Lagazette

L'Azerbaïdjan est un État qui fait tout pour ses déplacés et pour ses réfugiés (Entretien exclusif avec la députée française Madame Sandrine Mörch)

2 Août 2021 09:56 (UTC+01:00)
L'Azerbaïdjan est un État qui fait tout pour ses déplacés et pour ses réfugiés (Entretien exclusif avec la députée française Madame Sandrine Mörch)
L'Azerbaïdjan est un État qui fait tout pour ses déplacés et pour ses réfugiés (Entretien exclusif avec la députée française Madame Sandrine Mörch)

Paris / Lagazetteaz

Un groupe de députés de l'Assemblée nationale française a récemment effectué une visite en Azerbaïdjan. En marge de cette visite, Madame Sandrine Mörch, députée de la 9ème circonscription de la Haute-Garonne, a accordé un entretien exclusif à Lagazetteaz.

Nous présentons cet entretien:

Quel est l’objectif de votre visite en Azerbaïdjan ?

L’objectif, c’est vraiment d’aller à la racine des problématiques, des événements qu’on voit de très très loin finalement depuis la France quand on n’est pas plongé dans l’histoire et dans l’historique du conflit arméno-azerbaïdjanais, et puis surtout d’aller sur le terrain. C’est fondamental de voir de ses yeux ce qu’on va ensuite découvrir en France, de manière très réduite par les journaux, par les journalistes, par les politiques qui ne savent pas tout et pour autant avoir un mot à dire, etc. C’est vraiment aller, comme une politique, à la source des informations, sachant que je sais très bien que là j’ai une version de l’histoire d'Azerbaïdjan. Il faudrait que je puisse aller ensuite en Arménie pour avoir la version complète des événements. Je suis extrêmement contente de pouvoir aller à la source des informations. C’est primordial et on le fait ça dans le milieu politique. C’est vrai pour vous aussi. Vos députés ne connaissent pas toutes les questions sur les quelles nous nous intervenons, et nous, c’est pareil. C’est un vrai problème.

Vous avez visité les territoires azerbaïdjanais libérés de l’occupation arménienne. Quelles sont vos impressions de cette visité ?

Je dirai deux impressions. J’étais journaliste avant d’être députée. Je ne suis que députée depuis quatre ans et j’ai été journaliste pendant trente ans. Pendant dix ans, j’ai fait des conflits, des guerre civiles au Rwanda, au Liberia, au Sri Lanka, etc. J’ai vu beuacoup de déstructions, j’ai vu beaucoup de villes détruites, de maisons abandonnées. Là, j’ai vu un endroit rayé de la carte pendant des années, pendant trente ans. Un endroit rayé de la carte qui ne vit plus ni pour les hommes, ni pour les autres. Donc un gachis terrible. Ce qui m’a le plus interpellé, ce sont les tombeaux et les cimetières massacrés. Parce que les 700 mille personnes qui ont été déplacées, elles ont toujours en tête leur grand-père, leur grand-mère entérrés dans leurs terres. Quand ils vont y venir, c’est un massacre. En fait, il est là le problème pour tous les déplacés et tous les réfugiés.

J’ai beaucoup travaillé dans des camps de réfugiés dans des endroits en guerre, avec les Médecins sans Forntères, une grosse organisation humanitaire. La problématique est internationale. Les gens déplacés n’arriveront jamais à équilibrer les problématiques de guerre tant qu’il n’y a pas la paix. Et la souffrance des personnes déplacées et des réfigiés ne passe pas siffusamment lourd dans les relations diplomatiques. C’est cette question que j’ai envie de creuser en travaillant sur l’Azerbaïdjan. Je découvre un État qui fait tout pour ses déplacés et pour ses réfugiés. Mais chez nous ça n’existe pas. Ici, il ya une politique de rebond pour tous ces gens qui ont subi et qui finalement vont finir par être député, ingénieur. Je suis en admiration complète. Ce n’est pas des victimes qu’on laisse de côté, ce sont des gens qu’on aide et qui vont finir par être la relève du pays. Je trouve ça extraordinaire et c’est une des grandes leçons que j’ai envie de creuser pour la France. Parce que nous, on ne traite pas aussi bien nos étrangers.

Comment évaluez-vous les perspectives des relations interparlementaires Azerbaïdjan-France ?

Je trouve que plus il y a de difficultés, plus c’est intéressant. Il y a la difficulté diplomatique en ce moment entre la France et l’Azerbaïdjan, mais quel est le problème ? Il faut plus de connaissances, plus de discussions, beaucoup plus d’événements interculturels. Je trouve que le rôle des députés, c’est à cultiver. Dès que je rentre dans ma ville, je propose à des entreprises d’avoir eventuellement des contacts avec le ministre de l’Économie d’ici.

Il faut qu’on multiplie ces contacts, et c’est à ça que sert cette visite. Ce n’est pas avoir un avis définitif sur le conflit, qui dure depuis des années, moi, je n’ai pas envie de donner mon avis là-dessus, en revanche, de dire que les relations doivent être meilleures et plus riches.

Propos recueillis par Samid NASIROV

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