LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'OTAN SIGNALE QUE L'ADHÉSION DE LA SUÈDE À L’ALLIANCE N'EST PAS ENCORE GARANTIE
Paris / La Gazette
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, s'est montré prudemment optimiste quant à l'adhésion de la Suède à l'Alliance à l'issue de discussions à Ankara et a déclaré que cette adhésion n'était « pas garantie » avant le sommet qui se tiendra à Vilnius le mois prochain.
Alors que les ministres de la Défense de l'OTAN se réunissent jeudi à Bruxelles, l'accès de la Suède à l'alliance militaire est l'un des sujets brûlants dans le contexte du conflit entre la Russie et l'Ukraine. Des responsables suédois, finlandais et de l'OTAN se sont rencontrés mercredi à Ankara, la capitale turque, pour discuter de la question. La réunion, au cours de laquelle Stockholm a demandé l'approbation d'Ankara, n'a pas été concluante et le chef de l'OTAN n'avait pas de grands espoirs de parvenir à une conclusion rapide.
Le secrétaire général Jens Stoltenberg a déclaré aux journalistes jeudi que l'inclusion de la Suède dans l'alliance pourrait ne pas être possible avant le sommet très attendu de l'Union européenne à Vilnius le mois prochain.
« Je me félicite de la réunion du mécanisme permanent entre la Finlande, la Suède et la Turquie, à laquelle l'OTAN a également participé à Ankara cette semaine. Cette réunion fait suite à ma rencontre avec le président (Recep Tayyip) Erdogan il y a deux semaines, au cours de laquelle nous avons eu de bonnes discussions sur la manière de faire progresser l'adhésion de la Suède à l'alliance. Le président Erdogan et moi-même avons alors convenu de convoquer la réunion du mécanisme permanent qui s'est tenue cette semaine. La réunion s'est déroulée dans une atmosphère constructive, avec des discussions constructives, au cours desquelles les participants ont abordé la question des progrès et ont identifié les moyens de continuer à progresser. Ils ont également convenu de continuer à travailler sur la manière de s'assurer que nous avançons sur la voie de l'adhésion de la Suède à l'Alliance », a-t-il souligné.
M. Stoltenberg a ajouté que la Suède avait tenu les engagements qu'elle avait pris lors d'un sommet à Madrid en 2022, à savoir « lever les restrictions sur les exportations d'armes et renforcer la coopération avec la Turquie dans la lutte contre le terrorisme ». M. Stoltenberg a indiqué que la Suède avait modifié sa constitution et renforcé sa législation antiterroriste. Il a évoqué que la Suède avait respecté son engagement, mais qu'elle devait comprendre que « la Turquie a des préoccupations légitimes en matière de sécurité ». « Aucun autre pays membre de l'OTAN n'a subi autant d'attaques terroristes », a-t-il souligné.
Il a précisé que les discussions à Ankara se sont concentrées sur le renforcement de la coopération dans la lutte contre le terrorisme.
« Il est possible de faire adhérer la Suède d'ici le sommet de Vilnius.. Je ne peux pas vous garantir que cela se produira. Mais je continue à travailler dur pour assurer l'adhésion de la Suède dès que possible », a-t-il poursuivi.
La Turquie et la Suède ont convenu de poursuivre les discussions sur l'adhésion de Stockholm à l'OTAN, à la suite de la réunion quadrilatérale à Ankara, selon un communiqué de la direction des communications de la présidence turque.
La réunion sur la future adhésion de la Suède à l'OTAN s'est achevée sur une note ambiguë pour le pays nordique. Stockholm espérait depuis longtemps que cette réunion serait l'étape finale, avant le sommet de Vilnius, pour faire avancer la question de l'adhésion, qui nécessite l'approbation de la Turquie et de la Hongrie.
Le communiqué indique que les parties ont discuté des mesures prises par la Suède pour remplir ses engagements dans le cadre d'un mémorandum trilatéral signé précédemment. « Les progrès sur les engagements sont évalués lors de la réunion et les participants se sont mis d'accord pour prendre des mesures concrètes ultérieures », ajoute le communiqué.
Plus tôt dans la journée, le président Erdogan a clamé que la Suède ne devait pas attendre grand-chose du prochain sommet de l'OTAN en juillet.
Il a justifié que la Turquie ne pouvait pas tolérer les rassemblements pro-PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans le pays nordique. « Nous ne pouvons pas avoir une approche positive (de l'adhésion de la Suède à l'OTAN) dans les circonstances actuelles. L'OTAN ne peut pas nous forcer à admettre la Suède sans agir contre le terrorisme. Si vous ne résolvez pas cette question, nous ne pourrons pas approuver joyeusement l'adhésion de la Suède à Vilnius », a-t-il laissé entendre, faisant référence au prochain sommet de l'OTAN au cours duquel la Suède espère que la Turquie approuvera sa demande d'adhésion.
