LE PRÉSIDENT DE LA COP29 MET EN GARDE CONTRE LES CONSÉQUENCES CATASTROPHIQUES DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Paris / La Gazette
Mukhtar Babayev, président de la COP29 et représentant spécial de l'Azerbaïdjan pour les questions climatiques, a appelé les pays développés à augmenter de manière significative les ressources financières allouées à l'adaptation au climat et à l'atténuation de ses effets dans les pays en développement.
Dans une interview accordée au journal népalais The Kathmandu Post en marge du sommet sur le climat Sagarmatha Sambaad, il a souligné que le niveau de financement actuel était insuffisant pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Alors que le monde continue à faire face aux impacts croissants du changement climatique, M. Babayev a souligné le besoin urgent d'augmenter le financement du climat et de renforcer le soutien aux efforts d'adaptation dans les pays les plus vulnérables.
Quinze ans après l'engagement historique de 100 milliards de dollars pour le financement de la lutte contre le changement climatique en 2009, les contributions mondiales n'ont dépassé cet objectif pour la première fois qu'en 2022. En 2024, les pays donateurs ont initialement proposé 250 milliards de dollars, un chiffre largement considéré comme insuffisant compte tenu de l'ampleur de la crise climatique.
En réponse, l'Azerbaïdjan, ainsi que ses pays partenaires, ont lancé une campagne concertée pour obtenir une plus grande ambition de la part des pays donateurs du Nord. À l'issue de longues négociations, un engagement d'au moins 300 milliards de dollars a été pris. Ce montant est considéré comme une base de référence plutôt qu'un plafond, avec la possibilité de contributions supplémentaires.
Toutefois, les pays en développement ont toujours réclamé un engagement financier beaucoup plus important, arguant que les promesses actuelles sont loin d'être à la hauteur des besoins. C'est pourquoi les présidences de la COP29 et de la COP30 ont convenu de préparer un programme commun "Bakou-Belem", visant à porter les contributions au financement de la lutte contre le changement climatique à 1,3 trillion de dollars.
Pour atteindre cet objectif, il faudra non seulement accroître les financements publics, mais aussi renforcer la participation des banques multilatérales de développement, des institutions financières internationales et du secteur privé.
Le débat sur le financement de la lutte contre le changement climatique intervient à un moment où l'on s'inquiète de plus en plus des effets du réchauffement climatique sur les régions montagneuses. Le Népal, l'un des pays les plus vulnérables au climat, subit déjà des conséquences importantes, notamment le recul des glaciers, des précipitations irrégulières et des phénomènes météorologiques extrêmes tels que des inondations et des glissements de terrain. Ces effets ont de graves conséquences sur l'agriculture et les ressources en eau, qui sont vitales pour l'économie et les moyens de subsistance du pays.
Des problèmes similaires sont observés dans d'autres régions montagneuses, notamment les Pamirs, les Andes, les Alpes et le Caucase. Des mesures scientifiques effectuées en Azerbaïdjan, par exemple, ont montré une diminution constante de la couverture neigeuse et des réserves d'eau des montagnes. Les experts avertissent que la diminution de la couverture neigeuse est une indication claire de l'accélération des impacts climatiques.
Pour relever ces défis, la présidence de la COP29 a appelé à une mobilisation urgente des ressources financières et des capacités techniques pour soutenir les mesures d'adaptation. Les systèmes d'alerte précoce sont considérés comme particulièrement importants en Asie du Sud, où les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents et graves. Les organisations internationales, y compris les Nations unies, devraient jouer un rôle clé en aidant des pays comme le Népal à renforcer leur résistance au changement climatique.
Les réunions de cette année sur le climat sont considérées comme cruciales pour l'élaboration des futurs cadres d'adaptation et de financement. Pour les pays vulnérables, la priorité est désormais de renforcer les capacités, d'impliquer les communautés scientifiques et de mettre en œuvre des stratégies climatiques efficaces. Alors que la crise climatique s'intensifie, la nécessité d'une action rapide, coordonnée et financée de manière adéquate n'a jamais été aussi pressante.