LES NÉGOCIATIONS NUCLÉAIRES ENTRE L'IRAN ET LES ÉTATS-UNIS SONT EN SUSPENS, SELIN LE CHEF DE L'AIEA

Paris / La Gazette
Le chef de l'agence de surveillance nucléaire des Nations Unies, Rafael Mariano Grossi, a déclaré qu'il restait incertain que les négociations entre les États-Unis et l'Iran aboutissent à un accord sur le programme nucléaire de Téhéran, mais il a reconnu que la poursuite des pourparlers signalait un développement positif.
"Pour le moment, le jury est encore en délibération. Nous ne savons pas s'il y aura un accord ou non", a déclaré M. Grossi aux journalistes assistant à un séminaire à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne.
"Le fait qu'ils continuent à se rencontrer... c'est un signe de leur volonté de parvenir à un accord. Et je pense que, en soi, c'est quelque chose de possible", a-t-il ajouté.
M. Grossi, directeur général de l'AIEA, a précisé qu'il est en contact presque quotidien avec le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et l'envoyé américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff. Il a confirmé que l'un de ses adjoints, Massimo Aparo, chef de la division des garanties de l'AIEA, était à Téhéran pour des discussions techniques. L'organe de sauvegarde supervise les inspections des installations nucléaires de l'Iran, qui enrichissent désormais l'uranium jusqu'à une pureté de 60 %—juste en dessous des niveaux de qualité militaire.
L'Iran et les États-Unis ont mené cinq séries de négociations indirectes à Mascate et à Rome, médiées par le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Busaidi. Une sixième session n'a pas encore été programmée. Les discussions visent à restreindre les activités nucléaires de l'Iran en échange de l'assouplissement des sanctions américaines.
Alors que le président Donald Trump a menacé à plusieurs reprises de frappes aériennes si un accord n'est pas conclu, des responsables iraniens ont laissé entendre la possibilité de développer des armes nucléaires, malgré l'affirmation que leur programme nucléaire est pacifique. "Nos doigts sont sur la gâchette, nous sommes en embuscade et nous attendons", a déclaré le général Hossein Salami, chef de la Garde révolutionnaire iranienne.
M. Grossi a souligné la nécessité de transparence. "Ils me disent qu'une arme nucléaire est anti-islamique. Je leur dis, Eh bien, oui. Vous savez, c'est parfait. C'est une déclaration que je respecte. Mais dans ce métier, il faut le prouver. Vous devez être vérifié dans ce domaine."
M. Grossi a également reconnu son intérêt potentiel pour le rôle de Secrétaire général de l'ONU, disant qu'il "envisage sérieusement cela", bien que pour l'instant, il reste concentré sur ses fonctions actuelles.