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ISRAËL-PALESTINE, LA PAIX ENTRE LES MAINS DU QATAR ?

7 Février 2024 19:27 (UTC+01:00)
ISRAËL-PALESTINE, LA PAIX ENTRE LES MAINS DU QATAR ?
ISRAËL-PALESTINE, LA PAIX ENTRE LES MAINS DU QATAR ?

Paris / La Gazette

A ce jour, plus de 25 000 gazaouis, presque tous des civils dont une majorité de femmes et d’enfants, ont été tués dans les assauts de l’armée israélienne à Gaza. 140 otages israéliens restent détenus par le Hamas.

La communauté internationale assiste à ce désastre, les bras ballants, sans prendre d’initiative, tergiversant à l’infini sur la question de savoir qui est responsable de ceci ou cela, qui on doit aider, et de quelle façon.

Plusieurs pays, dont la France ont suspendu leur aide à l’UNRWA, seule organisation sur laquelle les habitants de Gaza peuvent compter, sur une simple allégation de Netanyahou sur une hypothétique participation de 7 employés aux attaques du 7 octobre. Et pendant ce temps là, on continue de mourir en Palestine.

Aucune solution politique durable n’émergera d’une quelconque action militaire. A la pire attaque qu’Israël a connue depuis des décennies, entraînant la mort de près de 1400 personnes en Israël en 48 heures, a répondu la pire attaque que la population palestinienne ait connue.

Tout au plus peut-on espérer l’adoption d’une solution temporaire, qui devra durer si l’on veut éviter que les Israéliens et les Palestiniens de Gaza ne s’entretuent jusqu’au dernier.

La création d’un État palestinien donne des cauchemar à l’actuel gouvernement israélien, même si les experts s’accordent à considérer que ce serait le meilleur garant de la sécurité de l’Etat hébreu.

Qui peut donc contribuer à faire taire les armes et remettre en selle la diplomatie au Moyen-Orient ? Les Etats-Unis et de l’Europe , avec l’appui de l’Egypte et du Qatar, essaient de s’y employer ? Sauf que Netanyahou, sans doute pour faire diversion de ses multiples échecs depuis le 7 octobre, a décidé placer sur le dos du Qatar la responsabilité des attaques du Hamas. Une insinuation assez peu crédible, quand on sait qu’il a avoué lui-même en 2029 avoir soutenu le Hamas pour empêcher le Fatah de Yasser Arafat de concrétiser ses projets d’unification du peuple palestinien autour de la création d’un État. Avi Primor, l'ex-ambassadeur d'Israël, et ancien porte-parole du Ministère israélien des Affaires Étrangères a même récemment affirmé, sur la chaîne israélienne i24 : « C'est le gouvernement israélien, c'est nous, qui avons créé le Hamas, afin de créer un poids contre le Fatah ».

Dans un contexte géopolitique général où les grandes puissances occidentales sont de moins en moins considérées comme des interlocutrices valables dans l’établissement des processus de paix , dans la mesure où les grandes organisations internationales ont prouvé leur incapacité à faire respecter le droit international, ce sont surtout les puissances régionales qui, depuis plusieurs années, reprennent la main sur leur zone d’influence. Leur capacité à agir comme médiatrices de paix leur permet aujourd’hui de s’imposer dans le concert des nations en crise ou en guerre.

Les Etats-Unis se désengagent années après années des zones de conflit moyen-orientales, d’autant que la perspective de la fin prochaine du mandat de Joe Biden affaiblit encore plus sa capacité d’influence et d’action, si tant est que son administration en ait jamais eu ces trois dernières années.

L’Union européenne, embourbée dans la crise ukrainienne, a perdu depuis longtemps son influence diplomatique et apparaît aujourd’hui comme un lilliputien politique gesticulant vainement dans le marigot des luttes d’influences internationales.

Il ne reste donc guère que l’Egypte et le Qatar. Traditionnellement, l’Égypte qui est en paix avec Israël depuis 1977 et les accords de Camp David, est toujours parvenue ces dernières années, depuis l’arrivée du Président Sissi, à négocier une pause dans les hostilités entre Israël et Gaza. Les relations du Caire avec le mouvement du Hamas sont cordiales et permettent de rapprocher à chaque fois les points de vue avec Tel Aviv.

Mais celui qui paraît le mieux placé pour arbitrer cette confrontation et siffler la fin du match est certainement le Qatar. Celui-ci a prouvé maintes fois sa capacité à concilier les inconciliables, depuis la corne de l’Afrique jusqu’à l’Afghanistan. Le Qatar, entretient depuis longtemps une relation avec Israël, ce que Netanyahou aurait tort d’oublier.

La proximité du Qatar avec les mouvements islamistes, comme les Talibans à l’époque des négociations avec les Américains en 2018, est un atout clé pour la résolution des conflits de la région. Elle remonte précisément au moment où Washington avait demandé à l’Emirat de garder un œil sur leurs dirigeants. Ces bonnes relations d’une part, et la présence de la base américaine d’Al Oudeid, la plus grande base hors sol des Américains d’autre part, font de Doha le seul interlocuteur réellement crédible pour endosser le rôle de médiateur régional de la paix.

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