MOSCOU SOUS LA MENACE DE NOUVELLES SANCTIONS EUROPEENNES

Paris / La Gazette
Le Mardi 20 mai, les alliés européens de l’Ukraine doivent formellement approuver un nouveau paquet de sanctions contre la Russie. Ce prochain paquet de sanctions européennes vise en particulier la flotte fantôme de pétroliers russes.
Il y a dix jours, les alliés européens de l’Ukraine, en plus des États-Unis, apportaient leur soutien à l’ultimatum lancé par Kiev à Moscou, intimant le président Russe d’accepter la mise en place d’un cessez-le-feu, ou à défaut, de faire face à de nouvelles sanctions.
De son côté, le président Poutine a de facto refusé celui-ci. Il a alors envoyé une délégation de faible niveau pour le représenter lors de négociations directes avec l’Ukraine à Istanbul, le 16 mai. Il s’agit des premières négociations depuis le printemps 2022.
Pour la première fois depuis le retour au pouvoir de Trump le 20 janvier, les États-Unis semblaient s’aligner sur la position des Européens en choisissant d’accroître la pression sur la Russie plutôt que sur l’Ukraine pour mettre fin au conflit. Toutefois, la stratégie employée par le président russe à Istanbul semble pour l’heure avoir réussi à mettre fin à ce momentum. En cause, le président américain Trump n’ayant toujours pas annoncé de nouvelles sanctions contre Moscou.
Le nouveau paquet de sanctions européennes vise principalement la flotte fantôme de pétroliers russes ainsi que des personnes et entités qui aident Moscou à contourner les restrictions énergétiques. En addition, trois trains de sanctions supplémentaires portant sur les activités hybrides de la Russie, les violations des droits de l'homme et l'utilisation d'armes chimiques devraient être approuvés.
Cependant, il est peu probable que ces nouvelles mesures européennes seules aient un impact dissuasif sur les ventes d’hydrocarbures russes dans leur ensemble ; comme en témoigne l’absence de l’opposition de la Hongrie au paquet.
Dans une étude publiée début mai, l’économiste Craig Kennedy notait que les sanctions imposées par le Trésor américain en janvier avaient quant à elles conduit à un effondrement de 46 % des capacités de la flotte fantôme russe. Afin de combler cette perte de capacité, les entreprises énergétiques russes ont davantage recours à des pétroliers traditionnels, exposés, quant à eux, par ricochet, aux sanctions.