L'AZERBAÏDJAN DÉCLARE QU'IL VA ENGAGER DES POURSUITES INTERNATIONALES CONTRE LA RUSSIE POUR OBTENIR JUSTICE DANS L'AFFAIRE DE L'ACCIDENT D'AVION D'AZAL
Paris / La Gazette
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a réitéré la demande de Bakou de rendre des comptes concernant le crash d'un avion de la compagnie AZAL Airlines au-dessus de l'espace aérien russe, rappelant l'absence de réaction des responsables russes et annonçant des préparatifs pour porter l'affaire devant le système judiciaire international.
Prenant la parole lors du 3e Global Media Forum de Choucha, le président Aliyev a souligné la gravité de l'incident et a exprimé sa déception face au silence persistant de Moscou sept mois après l'accident.
« Pour nous, tout est clair. Nous savons ce qui s'est passé, et nous pouvons le prouver. Et nous savons que les responsables russes savent ce qui s'est passé », a martelé le dirigeant azerbaïdjanais. « La question est : pourquoi ne font-ils pas ce que ferait n'importe quel voisin ? Nos demandes ou exigences sont absolument naturelles : – Admettre que cet accident était de leur faute ; – Punir ceux qui ont abattu notre avion ; – Payer des indemnités aux familles des victimes, à ceux qui ont été blessés, et à AZAL pour la perte de l'avion. »
Le président azerbaïdjanais a fourni des remarques détaillées sur l'incident, réfutant les explications alternatives et soulignant le courage des pilotes. « L'idée qu'un drone ukrainien ait éventuellement frappé l'avion est absolument ridicule... Il y a eu deux attaques contre l'avion. Pouvez-vous imaginer — un drone ukrainien arrive, vise un avion azerbaïdjanais, le touche, tombe, puis revient encore ? C'est une histoire pour les enfants. »
Il a également dénoncé la Russie pour ne pas avoir fermé l'espace aérien rapidement, en notant : « L'espace aérien russe n'a pas été fermé. » Il a été fermé plusieurs minutes après que l'avion a été touché. C'est aussi la responsabilité de ceux qui n'ont pas annoncé l'opération 'KOVER' pour fermer l'espace aérien. »
Le président Aliyev a évoqué que le procureur général de l'Azerbaïdjan a à plusieurs reprises demandé des mises à jour au Comité d'enquête de Russie, mais toutes les réponses se sont limitées à la déclaration : « L'enquête se poursuit. » Soulignant l'importance de la justice, il a reconnu : « Nous savons que cela peut prendre du temps. L'affaire du Boeing malaisien a pris plus de 10 ans. Alors, nous attendrons 10 ans. Mais la justice doit être rendue. »
La question non résolue, a reconnu Aliyev, « n'est pas utile pour les relations bilatérales entre la Russie et l'Azerbaïdjan », soulignant l'incident comme un point de tension entre les deux pays voisins.
En décembre 2024, le vol J2-8243 d'Azerbaijan Airlines, un avion Embraer 190 reliant Bakou à Grozny, s'est tragiquement écrasé près d'Aktau, au Kazakhstan, lors d'un atterrissage d'urgence. Le vol a été détourné en raison de conditions météorologiques sévères et a subi des dommages critiques à la suite d'une frappe de missile externe liée aux systèmes de défense aérienne russes opérant dans la région. L'accident a fait 38 victimes, y compris les deux pilotes qui ont ensuite été honorés en tant que héros nationaux pour leur bravoure.
