LES INVESTISSEMENTS DE L'UE DANS LES ÉNERGIES PROPRES APPROCHES LES 390 MILLIARDS DE DOLLARS

Paris / La Gazette
L'investissement de l'Union européenne dans les énergies propres devrait atteindre près de 390 milliards de dollars en 2025, se classant au troisième rang mondial, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Poussée par la crise énergétique post-guerre en Ukraine, des politiques favorables et la baisse des coûts des énergies renouvelables, l'Europe a considérablement modifié son profil énergétique au cours de la dernière décennie.
Le ratio d'investissement dans la production d'électricité renouvelable par rapport à la production d'électricité à base de combustibles fossiles non traités a grimpé de 6:1 en 2015 à près de 35:1 en 2025. La technologie photovoltaïque (PV) a joué un rôle central : les coûts des panneaux photovoltaïques sur les toits ont chuté de plus de 50 %, et ceux du solaire à l'échelle des services publics d'environ 40 %, alimentant une hausse des investissements à près de 95 milliards de dollars en 2024 seulement.
Les énergies renouvelables ont fourni la moitié de l'électricité de l'UE en 2024, tandis que les combustibles fossiles sont tombés à un peu plus d'un quart—la moitié de leur part une décennie plus tôt. La région est également en tête dans le domaine des bâtiments écoénergétiques, avec des investissements dans ce secteur doublant pour atteindre 100 milliards de dollars au cours des dix dernières années et devant dépasser 160 milliards de dollars d'ici 2030 pour atteindre les objectifs mondiaux d'efficacité énergétique.
Malgré cet élan, des obstacles à la mise en œuvre persistent. La forte inflation, la hausse des taux d'intérêt et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ont rendu certains projets financièrement non viables. La récente enchère de parcs éoliens en mer du Danemark, par exemple, n'a attiré aucune offre, mettant en évidence les préoccupations des investisseurs concernant la conception de l'enchère et les contrats non indexés.
En réponse, l'UE s'oriente vers le renforcement de la compétitivité industrielle et de la résilience énergétique, comme en témoigne son Clean Industrial Deal de février 2025. Pendant ce temps, pour contrer la forte baisse des importations de gaz russe, les pays de l'UE ont diversifié leurs sources d'approvisionnement—particulièrement par le biais de l'augmentation des importations de GNL en provenance des États-Unis—stabilisant mais sans complètement inverser les prix élevés du gaz.
Alors que l'UE poursuit sa transition vers une énergie propre, concilier les objectifs climatiques avec l'accessibilité financière et la sécurité énergétique reste un défi central.