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CRISE POLITIQUE EN FRANCE : LE GOUVERNEMENT DEMEURE ENCORE EN PLACE MAIS LA CRISE NE CESSE DE S’AMPLIFIER

28 Mars 2023 07:45 (UTC+01:00)
CRISE POLITIQUE EN FRANCE : LE GOUVERNEMENT DEMEURE ENCORE EN PLACE MAIS LA CRISE NE CESSE DE S’AMPLIFIER
CRISE POLITIQUE EN FRANCE : LE GOUVERNEMENT DEMEURE ENCORE EN PLACE MAIS LA CRISE NE CESSE DE S’AMPLIFIER

Paris / La Gazette

Après le rejet le 20 mars de deux motions de censure et une semaine marquée par des manifestations de plus en plus larges, la France s’enfonce dans la crise politique. Le président Emmanuel Macron, dont le gouvernement de centre-droit est minoritaire depuis les législatives de juin 2022, se préparent au pire.

Le gouvernement demeure encore en place et la réforme des retraites est considérée comme adoptée. Elle doit encore passer les différents contrôles de constitutionnalité opérés par le Conseil constitutionnel après les recours annoncés par les oppositions de tout bord. Néanmoins, les députés constatent l’existence d’une crise politique, malgré le maintien du gouvernement.

Le député Charles de Courson, qui défendait la motion de censure pour le groupe LIOT, a dénoncé l’attitude du gouvernement, qui aurait « usé de toutes les manœuvres possibles […] pour tordre les procédures ». L’élu indépendant dénonce le fait que l’utilisation de cette procédure issue de l’article 49.3 de la Constitution pour la onzième fois en moins d’un an a causé une « crise politique et sociale », qui a « fait exploser les taux d’intérêt », avant d’appeler le gouvernement à retirer son projet au nom de la démocratie.

Le ton est le même du côté des autres oppositions. L’écologiste Cyrielle Chatelain veut croire que « ce qui est légal n’est pas forcément légitime », en référence à l’article 49.3 de la Constitution, avant d’ajouter, à l’adresse du gouvernement : « Vous n’avez plus les moyens de gouverner un pays qui est rongé par la défiance depuis les gilets jaunes. »

À droite, le chef de file du groupe Les Républicains Olivier Marleix, favorable à la réforme, assure que « le problème aujourd’hui, ce n’est pas la réforme des retraites, c’est le président de la République. ». Selon lui, le président Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs ont mis en œuvre un « un exercice isolé, parfois narcissique et souvent arrogant du pouvoir, comme insensible à la vie des Françaises et des Français », en s’inquiétant du « décalage » de M. Macron avec le pays.

Ce discours résonne auprès de tous les orateurs d’opposition et dans les couloirs du Palais Bourbon.

Des manifestations prévues mardi 28 mars dans toute la France

C'est à une mobilisation sans précédent à laquelle s'attendent, non seulement les syndicats, mais aussi le gouvernement que l'on perçoit envahi par la panique d'un soulèvement qui s'accroît de semaine en semaine.

La réponse du ministère de l'intérieur paraît à cet égard aussi décalée par rapport à l'opinion publique que l'est l'entêtement de l'Elysée à vouloir rester sourds aux appels des Français. "Il faut qu'Emmanuel macron arrête ses maladresses" déclare d'ailleurs le président LR du Sénat, Bruno Retailleau.

Lire notre article : "Les Français peu convaincus par Emmanuel Macron"

C'est donc par une mobilisation massive des forces de l'ordre - 13 000 policiers dont 5500 à Paris - et par un décret interdisant les rassemblements que le ministère de l'Intérieur répond aux manifestations. Toujours persuadé que sa réforme est juste, et qu'il y a "une volonté de certains de créer un climat insurrectionnel", selon les propres termes de Laurent Nunez, le Préfet de Police, le gouvernement choisit la voie de la répression systématique. Lors des manifestations contre les "bassines", pourtant totalement pacifiques, deux manifestants sont aujourd'hui entre la vie et la mort. Un décès serait une première depuis la mort de Malek Oussekine en 1986.

Une pétition demandant la dissolution des brigades de répression motorisées, les "Brav'M' a déja recueilli plus de 100 000 signatures.

Nul ne sait aujourd'hui jusqu'où la colère des Français peut aller. Pour Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, seule une pause de la réforme et de nouvelles négociations peuvent permettre de sortir de l'impasse. Ce qui est arrivé en Israël peut peut-être servir d'exemple.

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