L'IRAN POURSUIT LA DÉMARCATION DE SA FRONTIÈRE MARITIME AVEC LE KOWEÏT, DIT LA DIPLOMATIE IRANIEN
Paris / La Gazette
L'Iran est en pourparlers avec le Koweït pour poursuivre la démarcation des frontières maritimes et le statut du champ gazier contesté de Durra/Arash dans le Golfe, a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
« La République islamique d'Iran considère toujours les intérêts communs et les principes de bon voisinage, y compris avec le Koweït, dans les questions de délimitation des frontières maritimes et d'exploitation des ressources communes en hydrocarbures », a-t-il déclaré le 11 juillet, selon le site web du ministère.
Les commentaires de M. Kanani interviennent un jour après que le ministre koweïtien du Pétrole, Saad Al Barrak, a laissé entendre que son pays et l'Arabie saoudite détenaient des « droits exclusifs » sur le champ gazier de Durra.
M. Barrak a également exclu toute négociation avec l'Iran sur le champ gazier tant qu'une démarcation maritime n'aura pas été effectuée conformément au droit international, affirmant que les « allégations » de l'Iran concernant son droit sur le champ ne reposent pas sur une démarcation claire de la frontière.
Le 9 juillet, des responsables koweïtiens et saoudiens ont discuté de l'accélération des travaux de leur comité d'exploitation conjoint, qui développe des projets pétroliers dans la zone neutre, une zone entre les deux pays où les frontières n'ont pas été définies.
Durra est située dans des eaux dont les frontières maritimes sont contestées par le Koweït, l'Arabie saoudite et l'Iran. Ce dernier insiste sur le fait qu'une partie du champ gazier d'Arash/Durra s'étend dans ses eaux, ce que le Koweït nie. Le Koweït et l'Arabie saoudite ont demandé à l'Iran d'engager des pourparlers afin de définir les frontières maritimes dans le Golfe.
Le 4 juillet, le ministère saoudien des Affaires étrangères a annoncé que le champ gazier offshore de Durra n'appartenait qu'à l'Arabie saoudite et au Koweït. « Seuls le Koweït et l'Arabie saoudite ont des droits souverains sur ce gisement », a déclaré un responsable du ministère. Riyad a également renouvelé ses appels à l'Iran pour qu'il s'engage dans des négociations sur la démarcation maritime.
Auparavant, le ministère koweïtien des Affaires étrangères avait de nouveau appelé l'Iran à entamer des négociations sur la délimitation de sa frontière maritime avec le Koweït et l'Arabie saoudite, soulignant que le champ pétrolier et gazier contesté se trouvait dans les eaux territoriales du Koweït, a rapporté l'agence de presse KUNA le 3 juillet.
La National Iranian Oil Company (NIOC) a annoncé le 27 juin que Téhéran et Riyad avaient entamé des travaux préliminaires en vue de reprendre la coopération sur leurs champs pétroliers et gaziers communs.
Cette déclaration faisait suite au rétablissement des liens diplomatiques entre les deux pays, dans le cadre d'un accord conclu en mars sous l'égide de la Chine. Les relations entre Téhéran et le Koweït se sont également améliorées, dans le contexte du rapprochement de l'Iran avec l'Arabie saoudite. Lors de sa visite au Koweït le 21 juin, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a proposé la création d'un forum commun pour les pays du Golfe et le « règlement de toutes les questions litigieuses ».
En décembre dernier, la Kuwait Gulf Oil Company et Saudi Aramco ont signé un accord pour développer le champ gazier offshore de Durra. Le PDG par intérim de la Kuwait Gulf Oil Company, Khaled al-Otaibi, a précisé que les efforts conjoints de développement du champ visaient à produire 1 milliard de pieds cubes de gaz et 84 000 barils de gaz liquéfié par jour.
