LE KAZAKHSTAN OFFICIALISÉ UN ACCORD 500 MILLIONS DE DOLLARS AVEC LE GOUVERNEMENT AFGHAN

Paris / La Gazette
Fin de semaine dernière, à Kaboul, le Kazakhstan a officialisé un accord avec le gouvernement afghan pour la construction d’un chemin de fer transafghan. Dans ce sens, un memorandum a été signé par le ministre kazakh des Affaires étrangères Murat Nurtleu et ses homologues afghans, visant à relier la frontière turkmène au cœur économique de l’ouest afghan, Hérat
Officiellement, le texte signé prévoit un investissement de 500 millions de dollars pour financer la ligne Torghundi–Hérat ; un tronçon clé d’un corridor logistique continental qui permettrait de raccorder le Kazakhstan aux ports pakistanais via l’Afghanistan.
En pleine reconfiguration des routes commerciales eurasiennes, Astana se positionne en artisan pragmatique d’un nouvel ordre régional. « Nous souhaitons hisser le commerce bilatéral à 3 milliards de dollars par an », a déclaré Murat Nurtleu Et pour y parvenir, le Kazakhstan est prêt à poser les rails de l’avenir, littéralement.
Dans les échanges entre Astana et Kaboul, ce chemin de fer n’est qu’un volet parmi d’autres. Il est le symbole d’une diplomatie économique construite à coups de convois, de quotas étudiants doublés, de promesses d’exportation de carburants, d’engrais, de produits agroalimentaires.
À Kaboul, le ministre kazakh des Affaires étrangères a rencontré Amir Khan Muttaqi, chef de la diplomatie afghane, pour évoquer non seulement la ligne ferroviaire, mais aussi un axe d’échange commercial élargi passant par le Turkménistan et l’Iran.
À ce stade, le chemin de fer transafghan reste un chantier à venir. Le tracé est défini : trois phases, dont la première débute à Torghundi, à la frontière avec le Turkménistan, jusqu’à Robat Paryan, avant de rallier Hérat.
À travers ce projet inédit, le Kazakhstan veut jouer un rôle pivot, entre la Chine, la Russie, l’Iran et le Pakistan. Et pour cela, il lui faut plus que du pétrole ou du blé. Une ligne qui pourrait redéfinir les équilibres régionaux, connecter des territoires enclavés à l’océan Indien, desservir des régions afghanes pauvres, et offrir au Kazakhstan un rôle de médiateur entre blocs géopolitiques concurrents.