LES DÉTAILLANTS ET L'INDUSTRIE CINÉMATOGRAPHIQUE CONTRIBUENT AU RETOUR D'UNE CROISSANCE MODESTE DE L'ÉCONOMIE BRITANNIQUE
Paris / La Gazette
L'économie britannique a rebondi et a renoué avec une croissance modeste en avril, aidée par les détaillants et l'industrie cinématographique, malgré des contractions dans l'industrie manufacturière et la construction, selon des données publiées mercredi qui indiquent une croissance lente plutôt qu'une récession.
Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a augmenté de 0,2 % en glissement mensuel en avril, selon l'Office des statistiques nationales (ONS). Cette augmentation était conforme aux attentes, mais n'a pas permis de rattraper la contraction de 0,3 % enregistrée en mars.
Les marchés financiers ont peu réagi à ces chiffres, contrairement aux récentes données sur le marché du travail et l'inflation qui ont renforcé les attentes de la Banque d'Angleterre (BoE) en matière d'augmentation des taux d'intérêt.
Les données de mercredi s'inscrivent dans la lignée des enquêtes menées auprès des entreprises, qui font état d'une activité faible, mais pas d'une récession, ni de deux trimestres consécutifs de croissance négative, ce qui avait été largement prédit il y a seulement quelques mois.
Au cours des trois mois précédant avril, l'économie britannique n'a progressé que de 0,1 %, ce qui constitue une « trajectoire de faible croissance », selon les chambres de commerce britanniques.
Samuel Tombs, économiste en chef pour le Royaume-Uni chez Pantheon Macroeconomics, a déclaré qu'il s'attendait à ce que la croissance du deuxième trimestre soit inchangée par rapport à celle du premier, car les grèves « continuent de gronder ».
Le secteur de la santé a été le plus grand frein à la croissance en avril, lorsqu'il y a eu quatre jours de grève des médecins en formation, a ajouté l'ONS.
En réponse aux chiffres publiés mercredi, le chef du Trésor, Jeremy Hunt, a expliqué que le gouvernement s'en tiendrait à son plan visant à réduire l'inflation de moitié cette année.
L'une des incertitudes qui pèsent sur l'économie britannique est l'inflation élevée - actuellement de 8,7 % - et la forte hausse des taux d'intérêt qui en découle. Les marchés financiers tablent sur une nouvelle hausse d'un quart de point de la Banque d'Angleterre la semaine prochaine, ce qui porterait son taux de base à 4,75 %, son plus haut niveau depuis 15 ans.
Des taux d'intérêt plus élevés contribuent à réduire l'inflation en rendant les emprunts plus coûteux pour les ménages et les entreprises, ce qui signifie qu'ils dépensent potentiellement moins, réduisant ainsi la pression de la demande à la hausse sur les prix.
L'ONS a également précisé que l'économie se situait en avril à 0,3 % au-dessus de son niveau prépandémique de février 2020.
La production de services a augmenté de 0,3 % au cours du mois, le commerce de gros et de détail étant le principal moteur de la croissance. L'information et les communications ont été le deuxième contributeur le plus important, avec l'industrie du film et de la télévision comme point fort.
Cependant, la production manufacturière a chuté de 0,3 % et le secteur de la construction s'est contracté de manière inattendue de 0,6 %, selon les chiffres.
