Lagazette

"Le but de l'argumentation ne doit pas être la victoire, mais le progrès"

Joseph Joubert (1754-1824)

LA TURQUIE APPROUVE L'ADHÉSION DE LA FINLANDE À L'OTAN

18 Mars 2023 09:09 (UTC+01:00)
LA TURQUIE APPROUVE L'ADHÉSION DE LA FINLANDE À L'OTAN
LA TURQUIE APPROUVE L'ADHÉSION DE LA FINLANDE À L'OTAN

Paris / La Gazette

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, s'est félicité de l'annonce faite par la Turquie d'entamer le processus d'approbation de l'adhésion de la Finlande au bloc militaire.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que la Turquie avait décidé d'entamer le processus de ratification de l'adhésion de la Finlande à l'OTAN ce vendredi, soulignant ce qu'il a déclaré être des mesures concrètes prises par Helsinki pour répondre aux préoccupations d'Ankara. Dans un autre registre, le dirigeant turc a réitéré que la Suède n'avait pas répondu positivement aux demandes d'extradition de terroristes formulées par la Turquie, mais qu'elle les avait au contraire acceptées.

Le président finlandais Sauli Niinisto a remercié le président Erdogan d'avoir annoncé son intention de lancer le processus de ratification de la candidature de son pays à l'adhésion à l'OTAN.

« Nous avions compris plus tôt que vous aviez pris votre décision et la signer aujourd'hui confirme que le Parlement turc commence à travailler sur la ratification de l'adhésion de la Finlande », s'est félicité M. Niinisto lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue turc dans la capitale Ankara.

Dans un message vidéo diffusé vendredi, le chef de l'OTAN a fait savoir que « cela renforcera la sécurité de la Finlande, de la Suède et de l'OTAN » .

M. Stoltenberg a ajouté qu'il espérait que le Parlement turc voterait sur la question « dès que possible ».

« Le plus important est que la Finlande et la Suède deviennent rapidement membres à part entière de l'OTAN, et non pas qu'elles adhèrent exactement au même moment », a souligné le secrétaire général de l'alliance militaire à propos du blocage actuel de l'adhésion de la Suède par Ankara, car ce pays nordique continue d'abriter des « terroristes » (insiste toujours Ankara) qui constituent une menace pour la sécurité de son futur allié, la Turquie.

M. Stoltenberg a rappelé que le processus d'adhésion avait déjà amélioré la situation sécuritaire des deux pays nordiques.

« Il est inconcevable que l'OTAN ne réagisse pas en cas d'attaque contre la Finlande ou la Suède. Leur sécurité est importante pour l'OTAN », a-t-il renchéri.

La Turquie a exigé des deux pays, en particulier de la Suède, qu'ils prennent des mesures concrètes à l'égard des membres et des sympathisants des organisations PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et FETO (groupe dit « guleniste » qu'elle tient pour responsable d'une tentative de coup d'État en 2016).

Dans le cadre d'un mémorandum tripartite signé à Madrid, la Suède et la Finlande se sont engagées à faire preuve d'une solidarité et d'une coopération totales avec la Turquie dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, et contre toutes les menaces pesant sur sa sécurité nationale.

Mais les négociations ont été interrompues fin janvier après que la Suède a autorisé une personnalité d'extrême droite à brûler un exemplaire du Coran devant l'ambassade de Turquie à Stockholm et a permis à des partisans du PKK de tenir des rassemblements anti-Turquie.

Lors de la réunion qui s'est tenue à Bruxelles la semaine dernière, la Turquie a reconnu que la Suède et la Finlande avaient pris des mesures concrètes pour répondre aux préoccupations d'Ankara et les trois pays ont convenu d'organiser d'autres réunions dans le cadre du processus de l'OTAN.

La Suède a déclaré qu'elle avait rempli sa part du mémorandum de Madrid. Dans le cadre de ses efforts visant à rassurer la Turquie sur le fait qu'elle prend au sérieux ses craintes concernant les militants, le Parlement suédois doit adopter une nouvelle législation antiterroriste.

Les 30 membres actuels de l'OTAN doivent approuver l'adhésion d'un nouveau membre et 28 d'entre eux l'ont déjà fait pour les deux pays.

Les législateurs hongrois ont commencé à débattre au début du mois des demandes d'adhésion du duo nordique et Budapest pourrait les ratifier d'ici la fin du mois de mars, ce qui laisserait la Turquie en dernière position.

Loading...
L'info de A à Z Voir Plus