MELONI SOUTIENT LA PROPOSITION D'ACCORDER À L'UKRAINE LA SÉCURITÉ DE L'OTAN SANS QU'ELLE EN SOIT MEMBRE

Paris / La Gazette
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a suggéré le 6 mars que l'OTAN pourrait étendre les protections de l'article 5 à l'Ukraine sans accorder à cette dernière le statut de membre de l'alliance.
Le principe de défense collective inscrit dans l'article 5 de l'OTAN engage les pays membres à se porter à la défense de tout autre État membre en cas d'attaque.
"Nous devons réfléchir à des solutions plus durables" que le simple envoi de soldats de la paix européens en Ukraine, a martelé Mme Meloni en marge de la réunion des dirigeants de l'UE à Bruxelles. "Ce n'est pas la même chose que d'entrer dans l'OTAN, mais cela implique d'étendre la couverture des pays de l'OTAN à l'Ukraine", a-t-elle ajouté.
Les pays européens, menés principalement par le Royaume-Uni et la France, sont en train de mettre en place une coalition de volontaires pour surveiller un éventuel cessez-le-feu en Ukraine. Plusieurs pays non membres de l'UE, dont le Canada, l'Australie et l'Irlande, ont exprimé leur volonté de participer à une telle mission.
Les alliés de l'OTAN ont réaffirmé le caractère "irréversible" de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN en juillet 2024, bien que les États membres n'aient pas encore adressé d'invitation officielle à l'Ukraine, malgré de nombreux appels en ce sens.
Les commentaires de la PM italienne constituent l'indication la plus claire de sa position sur les garanties de sécurité potentielles de l'Ukraine. G. Meloni, qui a servi d'intermédiaire potentiel entre les alliés européens et l'administration Trump, ne trouvera probablement pas de soutien pour la proposition aux États-Unis.
Jusqu'à présent, les États-Unis ont accueilli favorablement l'idée que des troupes européennes de maintien de la paix surveillent un éventuel cessez-le-feu en Ukraine, mais n'ont pas offert de garanties de sécurité concrètes.
Les commentaires de Mme Meloni à Bruxelles interviennent alors que les dirigeants européens n'ont pas réussi à dire comment l'Europe pourrait fournir des garanties de sécurité durables sans le soutien des États-Unis, dans le contexte des mesures prises par les États-Unis pour se distancier de l'Ukraine.
Interrogés sur la manière dont l'Europe pourrait fournir des garanties de sécurité à l'Ukraine sans le soutien des États-Unis, le président du Conseil européen, Antonio Costa, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont esquivé les détails et se sont tournés vers l'éloge de l'armée ukrainienne.
"La meilleure garantie de sécurité, ce sont les Ukrainiens eux-mêmes", a lancé M. Costa, soulignant le fait que l'Ukraine lutte contre l'invasion massive de la Russie depuis plus de trois ans.