L'IRAN DÉNONCE L'AGRESSION DES ÉTATS-UNIS ET MET EN GARDE CONTRE LEX CONSÉQUENCES DANGEREUSES
Paris / La Gazette
L'Iran a dénoncé dans les termes les plus fermes l'agression militaire "brutale" des États-Unis contre ses installations nucléaires pacifiques, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi lors d'une conférence de presse à Istanbul dimanche.
Il a martelé que Washington est "entièrement responsable" des actions que la République islamique entreprendra ensuite en représailles aux frappes américaines.
"La belliciste, une administration hors-la-loi à Washington, est seule et entièrement responsable des conséquences dangereuses et des implications de grande envergure de son acte d'agression", a estimé M. Araghchi.
Ce sont les premières déclarations publiques d'un haut responsable iranien depuis que les États-Unis ont mené leurs frappes.
M. Araghchi a ajouté que les États-Unis et Israël ont franchi une ligne rouge majeure en attaquant les installations nucléaires de l'Iran.
"Ils ont franchi une très grande ligne rouge en attaquant les installations nucléaires (de l'Iran)", a-t-il lancé à Istanbul.
Il s'exprimait quelques heures après que le président Donald Trump a déclaré que des avions de guerre américains avaient frappé trois sites nucléaires iraniens, neuf jours après le début d'une campagne de bombardement israélienne visant ses installations nucléaires.
"La plus dangereuse a eu lieu seulement la nuit dernière", a averti le chef de la diplomatie iranienne, tout en reconnaissant qu'il ne connaissait pas l'ampleur totale des dégâts causés par les frappes, y compris celle sur l'installation souterraine d'enrichissement de l'uranium à Fordo.
"Je n'ai toujours pas d'informations exactes sur le niveau des dégâts, mais je ne pense pas que cela ait de l'importance ... L'attaque d'hier soir était un crime grave", a-t-il affirmé.
"Par cette action, les États-Unis ont porté un coup sérieux à la paix et à la sécurité internationales", a-t-il reconnu, promettant que l'Iran se défendrait "par tous les moyens nécessaires contre ... l'agression militaire américaine."
Le ministre Araghchi a annoncé qu'il se rendrait à Moscou dimanche et tiendrait des pourparlers avec le président russe Vladimir Poutine lundi matin.
"Je vais à Moscou cet après-midi", pour tenir des "consultations sérieuses avec le président russe demain", a-t-il laissé entendre.
Après les frappes, D. Trump a déclaré que l'Iran "doit maintenant accepter de mettre fin à cette guerre."
Mais M. Araghchi a insisté que toute demande de retour aux négociations était "irréelle."
"Le monde ne doit pas oublier que ce sont les États-Unis qui – au milieu d'un processus visant à forger une issue diplomatique – ont trahi la diplomatie en soutenant le lancement par le régime israélien génocidaire d'une guerre d'agression illégale contre la nation iranienne", a-t-il clamé.
La Turquie, qui accueillait le sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ce week-end, a averti que les frappes risquaient d'escalader le conflit Iran-Israël à un niveau mondial pouvant avoir des conséquences "catastrophiques".
"Les développements en cours pourraient provoquer une escalade du conflit régional à un niveau mondial. Nous ne voulons pas que ce scénario catastrophique se réalise", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
