ANKARA ET STOCKHOLM DISCUTERONT BIENTÔT L'ADHÉSION DE LA SUÈDE À L'OTAN
Paris / La Gazette
La Suède et la Turquie se rencontreront « bientôt » pour discuter de la candidature retardée de Stockholm à l'adhésion à l'OTAN, a annoncé le ministère suédois des Affaires étrangères lundi après la fin des élections présidentielles à Ankara.
Le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billstrom a d'abord déclaré à la chaîne de télévision SVT qu'il rencontrerait son homologue turc Mevlut Cavuşoglu jeudi, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Oslo.
« Mais nous avons été informés que le ministre turc des Affaires étrangères ne viendrait pas, il n'y aura donc pas de réunion à Oslo », a déclaré un porte-parole de M. Billstrom, ajoutant que la réunion aurait néanmoins lieu « bientôt ».
Les discussions entre les deux pays concernant l'OTAN ont été interrompues pendant les élections en Turquie.
« Je me réjouis de pouvoir passer à la vitesse supérieure et d'accélérer les choses maintenant que nous connaissons le résultat », a clamé M. Billstrom.
Le chef de la diplomatie suédoise a réaffirmé que son gouvernement espérait que la Suède devienne le 32e État membre de l'OTAN d'ici le sommet de l'Alliance qui se tiendra à Vilnius, capitale de la Lituanie, les 11 et 12 juillet.
Dans un revirement historique, la Suède et la Finlande ont abandonné leur politique de non-alliance militaire de longue date et ont demandé à rejoindre l'OTAN après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
En juin dernier, la Turquie et les deux pays nordiques ont signé un mémorandum pour répondre aux préoccupations légitimes d'Ankara en matière de sécurité, ouvrant ainsi la voie à une éventuelle adhésion à l'alliance.
Mais les récentes manifestations de personnalités islamophobes à Stockholm ont conduit les autorités turques à remettre en question l'engagement de la Suède à prendre les mesures nécessaires pour adhérer à l'OTAN.
Ankara a ratifié l'adhésion de la Finlande en mars, ce qui lui a permis de devenir membre à part entière de l'alliance de défense cette semaine.
Ankara a déjà justifié que la Suède, en particulier, devait d'abord adopter une position plus claire à l'égard des terroristes. La Turquie a souvent fait savoir qu'elle ne s'opposait pas à l'élargissement de l'OTAN, mais qu'elle reprochait à Stockholm de ne pas prendre de mesures contre les éléments qui constituent une menace pour la sécurité d'Ankara.
Pour rappel, l'incendie d'un exemplaire du Coran devant l'ambassade de Turquie à Stockholm en janvier dernier a suscité la colère du monde musulman, entraînant des semaines de protestations, des appels au boycott des produits suédois et le blocage de la candidature de la Suède à l'adhésion à l'OTAN.
