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LA BCE DOIT CONTINUER À RELEVER SES TAUX POUR LUTTER CONTRE L'INFLATION, DIT L'ÉCONOMISTE PHILIP LANE

17 Janvier 2023 08:32 (UTC+01:00)
LA BCE DOIT CONTINUER À RELEVER SES TAUX POUR LUTTER CONTRE L'INFLATION, DIT L'ÉCONOMISTE PHILIP LANE
LA BCE DOIT CONTINUER À RELEVER SES TAUX POUR LUTTER CONTRE L'INFLATION, DIT L'ÉCONOMISTE PHILIP LANE

Paris / La Gazette

La Banque centrale européenne doit augmenter les taux d'intérêt à un niveau qui commence à restreindre la croissance et leur sommet dépendra de la façon dont l'économie réagit au cycle de resserrement politique le plus rapide jamais enregistré, a déclaré Philip Lane, économiste en chef de la BCE.

La BCE a relevé ses taux d'un total de 2,5 points de pourcentage depuis juillet pour tenter d'enrayer une flambée historique de l'inflation, mais les responsables politiques ont déjà déclaré qu'il en faudrait davantage pour que la croissance des prix, actuellement légèrement inférieure à 10 %, revienne à l'objectif de 2 % de la BCE d'ici 2025 environ.

« Nous devons augmenter davantage les taux », a déclaré M. Lane mardi au au Financial Times, cité par Reuters.

« L'année dernière, nous pouvions dire qu'il est clair que nous devons porter les taux à des niveaux plus normaux, et maintenant nous disons, eh bien, en fait, nous devons les amener en territoire restrictif. »

Bien que les marchés voient désormais le taux de dépôt de 2 % culminer autour de 3,3 % cet été, M. Lane a adopté une approche plus prudente, affirmant que la réponse des entreprises, des ménages et des gouvernements aux mesures de la BCE sera déterminante.

M. Lane a également noté que les gouvernements de la zone euro, qui dépensent actuellement trop en subventions, devront jouer un rôle plus important dans la lutte contre l'inflation.

« Les gouvernements doivent également réduire les déficits élevés qui subsistent », a-t-il ajouté. Avant d'expliquer: « Un ajustement budgétaire significatif sera nécessaire dans les années à venir ».

L'inflation diminuera rapidement cette année, mais cela sera dû en grande partie à un « effet de base », la flambée du prix du gaz étant éliminée des chiffres de l'année précédente, et la difficulté sera peut-être de garantir la phase finale de la désinflation.

« La question est de savoir comment passer d'un taux moyen de 3 % à la fin de 2023 à l'objectif de 2 % en temps voulu », a dit M. Lane. « C'est là que la politique de taux d'intérêt va être importante... pour s'assurer que le dernier kilomètre de retour à l'objectif est livré. »

Une fois que les taux seront suffisamment élevés pour restreindre la croissance, la BCE devra trouver un équilibre entre le risque d'en faire trop et celui d'en faire trop peu, et cette question pourrait s'éterniser pendant « l'année ou les deux années à venir », a prévu l'économiste.

Pendant la majeure partie de la dernière décennie, la BCE a lutté contre une inflation excessivement faible et certains ont fait valoir que les conditions sous-jacentes n'ont pas changé, de sorte qu'une croissance des prix très faible pourrait éventuellement revenir, forçant la BCE à battre en retraite.

Mais M. Lane semble rejeter cet argument, affirmant que les attentes s'ajustent désormais à un niveau de croissance des prix plus élevé et plus sain.

« Je ne pense pas que l'équilibre chronique de faible inflation que nous avions avant la pandémie reviendra », a-t-il poursuivi.

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