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LA RUSSIE PRÊTE À OUVRIR UN CORRIDOR HUMANITAIRE EN ÉCHANGE D'UNE ALLÈGEMENT DES SANCTIONS

27 Mai 2022 17:07 (UTC+01:00)
LA RUSSIE PRÊTE À OUVRIR UN CORRIDOR HUMANITAIRE EN ÉCHANGE D'UNE ALLÈGEMENT DES SANCTIONS
LA RUSSIE PRÊTE À OUVRIR UN CORRIDOR HUMANITAIRE EN ÉCHANGE D'UNE ALLÈGEMENT DES SANCTIONS

Paris / La Gazette

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andreï Rudenko, a déclaré que Moscou était disposé à ouvrir un corridor humanitaire en mer Noire aux navires transportant de la nourriture pour quitter l'Ukraine, en échange de la levée des sanctions.

« Nous avons déclaré à plusieurs reprises sur ce point qu'une solution au problème alimentaire nécessite une approche globale, y compris la levée des sanctions qui ont été imposées aux exportations et aux transactions financières russes », a déclaré mercredi l'agence de presse étatique russe Interfax citant M. Rudenko.

Il a noté que la Russie fournirait le passage humanitaire si l'Ukraine déminait tous les ports où les navires sont ancrés.

« La Russie est prête à fournir le passage humanitaire nécessaire, ce qu'elle fait tous les jours », a-t-il dit.

Depuis que la Russie a lancé ce qu'elle appelle une « opération militaire spéciale » le 24 février, les ports ukrainiens de la mer Noire sont bloqués, ce qui a eu pour effet de piéger plus de 20 millions de tonnes de céréales dans les silos du pays.

L'Ukraine, surnommée le « grenier de l'Europe », est l'un des principaux fournisseurs de céréales de dizaines de pays en développement. L'année dernière, les exportations de céréales de l'Ukraine ont totalisé 12,2 milliards de dollars, ce qui représente près d'un cinquième des exportations du pays. Avant la guerre, l'Ukraine exportait 98 % de ses céréales et oléagineux via la mer Noire, à un rythme pouvant atteindre 6 millions de tonnes par mois. Mais les ports étant bloqués et le système ferroviaire incapable de faire face au volume supplémentaire, le pays n'exporte actuellement qu'entre 1 et 1,5 million de tonnes par mois.

L'impossibilité d'exporter des céréales depuis les ports ukrainiens a entraîné une flambée des prix des denrées alimentaires et fait craindre une crise alimentaire mondiale.

« Nous devons ouvrir ces ports pour que la nourriture puisse entrer et sortir d'Ukraine », a déclaré ce mois-ci David Beasley, qui dirige le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies. « Le monde l'exige car des centaines de millions de personnes dans le monde dépendent de la nourriture qui passe par ces ports. »

Les dirigeants occidentaux ont accusé le président russe Vladimir Poutine d'utiliser la nourriture comme une arme puissante dans sa guerre avec l'Ukraine. Moscou a démenti ces allégations et a imputé aux sanctions occidentales la responsabilité d'exacerber la crise alimentaire.

Commentant la déclaration faite mardi par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, selon laquelle la Russie utiliserait la question alimentaire comme une arme de chantage, M. Rudenko a remarqué que Moscou était toujours prêt à dialoguer avec tous ceux qui cherchent une résolution pacifique de tous les problèmes.

« Je laisse la déclaration d'Ursula von der Leyen à sa conscience », a-t-il pointé.

Depuis que la Russie a envahi l'Ukraine, les nations occidentales ont serré la vis à Moscou par le biais de sanctions sévères qui ont paralysé l'économie du pays et pénalisé ses responsables gouvernementaux et les membres de leur famille. Les puissances occidentales ont ciblé plusieurs grandes institutions financières, la dette souveraine russe et de riches particuliers russes. Les sanctions relatives à la dette extérieure de la Russie prévoient que le pays ne peut plus lever des fonds pour le financement de son État auprès des institutions financières occidentales.

Les pays occidentaux ont également accepté d'exclure les banques russes, tombées sous le coup des sanctions, d'un système de paiement international appelé SWIFT, qui est utilisé par des milliers d'institutions financières dans le monde. Les sanctions existantes ont empêché la Russie d'importer des technologies clés, notamment celles destinées aux secteurs de la défense, de l'énergie, des télécommunications et de l'aviation.

Selon un récent rapport de la Banque mondiale, les prix du blé devraient augmenter de plus de 40 % cette année et atteindre un niveau record.

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