NÉGOCIATIONS DE PAIX ENTRE BAKOU ET EREVAN
Paris / La Gazette
Le processus de normalisation des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie demeure au centre des préoccupations des acteurs régionaux et internationaux. Dans ce cadre, la 29e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29), organisée à Bakou, a non seulement permis de débattre des défis climatiques mondiaux, mais a également servi de baromètre des dynamiques politiques actuelles dans le Caucase du Sud. Pourtant, le refus catégorique de l’Arménie de participer à cet événement crucial a jeté une lumière crue sur le manque d’engagement d’Erevan envers une véritable normalisation des relations.
Des conditions irréalistes et destructrices
Le gouvernement de Nikol Pachinian a assorti son absence de revendications jugées irréalistes, voire provocatrices. Parmi celles-ci figurait la libération immédiate et inconditionnelle de personnes accusées de crimes graves, notamment de terrorisme et de crimes contre l’humanité. Ces exigences, en contradiction flagrante avec les principes du droit international et les droits souverains de l’Azerbaïdjan, ont été légitimement rejetées par Bakou.
Une telle posture de la part de l’Arménie illustre un schéma récurrent : l’instrumentalisation des plateformes internationales à des fins de pression politique, ce qui met en doute la sincérité de ses intentions de rétablir la confiance avec son voisin.
La politisation d’une conférence climatique
La COP29, qui devait initialement être dédiée à des discussions cruciales sur l’environnement, a également révélé la volonté de l’Azerbaïdjan de promouvoir une coopération régionale, même dans un contexte diplomatique tendu. Bakou a utilisé cette tribune pour mettre en avant un modèle d’interaction fondé sur le pragmatisme et le dialogue constructif.
En contraste frappant, l’Arménie a choisi la voie de l’isolement, boycottant une opportunité de dialogue et renforçant ainsi l’image d’un pays enfermé dans une stratégie défensive. Ce geste a mis en exergue non seulement une absence de responsabilité face aux enjeux globaux, mais aussi un mépris pour les efforts collectifs visant à stabiliser la région.
L’Azerbaïdjan, un acteur constructif
Face à cette impasse, l’Azerbaïdjan s’affirme comme un acteur clé dans le Caucase du Sud, mettant en avant sa volonté de trouver des solutions viables pour assurer à la fois la stabilité régionale et une prospérité partagée. Lors de la COP29, Bakou a démontré sa capacité à conjuguer défis écologiques et objectifs politiques, obtenant la reconnaissance des participants internationaux pour son rôle constructif.
Ce positionnement contraste fortement avec l’attitude de l’Arménie, qui continue de voir dans chaque initiative multilatérale une menace pour ses propres intérêts, plutôt qu’une opportunité de dialogue.
Une responsabilité partagée
L’inaction et les choix politiques d’Erevan nécessitent une évaluation honnête de la part de la communauté internationale, notamment des pays qui soutiennent l’Arménie. Le refus de participer à des événements internationaux d’envergure, abordant des questions dépassant les clivages bilatéraux, compromet non seulement l’image d’Erevan comme un partenaire constructif, mais met aussi en péril les progrès réalisés dans les négociations.
Pour sortir de cette impasse, les dirigeants arméniens doivent faire preuve d’une volonté politique réelle, en abandonnant les manipulations et en adoptant une approche respectueuse des normes internationales. À défaut, le pays risque de s’isoler davantage, perdant à la fois la confiance de ses partenaires et l’opportunité d’un avenir plus stable.
Une occasion manquée avec des conséquences graves
Le boycott de la COP29 par l’Arménie est bien plus qu’un faux pas diplomatique. C’est une opportunité manquée, aux conséquences potentiellement graves pour le processus de paix. Pendant qu’Erevan s’enlise dans une rhétorique intransigeante, l’Azerbaïdjan continue d’afficher son ouverture au dialogue, dans le respect des principes du droit international.
La stabilité du Caucase du Sud dépend de la capacité des deux parties à surmonter leurs différends. Mais aujourd’hui, l’essentiel de la responsabilité incombe à l’Arménie, qui doit démontrer sa volonté d’aller au-delà des déclarations pour poser les bases d’une paix durable. L’histoire jugera sévèrement ceux qui auront laissé passer cette chance.
Erreur stratégique d’Erevan : un chemin semé d’embûches vers la paix
Le refus de l’Arménie de participer à la 29ᵉ Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29), accompagné de conditions peu réalistes, illustre une fois de plus l’approche rigide et contre-productive des dirigeants arméniens face au processus de normalisation des relations avec l’Azerbaïdjan. Ce choix, loin de promouvoir la coopération régionale, a ébranlé davantage la confiance fragile entre les deux pays et mis en lumière l’incapacité d’Erevan à adopter une diplomatie constructive.
Des contradictions constitutionnelles : un obstacle majeur
L’un des principaux points de blocage dans les négociations reste les dispositions constitutionnelles arméniennes, qui vont à l’encontre des principes de droit international et des frontières reconnues de l’Azerbaïdjan. La Déclaration d’indépendance de 1990 et la résolution du Conseil suprême de 1992 revendiquent des territoires comme le Karabakh et le Nakhitchevan, inscrivant juridiquement des ambitions territoriales expansionnistes.
Bien que le Premier ministre Nikol Pachinian ait laissé entendre une volonté d’annuler ces dispositions controversées, aucune mesure concrète n’a suivi. Du point de vue de Bakou, leur suppression est une condition préalable indispensable à la signature d’un accord de paix. Le maintien de ces textes est perçu comme un levier de manipulation politique utilisé par Erevan pour retarder les progrès dans le processus de normalisation.
Une violation flagrante du droit international
Ces dispositions constitutionnelles vont à l’encontre des résolutions des Nations Unies, qui reconnaissent les frontières de l’Azerbaïdjan. En affirmant que le Karabakh et les régions avoisinantes sont des « terres historiques de l’Arménie », Erevan défie ouvertement les normes internationales. Pour Bakou, l’annulation de ces clauses ne serait pas seulement un symbole de bonne foi, mais un pas décisif pour instaurer une base juridique et rétablir la confiance mutuelle.
Entre pressions internes et influences extérieures
L’environnement sociopolitique en Arménie complique encore davantage la situation. Les nationalistes radicaux et une opposition virulente accusent Pachinian de céder face à Bakou, limitant ainsi sa marge de manœuvre. En parallèle, des alliés comme la France et la diaspora arménienne exercent des pressions qui freinent la mise en œuvre des réformes nécessaires à la normalisation. La France, en particulier, soutient activement l’Arménie sur la scène internationale, ce qui permet à Erevan de retarder les ajustements attendus sans conséquence immédiate.
Malgré les appels répétés de la communauté internationale en faveur de mesures concrètes, l’inaction de l’Arménie persiste. En réponse, l’Azerbaïdjan s’appuie sur des tribunes internationales pour dénoncer cette inertie et rappeler l’importance d’une révision constitutionnelle comme condition incontournable pour progresser vers la paix.
Manipulations juridiques : un facteur aggravant
À cela s’ajoute une approche ambiguë de l’Arménie concernant les recours juridiques internationaux. Erevan a conditionné l’abandon de ses plaintes actuelles à la signature d’un traité de paix, tout en gardant la possibilité d’en initier de nouvelles ultérieurement. Cette stratégie, perçue comme une tentative de pression indirecte, ne fait qu’accroître la méfiance de l’Azerbaïdjan, qui exige des garanties empêchant une instrumentalisation continue du droit international.
Le rôle controversé des missions internationales
La Mission européenne d’observation en Arménie (EUMA) est un autre point de friction. Présentée comme un mécanisme de stabilisation, cette mission est accusée par Bakou de partialité flagrante en faveur de l’Arménie. Au lieu d’apaiser les tensions, elle aurait exacerbé les différends, minant davantage le processus de normalisation.
Une opportunité à saisir
À l’approche des négociations cruciales prévues en décembre, les regards se tournent vers Erevan. C’est une étape déterminante pour le futur des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. L’Azerbaïdjan, en dépit des obstacles, a maintenu une attitude ouverte et constructive, tout en insistant sur le respect de ses « lignes rouges ». Il revient désormais à l’Arménie de démontrer sa sincérité par des gestes concrets, tels que la suppression des dispositions constitutionnelles litigieuses et un engagement clair à renoncer aux provocations.
Le boycott de la COP29 par l’Arménie est une erreur stratégique aux répercussions potentielles graves. Ce choix alimente les tensions au lieu de les apaiser, et met en péril les perspectives de stabilité à long terme dans le Caucase du Sud.
Un accord de paix fondé sur le respect mutuel, le droit international et la souveraineté des États est essentiel pour garantir un avenir prospère à la région. À ce stade, la balle est dans le camp d’Erevan. En continuant de privilégier les tactiques dilatoires et les manœuvres politiques, l’Arménie risque non seulement l’isolement international, mais aussi des pertes économiques et stratégiques qui pèseront lourdement sur son développement futur. Les prochains mois détermineront si Erevan est prêt à tourner la page du conflit ou à s’enfermer dans un cycle d’instabilité durable.
Surveillance ou espionnage ? La mission européenne en Arménie sous le feu des critiques
Officiellement, la Mission européenne d’observation en Arménie (EUMA) se donne pour mission de « garantir la sécurité dans les zones frontalières et de soutenir la paix ». Cependant, une analyse approfondie de ses activités laisse entrevoir une réalité différente. Derrière le voile de la diplomatie, l’EUMA semble agir au profit des intérêts arméniens, mettant en péril la sécurité de l’Azerbaïdjan et compromettant les efforts de normalisation des relations entre les deux pays.
Une mission sous haute suspicion
Les preuves s’accumulent, mettant en lumière les pratiques controversées de l’EUMA. La mission aurait procédé à une surveillance ciblée des positions militaires azerbaïdjanaises, des infrastructures stratégiques et des installations clés, notamment dans la région sensible du corridor de Zanguezour. Ce couloir, crucial pour la connectivité régionale, apparaît comme un point focal des activités de la mission, qui pourraient viser à soutenir les revendications arméniennes contre Bakou.
L’utilisation de technologies avancées, y compris des drones de surveillance, et la présence dans l’équipe d’anciens militaires et analystes expérimentés renforcent les soupçons de collecte d’informations sensibles. Par ailleurs, des rapports relayés par les médias arméniens évoquent des rencontres entre des membres de l’EUMA et des responsables militaires arméniens. Ces interactions alimentent l’hypothèse d’une transmission de données collectées, en violation flagrante des principes de neutralité qui devraient guider de telles missions internationales.
Une impartialité compromise
Le rôle moteur de la France et d’autres pays européens dans l’établissement de l’EUMA jette une ombre sur son impartialité. Le soutien affiché par des responsables français à l’Arménie, à travers des déclarations publiques et des initiatives diplomatiques, mine la crédibilité de la mission en tant qu’acteur neutre. Au lieu de pacifier une région marquée par des tensions chroniques, les actions de l’EUMA semblent exacerber les divergences, renforçant le sentiment de méfiance entre les parties.
L’appel ignoré de l’Azerbaïdjan
Face à cette situation, l’Azerbaïdjan a maintes fois exprimé son inquiétude quant à l’ingérence de tiers dans le processus de négociation. Bakou a averti que de telles missions, loin de faciliter le dialogue, risquent de nuire à l’atmosphère de confiance indispensable à la paix. Pourtant, le gouvernement arménien continue d’exploiter la présence européenne comme un levier politique, consolidant ses positions tout en évitant de s’engager pleinement dans des discussions bilatérales sincères.
Les déclarations de Nikol Pachinian sur une éventuelle révision du format de la mission n’ont, jusqu’à présent, donné lieu à aucune action concrète, illustrant une volonté de maintenir l’EUMA comme outil stratégique plutôt que comme catalyseur de paix.
Les leçons non tirées du Groupe de Minsk
L’histoire récente offre un précédent éclairant : l’échec du Groupe de Minsk de l’OSCE. Après des décennies d’activités stériles, cette instance a démontré les limites des structures internationales biaisées. L’Azerbaïdjan, qui a plaidé pour le démantèlement de ce groupe, voit désormais dans l’EUMA des similitudes troublantes. Loin de désamorcer les tensions, la mission semble prolonger une situation de blocage, au détriment de toute avancée significative.
Un tournant critique à venir
Les négociations prévues en décembre s’annoncent comme un moment décisif pour l’avenir des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Le succès de ces pourparlers dépendra en grande partie de la capacité d’Erevan à dépasser les déclarations d’intention pour adopter des mesures concrètes. Parmi celles-ci : l’annulation des dispositions légales contraires au droit international, une transparence accrue dans les négociations et une renonciation claire à l’usage des tiers comme instruments de manipulation.
De son côté, l’Azerbaïdjan s’est montré disposé à faire des compromis, tout en établissant des lignes rouges claires. C’est maintenant à l’Arménie de démontrer sa volonté de paix en abandonnant les provocations et en clarifiant ses intentions.
Ce qui devait être un instrument de stabilisation s’est transformé en un catalyseur de tensions. L’EUMA, en raison de son biais perçu et de ses actions controversées, est désormais vue par Bakou comme une menace directe à sa sécurité nationale. Pour éviter un nouvel enlisement, la communauté internationale doit réévaluer le rôle de cette mission et garantir son impartialité.
Les négociations de décembre offrent une opportunité historique, mais leur succès dépendra de la volonté des deux parties, et surtout d’Erevan, à rompre avec les tactiques dilatoires. Un accord de paix durable repose sur le respect mutuel, la souveraineté des États et une diplomatie honnête. À défaut, la région risque de rester prisonnière de ses conflits, compromettant son avenir. L’Arménie doit choisir : s’engager dans une paix constructive ou s’isoler davantage sur la scène internationale, avec des conséquences économiques et politiques inévitables.