MARCHÉ EUROPÉEN DE VOITURES CHINOISES. L’UNION CHERCHE UNE ISSUE
Paris / La Gazette
Ce mercredi 25 septembre prochain, les États membres de l’Union Européenne devraient voter l’adoption des tarifs définitifs pour une durée de cinq ans sur les voitures électriques chinoises. Les entreprises chinoises comme BYD ont acquis une position dominante dans la technologie de la voiture et des batteries électriques. Elles représentent depuis quelques années 30 à 40 % des dépôts de brevets internationaux dans ces domaines.
Le 4 octobre 2023, la Commission européenne avait officiellement ouvert une enquête anti-subventions sur les véhicules électriques chinois. Le 12 juin 2024, elle a annoncé l’imposition des tarifs provisoires, allant de 17,4% à 38,1%. Des tarifs qui se sont ajoutés aux tarifs existants de 10% à partir de juillet. La décision finale doit toutefois être approuvée par les États membres et elle peut être bloquée à la majorité qualifiée (55 % des États membres de l’Union représentant 65% de la population).
Avec des tarifs douaniers supplémentaires de 17,4%, BYD gagnerait toujours plus de 9 000 euros par véhicule vendu en Europe, soit 7 fois plus qu’en Chine. Lire plus
Le vote devrait se tenir ce mercredi, or il a été reporté à une date ultérieure, probablement début octobre. Même si l’Espagne a changé de position depuis son vote sur l'enquête, Sanchez ayant déclaré lors de sa visite en Chine que “nous devons tous, non seulement les États membres, mais aussi la Commission, reconsidérer notre position à l’égard de cette mesure”, le vote pourrait toujours passer. La Belgique, le Danemark, la France, l'Italie, les Pays-Bas et la Pologne figurent notamment parmi les pays ayant voté en faveur de l'enquête.
L’action européenne ne suffira probablement pas à freiner la vague montante des exportations chinoises, tandis que les géants chinois du secteur investissent massivement sur le continent européen dans la chaîne de valeur de la voiture électrique.
Après la vague japonaise dans les années 1980 et sud-coréenne à la fin des années 1990, cette troisième vague asiatique est préoccupante. Elle s’appuie sur la puissance industrielle de « l’empire du milieu », la collusion entre l’État et les entreprises, et une avance technologique qui s’accélère.