AVEY ET GOYAZAN : DEVOILER LES SECRETS DU PATRIMOINE ANCIEN DE L’AZERBAÏDJAN
Paris / La Gazette
Exploration du site historique et culturel d’Avey (suite)
Le site d'Avey ne représente pas seulement un trésor archéologique, mais aussi un véritable centre spirituel, témoin vivant de l’histoire pluriséculaire du peuple azerbaïdjanais. Ce territoire recèle les traces de structures religieuses anciennes, de sanctuaires et de lieux de culte qui reflètent la richesse culturelle et spirituelle de la région. Avey peut à juste titre être qualifié de musée à ciel ouvert, où chaque découverte révèle de nouvelles pages de l’histoire de l’Azerbaïdjan.
Le mont Goyazan : symbole du district de Gazakh
Faisant partie intégrante de la réserve historique d’Avey, le mont Goyazan se dresse comme un symbole majestueux du district de Gazakh. Son imposante silhouette volcanique, haute de 250 mètres, fascine quiconque l’observe. Les habitants le désignent poétiquement comme le « centre du monde ». Sur ses pentes, les vestiges d’une forteresse médiévale, les restes d’anciennes constructions et des cavités rocheuses cachées témoignent d’un passé dense et mystérieux.
Le mont Goyazan semble protéger l’âme des siècles passés, préservant pour les générations futures les traces de la puissance militaire, de la maîtrise architecturale et de la vie spirituelle de la région.
Une forteresse née de la fusion entre nature et architecture
Les fortifications de Goyazan forment un système défensif complexe : trois niveaux de murailles et de tours encerclent la montagne, chacun possédant ses particularités et fonctions stratégiques.
Le premier niveau, à la base du mont, agit comme une barrière monumentale séparant symboliquement le sommet du monde extérieur.
Plus haut, les murs serpentent le long des falaises, épousant la forme du relief et rendant l’accès toujours plus difficile.
Enfin, la ligne supérieure de fortifications couronne le sommet, conférant à la montagne une allure de citadelle naturelle.
Les murs, bâtis de massifs blocs de pierre soigneusement ajustés, impressionnent par leur puissance et leur remarquable état de conservation malgré les assauts du temps. À proximité du sommet, les ruines d’autres édifices — sans doute des habitations ou des structures défensives — laissent entrevoir un ensemble architectural unifié.
On ne peut qu’être admiratif en imaginant comment ces lourdes pierres ont été transportées et assemblées à de telles hauteurs, sans les moyens modernes. Cela suppose une organisation méticuleuse, une force collective considérable et un savoir-faire exceptionnel.
Une énigme archéologique à élucider
L’avis des chercheurs diverge quant à la datation de la forteresse : certains la situent à l’époque médiévale, tandis que d’autres la croient bien plus ancienne, peut-être érigée dès l’Antiquité pour se protéger des envahisseurs. Cette hypothèse se justifie par la position stratégique du site, dominant toute la vallée environnante, un emplacement idéal pour la surveillance et la défense.
Le mont Goyazan, utilisé comme citadelle naturelle, illustre la capacité des anciens habitants à fusionner la puissance de la nature avec l’ingéniosité humaine.
Les nécropoles du piémont : témoins d’une mémoire millénaire
Au pied de la montagne, les anciens cimetières et sites funéraires conservent des stèles monumentales et des pierres tombales sculptées, héritage de la Caucasie albanaise. Leur sobriété et la finesse de leurs ornements traduisent une profonde sensibilité artistique et un attachement spirituel au territoire. Non loin de là, des tumulus funéraires plus anciens encore révèlent la continuité culturelle du lieu à travers les âges.
Les premières fouilles archéologiques ont confirmé la présence de couches culturelles riches, recelant peut-être des promesses de nouvelles découvertes d’une valeur scientifique et patrimoniale considérable.
Un monument vivant du patrimoine azerbaïdjanais
Aujourd’hui, le mont Goyazan et ses fortifications inspirent une profonde admiration. Tel un phare naturel au milieu des montagnes environnantes, il unit la grandeur architecturale à la beauté sauvage du paysage. Chaque pierre semble garder la mémoire des siècles révolus.
En conjuguant nature, histoire et spiritualité, Goyazan n’est pas seulement un rare exemple d’art défensif ancien — c’est un complexe historique et culturel unique, incarnation durable du patrimoine immémorial de l’Azerbaïdjan.
