L'UKRAINE DANS L'OTAN : LE PREMIER MINISTRE HONGROIS VIKTOR ORBAN MET EN DOUTE LE PLAN D'ADHÉSION À LONG TERME
Paris / La Gazette
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a mis en doute l'aspiration de longue date de l'Ukraine à rejoindre l'OTAN.
Son intervention est apparue après que le chef de l'organisation, Jens Stoltenberg, a déclaré vendredi que « tous les alliés de l'OTAN sont d'accord pour que l'Ukraine devienne membre de l'OTAN ».
M. Stoltenberg a toujours affirmé que Kiev rejoindrait l'OTAN à moyen terme, une fois l'invasion russe terminée.
Mais M. Orban s'est empressé d'exprimer sa surprise face à cette dernière affirmation dans un tweet d'un seul mot vendredi après-midi.
Le Premier ministre hongrois s'est exclamé «Quoi ? » en réagissant à un article sur les commentaires de M. Stoltenberg.
L'OTAN est une alliance militaire composée de 31 pays, principalement européens, mais aussi américains et canadiens. La Hongrie, comme tous les autres membres, peut opposer son veto à l'adhésion de nouveaux membres.
Les membres de l'OTAN, dont la Hongrie, ont accepté en 2008 que l'Ukraine rejoigne l'alliance à terme, tout en lui refusant une adhésion immédiate.
En rejoignant le bloc, l'Ukraine bénéficie de la protection de l'article cinq de l'OTAN, qui stipule qu'une attaque contre un membre est une attaque contre tous.
Cela signifie que si l'Ukraine était envahie ou attaquée, tous les membres de l'OTAN, y compris les États-Unis, lui viendraient en aide.
Mais la Hongrie, qui a rejoint l'OTAN en 1999, a déjà montré sa volonté de s'opposer à l'élargissement de l'alliance. Après des mois de retard, elle a approuvé la demande d'adhésion de la Finlande en mars.
Les relations entre Kiev et Budapest sont depuis longtemps tendues.
M. Orban est moins critique à l'égard du président russe Vladimir Poutine que d'autres dirigeants occidentaux. Et si son gouvernement a condamné l'invasion illégale de l'Ukraine, le dirigeant hongrois n'a pas envoyé d'armes à Kiev.
La Hongrie a également passé des années à bloquer les sommets de haut niveau entre les responsables de l'OTAN et les chefs militaires ukrainiens, affirmant qu'elle était préoccupée par les droits des lHongrois dans l'ouest de l'Ukraine.
Malgré cette affirmation, M. Stoltenberg a admis, lors d'une réunion à la base aérienne américaine de Ramstein, en Allemagne, que la candidature de Kiev à l'adhésion à l'alliance n'était pas une priorité immédiate.
Mais la position de Budapest promet de déclencher une nouvelle dispute au sein de l'OTAN.
Les membres de l'Est de l'Union ont passé des mois à pousser les responsables à donner à Kiev un calendrier d'adhésion et à fournir des signaux montrant qu'elle progresse vers l'adhésion à l'alliance.
M. Stoltenberg s'est également dit convaincu que l'Ukraine pourrait regagner du terrain lors d'une contre-offensive très attendue.
« Je suis persuadé qu'elle sera désormais en mesure de libérer encore plus de terrain », a-t-il estimé.
Depuis quelques semaines, il est question que l'Ukraine lance une offensive de printemps contre les forces russes, dont la propre offensive dans la région orientale du Donbass est largement au point mort.
Le vice-ministre ukrainien de la Défense, Hanna Maliar, a affirmé mercredi que certains aspects de la contre-offensive prévue étaient déjà en cours.
