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L'utilisation efficace des ressources des territoires azerbaïdjanais libérés de l'occupation est l'un des principaux objectifs, selon le ministre Parviz Shahbazov (INTERVIEW)

3 Décembre 2020 07:00 (UTC+01:00)
L'utilisation efficace des ressources des territoires azerbaïdjanais libérés de l'occupation est l'un des principaux objectifs, selon le ministre Parviz Shahbazov (INTERVIEW)
L'utilisation efficace des ressources des territoires azerbaïdjanais libérés de l'occupation est l'un des principaux objectifs, selon le ministre Parviz Shahbazov (INTERVIEW)

Bakou / Lagazetteaz

Lagazetteaz présente un entretien exclusif avec le ministre azerbaïdjanais de l'Énergie, M. Parviz Shahbazov.

Le ministre a répondu aux questions concernant les travaux prévus dans les territoires azerbaïdjanais libérés de l'occupation, la coopération internationale du Ministère azerbaïdjanais de l'Énergie, l'accord OPEP+ et d'autres questions.

- Après presque 30 ans d'occupation arménienne, la glorieuse armée azerbaïdjanaise a libéré nos terres riches en ressources naturelles et dotées d'un grand potentiel économique. Quels types de travaux sont prévus sur ces terres ?

- Le Haut-Karabakh et les régions adjacentes sont riches en sources d'énergie renouvelables, à savoir l'énergie hydraulique, solaire, éolienne, bioénergétique et géothermique. L'un des principaux objectifs est de garantir une utilisation efficace de ces ressources. À cette fin, il est prévu de construire des stations de mesure et d'observation afin d'évaluer avec précision le potentiel dans les domaines susmentionnés et de mener une étude de faisabilité pour la construction des stations.

Selon les premières estimations, le potentiel de la région est de plus de 4 000 mégawatts d'énergie solaire et jusqu'à 500 mégawatts d'énergie éolienne. Au départ, nous avons choisi sept zones prometteuses offrant des conditions favorables pour des projets d'énergie solaire dans les régions de Fuzouli, Djabraïl, Zenguilan, Goubadly, Latchine et Kelbedjer. En outre, il existe de vastes zones dans les parties montagneuses de Latchine et Kelbedjer, où la vitesse moyenne annuelle du vent atteint 7-8 mètres par seconde à une hauteur de 100 mètres.

Vingt-cinq pour cent des ressources en eau intérieures de l'Azerbaïdjan se trouvent au Karabagh, ce qui signifie un important potentiel hydroélectrique. La construction d'un barrage sur les installations hydroélectriques de Khoudaferin et Giz Galasy sur la rivière d’Araxe (Araz) est en voie d'achèvement, et nous poursuivons notre coopération avec l'Iran pour la construction de centrales électriques. Des préparatifs sont également en cours pour commencer à réparer quelques petites centrales hydroélectriques dans les terres libérées.

Nous avons lancé des projets d'infrastructure dans certaines localités des terres libérées. L'une des tâches importantes est de fournir de l'électricité et du gaz aux personnes qui retourneront dans ces terres. Dans le cadre des travaux généraux de reconstruction, les questions de construction des réseaux de transmission et de distribution - construction de lignes électriques de différentes tensions ainsi que de sous-stations - seront résolues dans un avenir proche. En même temps, des travaux pratiques commenceront pour assurer l'approvisionnement en gaz des villes et des régions libérées.

- Le projet géant de « Corridor gazier Sud », par lequel le gaz azerbaïdjanais sera transporté vers l'Europe, est presque achevé. Le projet de la branche européenne, le gazoduc transadriatique (TAP), a récemment été achevé. Quand la fourniture commerciale de gaz azerbaïdjanais à l'Europe est-elle prévue via ce système ?

- Le « Corridor gazier Sud » est un gigantesque projet d'infrastructure, mis en œuvre à l'initiative et avec la participation active de l'Azerbaïdjan, qui marque une nouvelle ère dans le développement de l'industrie pétro-gazière de l'Azerbaïdjan et de la région. La dernière section de ce projet, le gazoduc transadriatique, est prête pour une exploitation commerciale. Selon les contrats d'achat et de vente de gaz, il est prévu de commencer la fourniture commerciale de gaz azerbaïdjanais à l'Europe à la fin de 2020. La capacité de débit du gazoduc, qui transportera 10 milliards de mètres cubes de gaz par an vers l'Europe, pourrait être portée à l'avenir à 20 milliards de mètres cubes par an.

- Quels dividendes ce projet apportera-t-il aux économies de l'Azerbaïdjan et de l'Europe ?

- Le projet de « Corridor gazier Sud », qui est devenu une réalité grâce à la politique équilibrée et méditée du Président de la République d'Azerbaïdjan Ilham Aliyev, sera au service du peuple azerbaïdjanais dans les années à venir et ouvrira de nouvelles opportunités pour le pays, apportant une contribution importante au développement économique. L'augmentation de la production renforcera encore le rôle de l'Azerbaïdjan en tant que fournisseur international de gaz, ce qui entraînera une augmentation des revenus du secteur du pétrole et du gaz.

Le « Corridor gazier Sud » va accroître l'importance de l'Azerbaïdjan non seulement en tant qu'exportateur d'énergie mais aussi en tant que pays de transit. Ce projet va ouvrir de nouvelles possibilités aux pays de la région pour qu'ils puissent apporter leurs ressources énergétiques sur les marchés mondiaux et aura un impact significatif sur la sécurité et la stabilité dans la région. En même temps, le « Corridor gazier Sud » est un projet de diversification très important pour les consommateurs, les producteurs et les pays de transit.

Quant à l'Europe, ce projet mis en œuvre par les efforts de l'Azerbaïdjan deviendra un facteur important pour l'énergie, les transports et la sécurité économique et nationale globale des pays de l'UE.

- Comment évaluez-vous le niveau actuel de la sécurité énergétique de l'Azerbaïdjan et quelles sont les mesures prévues pour la renforcer davantage ?

- L'Azerbaïdjan est l'un des rares pays à avoir pleinement assuré sa sécurité énergétique. Grâce à la mise en œuvre de la stratégie de sécurité énergétique fondée par le leader national de l'Azerbaïdjan Heydar Aliyev, des progrès significatifs ont été réalisés dans l'approvisionnement durable et fiable des ressources énergétiques pour l'économie et la population. Le Président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a poursuivi avec succès cette stratégie, faisant de l'Azerbaïdjan un pays énergétique. Le rôle de l'Azerbaïdjan, qui possède de riches réserves d'hydrocarbures, une infrastructure énergétique et pétrolière développée et un système énergétique totalement autosuffisant, s'accroît encore sur les marchés énergétiques régionaux et transnationaux. En outre, des mesures cohérentes sont prises pour développer « Shafag-Asiman », « Babek », « Abchéron », « Umid », « Karabakh » et quelques autres structures prometteuses afin d'augmenter la production de pétrole et de gaz à l'avenir.

Les travaux sur l'infrastructure du système électrique et la construction de nouvelles centrales électriques permettent non seulement de satisfaire pleinement les besoins en électricité de l'Azerbaïdjan, mais aussi d'accroître le potentiel d'exportation du pays. Au cours des dix dernières années, 23 nouvelles centrales électriques d'une capacité de 2055,4 mégawatts ont été mises en service, et la production d'électricité a atteint 7516,5 mégawatts. Actuellement, en plus de 18 centrales thermiques d'une capacité de 6237,7 mégawatts, il existe de nombreuses centrales hydroélectriques et d'autres installations fonctionnant avec des sources d'énergie renouvelables d'une capacité totale de 1278,8 mégawatts en Azerbaïdjan.

La production d'électricité a augmenté de 39,7 % au cours des dix dernières années grâce au développement économique et à l'amélioration du bien-être. La demande croissante a été couverte par l'établissement de nouvelles installations de production et le programme de réparation mené en 2018. Cette année, nous avons posé la première pierre d'une nouvelle centrale électrique de 385 mégawatts à « Gobou » (Bakou).

Des projets hydroélectriques mis en œuvre conjointement avec l'Iran, ainsi que des projets d'investissement dans les énergies solaire et éolienne, permettront au pays de développer l'utilisation des sources d'énergie renouvelables. Ces projets permettront également d'économiser les ressources en gaz naturel et de permettre au pays de les exporter. Les mesures prises jusqu'à présent ont permis d'assurer l'efficacité, d'améliorer la qualité de la production d'électricité et de réduire les pertes. Actuellement, l'Azerbaïdjan exporte non seulement des ressources en hydrocarbures, mais aussi de l'électricité.

- À quel stade en est la mise en œuvre des accords conclus avec des entreprises d'Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis pour la construction de centrales solaires et électriques ? Quand la construction des usines va-t-elle être lancée ?

- En raison d’un environnement commercial et des infrastructures favorables dans notre pays, de la stabilité macroéconomique et du sol favorable pour attirer les investissements étrangers, les hommes d'affaires étrangers sont intéressés par l'investissement dans de nombreux secteurs de l'économie azerbaïdjanaise, y compris le secteur des énergies renouvelables. À cet égard, une série des accords ont été signés avec les compagnies « Acwa Power » (Arabie Saoudite) et « Masdar » (Emirats Arabes Unis) pour la mise en œuvre de projets éoliens de 240 mégawatts et solaires de 200 mégawatts.

Nous avons élaboré des projets de contrats pour l'achat et la vente d'électricité, qui doivent être signés afin de commencer la construction de ces centrales par le biais de l'investissement des entreprises susmentionnées. Ces accords en sont actuellement au stade de l'approbation. Il est prévu que la construction des centrales par ces entreprises commence après la signature des accords définitifs et qu'elles soient mises en service d'ici 2023.

Quel est le statut de la coopération internationale du Ministère de l'Énergie de l'Azerbaïdjan ? Quelles sont les priorités de la coopération internationale pour l'heure ?

- Le ministère assure l'établissement et le développement de la coopération bilatérale et multilatérale avec d'autres pays, leurs organismes compétents et les organisations internationales dans le secteur des carburants et de l'énergie, ainsi que des sources d'énergie renouvelables et de l'efficacité énergétique.

Nous coprésidons actuellement des commissions intergouvernementales conjointes avec l'Italie, le Royaume-Uni, le Kazakhstan, l'Ukraine, le Vietnam et la Grèce, et nous présidons des commissions techniques et des groupes de travail établis avec l'Albanie, l'Ukraine, le Kazakhstan, la Hongrie et l'Arabie saoudite.

À ce jour, nous avons signé jusqu'à 60 documents élargissant le cadre juridique de la coopération avec d'autres pays dans le secteur de l'énergie. Cette année, nous avons signé des accords et des mémorandums avec les autorités publiques compétentes de l'Ukraine, de l'Italie et de la Turquie. En outre, nous avons achevé les consultations avec la Chine, l'Indonésie, la République tchèque et l'Ouzbékistan sur les accords de coopération, que nous prévoyons de signer dans un avenir proche. Nous développons la coopération avec les pays voisins, y compris la Russie, la Turquie, l'Iran et la Géorgie, dans le domaine du pétrole et du gaz ainsi que de l'électricité. Le ministère continue également à travailler au développement de la coopération énergétique bilatérale avec l'UE. Une coopération fructueuse a été établie avec le Conseil mondial du pétrole, la Charte internationale de l'énergie, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables et le Forum des pays exportateurs de gaz, ainsi qu'avec le Programme des Nations Unies pour le développement. Nous coopérons étroitement avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, l'Agence internationale de l'énergie, le Conseil mondial de l'énergie et d'autres organisations internationales influentes, ainsi qu'avec des institutions financières telles que la Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque asiatique de développement et les agences de développement international des États-Unis, du Japon, de la Corée du Sud et d'autres pays. En 2020, l'Azerbaïdjan préside une conférence de la Charte internationale de l'énergie.

- Comment évaluez-vous l'efficacité de l'accord OPEP+ pour maintenir un équilibre sur le marché mondial du pétrole pendant la pandémie ?

- Le format OPEP+ a été initié pour la première fois par le Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev lors du Forum de Davos en janvier 2016. Actuellement, ce format de coopération est un outil important pour assurer l'équilibre du marché mondial et maintenir des prix stables.

L'accord OPEP+ revêt une importance particulière dans le contexte d'une probabilité croissante de fluctuations sur les marchés mondiaux sous l'influence de la pandémie de COVID-19. Cette coopération sert non seulement les intérêts des producteurs et exportateurs participants, mais elle permet également de réguler le marché mondial du pétrole en fonction de l'évolution de la situation sous l'influence de nombreux facteurs et risques.

L'Azerbaïdjan coopère étroitement avec l'OPEP. La 13e réunion du Comité mixte de monitoring Opep-non Opep s'est tenue à Bakou l'année dernière, à l'invitation du Président Ilham Aliyev. L'une des prochaines réunions de l'OPEP devrait également se tenir en Azerbaïdjan.

- En juin de cette année, il a été signalé que les travaux pertinents sont en cours pour définir le cadre juridique des questions liées à la pose de la ligne de gaz Igdir-Nakhitchevan. Y a-t-il des progrès dans la mise en œuvre de ce projet ? Quel genre de travail est effectué dans ce sens en ce moment ? Quelle est la pertinence de la mise en œuvre de ce projet à l'heure actuelle ?

- La coopération avec la Turquie dans le secteur de l'énergie, ainsi que dans d'autres domaines, revêt une importance particulière. La fiabilité de l'approvisionnement en gaz de la République autonome du Nakhitchevan est l'une des questions à l'ordre du jour. À cet égard, il est prévu de transporter certains volumes de gaz naturel fournis par l'Azerbaïdjan à la Turquie vers le Nakhitchevan via le gazoduc Igdir-Nakhitchevan.

Lors de la rencontre du Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan le 25 février 2020, les chefs des deux États ont donné les instructions de mener à bien ce projet dans un court laps de temps.

Les mesures nécessaires sont prises conjointement avec les organes compétents de la Turquie, conformément aux instructions des chefs d'État. À cette fin, il est prévu de signer prochainement le protocole d'accord avec le Ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles de la Turquie concernant le transport du gaz naturel depuis la Turquie vers la République autonome du Nakhitchevan.

Ce projet permettra de répondre aux besoins en gaz de la République autonome du Nakhitchevan et de renforcer sa sécurité énergétique.

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