ATTENTAT ARMÉNIEN MEURTRIER DANS LE KARABAKH : L'AZERBAÏDJAN LANCE UNE OPÉRATION ANTI-TERRORISTE
Paris / La Gazette
Alors qu'un commando de poseurs de mines arméniens a fait sauter des véhicules participant à la reconstruction du Karabakh, le gouvernement azerbaïdjanais tente d'éradiquer le terrorisme de la région
Aujourd'hui, une attaque perpétrée par des séparatistes arméniens a coûté la vie à 6 personnes : 4 policiers et 2 ouvriers tués dans l'explosion de leurs camions sur la route entre Choucha et Fuzuli. Le commando a posé plusieurs mines sur la route, qui ont également explosé devant d'autres véhicules sans causer de dégâts.
Les autorités azerbaïdjanaises ont aussitôt lancé une opération antiterroriste, visant des positions militaires (illégales selon les accords tripartites) des séparatistes à Khankendi.
Les medias français toujours aussi peu objectifs
Ce qui apparaît d’emblée à la lecture de journaux du jour est que ensemble des medias français qui rapportent l’information titrent, non pas sur le fait générateur, qui est l’attentat contre des camions engagés dans la reconstruction des villes détruites pendant l’occupation arménienne, mais sur l’opération de représailles, rejetant la cause de ces représailles plus loin à l’intérieur de l’article :
« Haut-Karabakh : la capitale et d’autres villes ciblées par des tirs intensifs » (Le Point)
« Haut-Karabakh : l’Azerbaïdjan annonce lancer une opération militaire contre les forces arméniennes » (Le Monde)
« L’Azerbaïdjan lance "des opérations antiterroristes" au Nagorny Karabakh » (L’Express)
Inverser l’ordre de priorité de informations est une façon habituelle d’être partisan sans trop le montrer.
Les articles concluent inévitablement sur le blocus de la route de Latchine et la « crise humanitaire », même si ce blocus s’est révélé inexact depuis le passage des convois de la Croix Rouge en direction de l’enclave arménienne du Karabakh.
Pas de mention non plus du fait que l’accord tripartite qui régit la statut de l’enclave jusqu’à son retour définitif dans le giron azerbaïdjanais interdit aux Arméniens du Karabakh de s’armer et de se livrer à des opérations ou exercices militaires.
Ce sont d’ailleurs les communiqués publiés par les medias arméniens qui sont massivement repris, ceux provenant des sources azerbaïdjanaises étant mis au conditionnel !
La célèbre démonstration du réalisateur Chris Marker, avec sa « Lettre de Sibérie » de 1957 sur la manipulation de l’information est encore d’une actualité criante près de 70 ans après…
Les séparatistes arméniens maintiennent la pression
Depuis de nombreuses semaine, les forces militaires d’Arménie et de l’enclave du Karabakh ont renforcé leurs positions de combat avec du personnel militaire, des véhicules blindés, et de l’artillerie lourde. Des missions de reconnaissance nocturne ont été observées ces derniers temps, qui ont abouti à la pose de mines sur les routes qui avaient été précédemment déminées.
Par ces dispositifs et ces attentats, il semble que les séparatistes arméniens poursuivent simultanément plusieurs objectifs.
Tout d’abord, ils veulent montrer que les Arméniens n’accepteront pas l’idée d’une paix basée sur le retour à l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan.
Ensuite, il cherchent à empêcher ou ralentir la reconstruction des villes du Karabakh détruites pendant l'occupation, et qui se poursuit aujourd'hui à un rythme impressionnant.
Enfin, ils tentent de provoquer une réaction de l'Azerbaïdjan qui permettrait aux séparatistes arméniens de crier à l'agression, et de se poser en victimes, afin de pousser le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan à refuser tout compromis avec Bakou, et de convaincre la communauté internationale d’appuyer leurs revendications séparatistes.
C'est exactement ce qui se passe. La théorie du blocus n'étant plus crédible depuis le passage des convois humanitaires par les deux routes de Lachine et Aghdam, les bombardements de représailles des positions arméniennes à Khankendi par les forces azéries ont permis au lobby arménien de trouver un nouveau prétexte pour mobiliser ses forces et ruiner le processus de paix lancé par Pashinyan et le président Aliyev.
C'est également un appel aux alliés iraniens de l'Arménie, ainsi qu'aux Russes, à s'engager encore plus dans le conflit.
Les lobbies arméniens en France et aux États-Unis, par exemple, tentent également de mobiliser les partis de droite anti-musulmans dans leurs pays. En France, la couverture médiatique qui donne plus de poids aux opérations anti-terroristes qu’à leur cause, en est l’illustration. Renaud Muselier, soutien inconditionnel des séparatistes arméniens poste sur son compte Twitter : « L’Azerbaïdjan, dans sa barbarie, bombarde Stepanakert et prépare une nouvelle offensive. Soutien total à la République d’Artsakh ». Un chef d’oeuvre de tartufferie !
Mais même au sein de l'enclave arménienne protégée par les Russes, les habitants commencent à se lasser de la situation, et ne veulent pas se retrouver une nouvelle fois les otages d'une escalade de la violence.
Pareillement, à Erevan même, on comprend de moins en moins cette guerre de conquête d’un territoire lointain qui compromet la vie quotidienne du peuple arménien. C’est surtout la diaspora arménienne de l’étranger qui, confortablement installée dans ses appartements de Paris ou de Marseille, continue à pousser les Arméniens du Caucase à servir de chair à canon.
(Photo de couverture : Camion du service routier après l'attentat - Photo AZTV)
