AZERBAÏDJAN : UNE LETTRE OUVERTE ADRESSÉE À L'AMBASSADEUR DE SUISSE
Le Forum national des ONG d’Azerbaïdjan a adressé une lettre ouverte à M. Thomas Stähli, ambassadeur de Suisse en Azerbaïdjan.
La lettre indique :
« Honorable Monsieur l’Ambassadeur,
Au cours des derniers temps, on observe une intensification des activités menées en Suisse à l’encontre de l’Azerbaïdjan, notamment à travers des initiatives du Conseil des États (Sénat) du Parlement suisse, qui, sous couvert de « forum international pour la paix », présentent des propositions nuisant à la paix et à la stabilité dans le Caucase du Sud et soutenant la position des milieux revanchistes en Arménie, notamment celle de l’Église.
Concernant l’événement récemment organisé à Berne par l’Église protestante de Suisse, en coopération avec l’Église arménienne, portant sur le thème du « patrimoine arménien » dans les territoires souverains de l’Azerbaïdjan, nous le considérons comme faisant partie de cette série d’activités.
Nous condamnons avec indignation ces campagnes de diffamation fondées sur la haine à l’encontre de l’Azerbaïdjan. De tels actes ne servent pas la cause de la paix et de la consolidation de la confiance dans la région, au contraire, ils attisent le revanchisme en Arménie et créent un terrain favorable à la résurgence de la propagande séparatiste. Les personnes participant à ces actions diffusent ouvertement des propos provocateurs contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, en recourant à une rhétorique et à une terminologie dépassées et archivées par l’Histoire. L’Église arménienne y fait preuve d’une « activité » particulière. Il est regrettable que cette Église persiste non pas à promouvoir la réconciliation entre les peuples, mais à maintenir l’hostilité.
De telles initiatives, notamment lorsqu’elles sont proposées ou adoptées par le parlement d’un pays comme la Suisse, qui prétend respecter le droit international, ou encouragées par une Église faisant partie de la société suisse, et lorsqu’elles se déroulent sur le territoire suisse, deviennent un exemple claire de doubles standards en dépit du principe d’objectivité et de neutralité. Il est inadmissible qu’au XXIe siècle, au cœur de l’Europe, les questions soient abordées sous le prisme de la partialité fondée sur l’appartenance ethnique ou religieuse.
Pendant de longues années d’occupation des territoires azerbaïdjanais, le patrimoine culturel et religieux de l’Azerbaïdjan a été détruit par l’Arménie dans le Karabagh et le Zenguézour oriental, les cimetières et les mosquées ont été démolis et profanés. Ces faits ont été documentés par des organisations internationales. Le patrimoine matériel et culturel du peuple azerbaïdjanais a également été effacé de manière systématique sur le territoire de l’Arménie. Le Conseil des États, fidèle à son attitude des périodes précédentes, garde aujourd’hui encore le silence à ce sujet, sans condamner ces faits, et, en plus il utilise à travers des initiatives inutiles des narratifs dépassés à l’encontre de l’Azerbaïdjan.
Pourquoi le Conseil des États ne s’intéresse-t-il pas au sort des près de 4 000 Azerbaïdjanais portés disparus à la suite de la Première guerre du Karabagh ? Presque chaque jour, des civils trouvent la mort ou sont blessés dans les territoires libérés de l’Azerbaïdjan à cause des mines enfouies par l’Arménie. Alors, pourquoi le Conseil des États d’un pays dépositaire des Conventions de Genève de 1949, qui constituent les principaux instruments du droit international humanitaire, ne s’exprime-t-il pas sur ces questions ?
Surtout, il est inadmissible que des pays extérieurs à la région abordent ces questions de manière unilatérale, partiale et raciste. Nous condamnons fermement ce genre d’ingérences inappropriées, que nous considérons comme un obstacle au processus de normalisation des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
La Suisse ne doit pas ignorer les faits réels, justes et fondés, ni devenir un terrain propice aux campagnes de diffamation menées contre l’Azerbaïdjan. Les campagnes de dénigrement menées contre l’Azerbaïdjan en Suisse, ainsi que les ingérences injustifiées dans les affaires intérieures de notre pays, doivent cesser.
En lien avec ce qui précède, nous demandons que l’indignation et la protestation de la société azerbaïdjanaise soient transmises aux organismes compétents de la Suisse. Nous, représentants du Forum national des ONG d’Azerbaïdjan, en tant qu’organisation faîtière réunissant des centaines d’ONG azerbaïdjanaises, sommes prêts à Vous rencontrer pour discuter en détail de cette question. »