L'ARGENTINE ET LE BRÉSIL S'EN PRENNENT AUX CONDITIONS ÉTABLIES PAR L'UE POUR LA CONCLUSION D'UN ACCORD COMMERCIAL

Paris / La Gazette
L'Argentine et le Brésil, les plus grandes économies d'Amérique du Sud, ont dénoncé la position « inacceptable » de l'Union européenne dans les négociations avec le Mercosur en vue d'un accord de libre-échange longtemps retardé en raison des préoccupations environnementales exprimées par l'Europe.
L'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay, pays membres du Mercosur, sont parvenus à un accord de principe avec l'Union européenne, qui compte 27 membres, en 2019, après deux décennies d'âpres négociations.
L'UE a depuis proposé une « lettre d'accompagnement » à l'accord, avec des exigences environnementales supplémentaires, ce qui a contrarié les dirigeants sud-américains, qui soupçonnent le protectionnisme d'être à l'œuvre.
Lors d'un sommet de deux jours à Puerto Iguazu, en Argentine, les dirigeants du Mercosur ont riposté.
La dernière proposition, a estimé le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, est « inacceptable ».
« Les partenaires stratégiques ne négocient pas sur la base de la méfiance et de la menace de sanctions », a-t-il déclaré lors de la réunion.
« Nous ne sommes pas intéressés par des accords qui nous condamnent à être éternellement des exportateurs de matières premières, de produits minéraux et de pétrole », a ajouté le dirigeant brésilien.
Le président argentin Alberto Fernandez a abondé dans le même sens : « Personne ne peut nous condamner à être des fournisseurs de matières premières que d'autres industrialisent et nous vendent ensuite à des prix exorbitants ».
Le groupe, fondé en 1991, représente 62 % de la population sud-américaine et 67 % du produit intérieur brut du continent.
Son accord commercial avec l'UE a été bloqué pendant la présidence 2019-2022 du prédécesseur d'extrême droite de M. Lula, Jair Bolsonaro, sous le mandat duquel la déforestation de l'Amazonie a explosé.