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle sont apparues toutes les conditions nécessaires historiques pour le début de la première guerre russo-iranienne en Transcaucasie (annexe p.367).

La première bataille et le début de la Première Guerre russo-iranienne ont commencé le 1er juillet 1804 autour du khanat d’Irəvan (Erevan). Le khan Mohammed, en reconnaissant le candidat proposé par les Russes, s’est finalement rapproché de troupes persanes.

Le Tsar voulait regrouper sa force pour la lutte contre Napoléon. Pour lui, le Caucase passait au deuxième plan et il propose la paix à la Perse. À cette époque, le Chah nomme son fils Abbas Mirza, le gouverneur de l’Azerbaïdjan. À la fin de l’année 1805, Tsitsianov est invité par le khan de Bakou pour la négociation. Mais il est trahi et est tué par le Khan lui-même. Sa tête et sa main droite sont apportées à Abbas Mirza. Toutefois, la mort de Tsitsianov n’était pas la fin des opérations militaires au contraire, les Russes en renforçant leurs troupes dans la région attaquent d’autres khanats. Antoine Constant dans son livre « l’Azerbaïdjan » écrit : Les féodaux se rappelleront que le pouvoir russe sait parfois se rendre séduisant ; le souvenir de négociations réussies avec eux n’était pas oublié (Constant, 2002 : 170).

À la fin de 1806, la Turquie a lancé une guerre contre la Russie. Des troupes russes ont remporté plusieurs victoires dans les fronts du Caucase et des Balkans. L’occupation de la ville de Lenkoran, par les Russes, a causé le début de la guerre russo-iranienne.

Craignant une série de brillantes victoires de la Russie au Caucase, le Chah a décidé de conclure une paix, le 12 octobre 1813, dans la ville de Gulistan au Karabakh.

Selon le traité de Gulistan, l'Iran a reconnu la victoire de la Russie, et a cédé les territoires des khanats de Gandja, Karabakh, Shéki, Shirvan, Quba, Bakou, Talych, et aussi l'est de la Géorgie et le Daghestan. Les khanats d’Erevan et Nakhitchevan sont restés sous le régime iranien. Cette victoire russe, dans la guerre russo-iranienne de 1804-1813, a provoqué une grande colère chez les Britanniques. Le traité de Gulistan présentait la honte pour la Perse qui avait l’intention de préparer de nouveaux plans pour la réoccupation du Caucase. Ces plans correspondaient exactement aux plans des Anglais. C’est pour cette raison que la diplomatie anglaise encourageait l’Iran pour la guerre avec la Russie (Aliyev, 1997).

Comme l’intérêt des autres empires était présent dans le Caucase, ils n’ont pas donné une grande importance au traité du Gulistan. Sachant que les Russes, les Ottomans et les Persanes avaient d’autres opérations militaires dans différentes régions, la paix du Gulistan semblait un traité provisoire. Même le shah de Perse demandant à son fils la signature d’une paix avait l’intention de gagner du temps et de calmer la menace qui se présentait à l’intérieur de l’empire du côté du Khorasan. À cette époque, Tsitsianov avait une idée de voir les frontières de la Russie dépassées de l’Araxe et du Koura jusqu’aux villes de Guilan, de Khoy et de Tabriz. Pourtant d’après le traité du Gulistan, la rive septentrionale de l’Araxe, les khanats de Bakou, Derbent, Quba, Shéki, Shirvan, Karabakh, Gandja et la partie nord du khanat de Talysh passent sous l’influence des Russes (Ismayilov, Həsənov, Qafarov 1995).

Après la Première Guerre russo-iranienne, la politique coloniale de la Russie impériale a commencé au Caucase. L’exode et la migration ont touché beaucoup de personnes qui ne voulaient pas obéir aux nouveaux règlements russes. Parmi eux, il y avait les anciens khans qui ont perdu leurs indépendances et essayaient de les rétablir avec le commencement de la deuxième guerre entre les deux dirigeants. Les migrants fuyant du système russe résidaient avec le statut de réfugié en Iran. M. B. Memmedzade écrivait : ils sont en train de vivre jusqu’à nos jours avec un statut immigrant aux alentours d’Ardebil (Məmmədzadə, 1992).

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