LES ÉTATS-UNIS DÉBLOQUENT 6 MILLIARDS DE DOLLARS DE FONDS IRANIENS GELÉS EN VUE D'UN ÉCHANGE DE PRISONNIERS

Paris / La Gazette
Les États-Unis ont accordé une dérogation aux sanctions pour permettre aux banques de transférer 6 milliards de dollars de fonds iraniens gelés de la Corée du Sud au Qatar, ouvrant ainsi la voie à la libération de cinq Américains détenus par l'Iran.
Le secrétaire d'État Antony Blinken a déclaré au Congrès que l'argent fournirait un « avantage limité » à l'Iran car il ne pouvait être utilisé que pour le commerce humanitaire.
Il a également confirmé que cinq Iraniens détenus aux États-Unis seraient libérés dans le cadre de l'accord d'échange de prisonniers.
Le mois dernier, des responsables américains ont déclaré que quatre personnes ayant la double nationalité américaine et iranienne avaient été retirées de la prison d'Evin à Téhéran et placées en résidence surveillée.
Trois des prisonniers ont été désignés par un avocat comme étant Siamak Namazi, Emad Shargi et Morad Tahbaz, qui possède également la nationalité britannique. Le quatrième n'a pas été identifié, pas plus que le cinquième, qui était déjà assigné à résidence.
Des dizaines de milliards de dollars dus à l'Iran pour le pétrole et d'autres exportations auraient été gelés sur des comptes bancaires à travers le monde depuis 2018, lorsque le président de l'époque, Donald Trump, a abandonné un accord nucléaire international avec l'Iran et a rétabli les sanctions américaines.
La dérogation émise par les États-Unis signifie que certaines banques d'Europe, d'Asie et du Moyen-Orient ne seront pas sanctionnées pour avoir transféré les 6 milliards de dollars détenus en Corée du Sud vers la banque centrale du Qatar.
« Autoriser le transfert de ces fonds depuis des comptes iraniens restreints détenus en [République de Corée] vers des comptes au Qatar à des fins humanitaires est nécessaire pour faciliter la libération de ces citoyens américains », a justifié M. Blinken dans une lettre adressée au Congrès lundi.
Le mois dernier, le chef de la diplomate américaine a souligné que le Qatar avait accepté de veiller à ce que les fonds soient utilisés par l'Iran « à des fins strictement humanitaires et de manière strictement contrôlée ». Il a également précisé que l'Iran n'aurait pas d'accès direct aux fonds et que les États-Unis exerceraient une « surveillance importante ».
La porte-parole de la Maison Blanche, Adrienne Watson, a insisté sur le fait que cette dérogation n'était qu'une « étape procédurale » dans ce qui reste « un processus sensible et continu ».
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a quant à lui exprimé son optimisme quant à la réalisation « prochaine » de l'échange de prisonniers.