LES FORCES ARMÉNIENNES EXACERBENT LES TENSIONS AVEC L'AZERBAZÏDJAN APRÈS DES TIRS INTENSIFS PRÈS DE LA FRONTIÈRE
Paris / La Gazette
Les forces armées arméniennes ont aggravé les tensions avec Bakou au moins dix fois ces dernières semaines en prenant pour cible les régions azerbaïdjanaises de Latchine et de Kalbadjar.
Le dernier bombardement des positions militaires azerbaïdjanaises par l'armée arménienne a eu lieu le 4 juillet. Selon le ministère azerbaïdjanais de la Défense, des tirs ont été signalés pendant la nuit en direction de la colonie de Damirchidam, dans la région de Kalbadjar.
L'armée azerbaïdjanaise a pris le contrôle de la situation opérationnelle suite aux mesures de rétorsion adéquates, selon le ministère.
Les violations régulières du cessez-le-feu par l'armée arménienne ont eu lieu pendant les pourparlers entre Bakou et Erevan sur la délimitation et la démarcation de la frontière d'État entre les deux pays. En mai dernier, les commissions chargées de la délimitation de ces frontières ont tenu leur première réunion sur la frontière interétatique pour discuter des questions pertinentes.
Le vice-Premier ministre azerbaïdjanais, Shahin Mustafayev, qui préside la commission, et son homologue arménien, le vice-Premier ministre Mher Grigoryan, ont ensuite convenu de poursuivre les réunions dans différents lieux et ont confirmé que la deuxième rencontre aurait lieu à Moscou et la troisième à Bruxelles.
Les questions liées à la délimitation et à la démarcation de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan figurent en bonne place sur l'agenda bilatéral depuis la victoire de l'Azerbaïdjan dans la guerre de 2020, à la suite de laquelle l'armée azerbaïdjanaise a repris le contrôle d'une grande partie de la frontière avec l'Arménie.
Une partie importante de la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, d'une longueur de 1 007 kilomètres, est restée hors du contrôle du pays pendant près de 30 ans après que la région azerbaïdjanaise du Karabakh (Garabagh) a été occupée illégalement par les Arméniens au début des années 1990. Après la dissolution de l'Union soviétique en 1991, l'Arménie a lancé une véritable campagne militaire contre l'Azerbaïdjan, marquant la guerre la plus longue et la plus meurtrière dans la région du Caucase du Sud. Cette guerre sanglante s'est terminée par un cessez-le-feu en 1994, qui a vu l'Arménie occuper par la force 20 % des territoires azerbaïdjanais internationalement reconnus. Plus de 30 000 Azerbaïdjanais ont été tués et un million d'autres ont été expulsés de ces terres dans le cadre d'une politique brutale de nettoyage ethnique menée par les autorités arméniennes.
Le 27 septembre 2020, le conflit vieux de plusieurs décennies entre les deux pays s'est intensifié après que les forces arméniennes déployées sur les terres azerbaïdjanaises autrefois occupées ont bombardé des positions militaires et des localités civiles d'Azerbaïdjan. Au cours d'opérations de contre-attaque qui ont duré 44 jours, les forces azerbaïdjanaises ont libéré plus de 300 localités, dont les villes de Jabraïl, Fuzuli, Zanguilan, Gubadli et Shusha, d'une occupation arménienne illégale de près de 30 ans. La guerre s'est terminée par une déclaration tripartite signée par l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Russie le 10 novembre 2020. En vertu de cette déclaration, l'Arménie a également restitué à l'Azerbaïdjan les régions anciennement occupées d'Aghdam, Kalbadjar et Latchine.
Le gouvernement azerbaïdjanais a stationné plusieurs unités des forces armées et du service frontalier de l'État dans les régions frontalières, notamment à Kalbadjar et à Latchine, afin de renforcer la protection des frontières. Toutefois, cette mesure a suscité des réactions négatives du côté arménien depuis mai 2021. Erevan a alors imputé aux forces azerbaïdjanaises le soi-disant « empiètement » sur le territoire arménien.
Depuis lors, les provocations de l'armée arménienne à l'encontre de l'armée azerbaïdjanaise sont fréquentes, entraînant de sérieuses complications à la frontière. Bakou a demandé le lancement immédiat du processus de délimitation et de démarcation dans le but d'apaiser les tensions avec Erevan. Ce processus est l'une des conditions essentielles du gouvernement azerbaïdjanais pour établir des relations avec l'Arménie et assurer la stabilité et la paix dans la région.
