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LA BCE RELÈVE SES TAUX D'INTÉRÊT POUR LA NEUVIEME FOIS AFIN DE LUTTER CONTRE L'INFLATION

27 Juillet 2023 15:59 (UTC+01:00)
LA BCE RELÈVE SES TAUX D'INTÉRÊT POUR LA NEUVIEME FOIS AFIN DE LUTTER CONTRE L'INFLATION
LA BCE RELÈVE SES TAUX D'INTÉRÊT POUR LA NEUVIEME FOIS AFIN DE LUTTER CONTRE L'INFLATION

Paris / La Gazette

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux d'intérêt pour la neuvième fois consécutive dans le cadre de la campagne qu'elle mène depuis un an pour lutter contre une inflation douloureusement élevée, même si les inquiétudes concernant la récession alimentent les spéculations selon lesquelles la hausse de jeudi pourrait être la dernière.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, avait pratiquement promis cette augmentation d'un quart de point de pourcentage, se concentrant lors de sa conférence de presse post-réunion sur la question de savoir si la banque relèvera à nouveau ses taux lors de sa réunion de septembre ou si elle s'abstiendra après une série record de hausses de taux.

« L'inflation continue de diminuer, mais on s'attend toujours à ce qu'elle reste trop élevée pendant trop longtemps », a déclaré la banque dans un communiqué. Elle a ajouté qu'elle maintiendrait les taux à un niveau suffisamment élevé pour restreindre l'activité économique « aussi longtemps que nécessaire » afin de réduire l'inflation.

Les banques centrales du monde entier ont augmenté les coûts d'emprunt pour lutter contre l'inflation déclenchée par la hausse des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie et les ruptures de la chaîne d'approvisionnement alors que l'économie mondiale se remettait de la pandémie de coronavirus.

Aujourd'hui, la question est de savoir si les hausses de taux rapides touchent à leur fin.

La décision de la BCE fait suite à la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), mercredi, de relever son taux directeur pour la 11e fois en 17 mois. Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, ne s'est pas prononcé sur l'éventualité de nouvelles hausses de taux, bien que l'inflation soit plus faible aux États-Unis - à 3 % - qu'en Europe.

L'inflation dans la zone euro est tombée de son pic de 10,6 % en octobre à 5,5 % en juin, ce qui reste bien supérieur à l'objectif de 2 % de la banque, considéré comme le meilleur pour l'économie.

Les ménages et les entreprises sont doublement touchés par la flambée des prix et la hausse des taux d'intérêt, qui renchérissent les prêts accordés aux particuliers pour l'achat d'un logement ou d'une voiture, ou aux entreprises pour l'acquisition de nouveaux équipements ou la construction d'installations.

Les taux font leur chemin dans l'économie, pesant sur les prix des logements et l'activité de construction, et sont conçus pour que les gens dépensent moins et que les prix baissent. Mais ils peuvent aussi peser sur la croissance économique et la zone euro a déjà connu deux trimestres consécutifs de contraction.

Avec la hausse d'un quart de point intervenue jeudi, la BCE a porté son taux de dépôt de référence de moins 0,5 % à 3,75 % en un an, ce qui constitue le resserrement du crédit le plus rapide depuis l'introduction de l'euro en 1999.

Les hausses de taux portent déjà leurs fruits : les prix de l'immobilier ont baissé après une année de hausse et les prêts aux entreprises sont à leur niveau le plus bas depuis le début des statistiques en 2003. Les perspectives des entreprises de construction en Allemagne ont également atteint leur niveau le plus bas depuis 2010.

Les craintes de récession se concentrent sur l'Allemagne, la puissance industrielle et la plus grande économie d'Europe. C'est la seule économie développée qui, selon le Fonds monétaire international, devrait se contracter cette année.

L'Allemagne a déjà enregistré deux trimestres consécutifs de baisse de la production économique, ce qui correspond à l'une des définitions de la récession. Un troisième trimestre est possible, les chiffres pour la période d'avril à juin devant être publiés vendredi.

L'ensemble de l'économie de la zone euro s'est également légèrement contractée au cours des trois premiers mois de l'année, ce qui représente la deuxième baisse trimestrielle consécutive. Les chiffres préliminaires pour le deuxième trimestre sont attendus lundi.

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