PARIS S'INQUIÈTE POUR LES ARMÉNIENS ET ENFERME LES CORSES
Paris / La Gazette
La France, nourrie de son parti-pris habituel pro-Arméniens, a trouvé un nouveau prétexte pour critiquer l’Azerbaïdjan : les événements actuels ayant pour cadre le couloir de Latchine. Ce couloir terrestre, reliant l’Arménie au Karabagh, se trouve sur le territoire de l’État souverain d’Azerbaïdjan. Une force d’interposition russe a pris position dans le secteur depuis la fin de la guerre de 44 jours en novembre 2020.
Par ce couloir, outre les marchandises destinées à la population arménienne résiduelle au Karabagh, transiteraient des armes et le matériel nécessaire à l’exploitation illégale de ressources minières par les Arméniens. Il s’agit d’une mine d’or et d’une mine de cuivre-molybdène. Des activistes environnementalistes azerbaïdjanais ont alors organisé des blocages de la route.
Ces actions font l’objet d’amères critiques du côté français, accusant l’Azerbaïdjan de priver Khankendi de sa voie principale d’approvisionnement.
Il est plaisant que ces critiques françaises se fassent entendre au moment même où des activistes indépendantistes corses sont arrêtés et emprisonnés à Paris au motif de terrorisme tandis que les groupes paramilitaires arméniens sont vus comme des combattants de la liberté.
Comment 400.000 Corses se verraient-ils gênés dans leur désir d’affranchissement de Paris, alors que les quelque 20.000 Arméniens du Karabagh devraient faire l’objet de toutes les attentions ?
En effet, selon Araïk Haroutounian, les Arméniens restant au Karabagh ne seraient pas plus nombreux que cela. Côté français, pour donner du corps à l’affaire, on parle de 100.000 Arméniens présents au Karabagh, un chiffre désuet datant sans doute du dernier recensement soviétique de 1989 qui correspondait à la population totale des habitants du Karabagh (arméniens et azerbaïdjanais). Mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis, notamment l’expulsion violente de tous les Azerbaïdjanais du Karabagh, au nombre d’environ 40.000 à l’époque. Il s’est ensuivi une émigration massive d’Arméniens du Karabagh à la recherche d’une vie meilleure en Russie ou ailleurs.
Il existerait donc de bons et de mauvais indépendantistes et séparatistes. Ceux de Corse ne sont pas bons, visiblement. Où se trouve la ligne de démarcation entre les bons et les mauvais, on cherche en vain une logique claire... Alors qui viendra à l’aide des Corses indépendantistes pour prendre le rôle que la France se propose de jouer au Karabagh ?
C.
