GUERRE EN UKRAINE : ZELENSKY DEMANDE DES AVIONS DE COMBAT AUX DIRIGEANTS DE L'UE
Paris / La Gazette
Lors de son deuxième déplacement à l'étranger depuis le début de la guerre, le président ukrainien a demandé aux dirigeants de l'UE de fournir des avions de combat et des armes pour la guerre contre la Russie.
« Nous devons renforcer la dynamique de notre coopération, nous devons le faire plus vite que l'agresseur », a martelé le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky.
Il avait auparavant reçu une ovation au Parlement européen à Bruxelles.
Plusieurs dirigeants de l'UE ont déjà souligné qu'une décision sur les avions de guerre serait une décision collective.
Certains souhaitent éviter que le débat ne se déroule en public, tandis que d'autres s'inquiètent d'une escalade et de la possibilité d'alimenter le discours russe.
Le Kremlin a averti jeudi que la frontière entre l'implication directe et indirecte de l'Occident dans le conflit était en train de disparaître.
M. Zelensky a déclaré que certains accords positifs avaient été conclus, mais qu'ils n'étaient pas encore rendus publics. Le conseiller du bureau présidentiel, Mykhaylo Podolyak, a ensuite annoncé à la télévision ukrainienne que des missiles à longue portée et des avions d'attaque seraient fournis cette année, mais que cela dépendait des négociations.
Le Royaume-Uni a déclaré qu'aucune décision concernant la fourniture d'avions à réaction à long terme n'avait encore été prise, mais qu'il assurerait la formation des pilotes ukrainiens sur les avions qu'il possède déjà.
Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que son pays ne pouvait agir que « dans le cadre de l'ensemble de la formation de l'OTAN », tandis que le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a souligné que la question devait être discutée à huis clos. La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a appelé les États de l'UE à examiner rapidement la demande de Kiev concernant les avions à réaction.
Dans son discours devant le Parlement à Bruxelles, M. Zelensky a, à plusieurs reprises, associé l'Ukraine à un mode de vie européen. L'Ukraine a posé sa candidature à l'adhésion à l'UE et demande instamment aux dirigeants de l'Union de peser de tout leur poids pour que l'adhésion soit rapide, car elle prend généralement plusieurs années.
« L'Ukraine va devenir membre de l'Union européenne », a-t-il déclaré aux députés européens. Avec l'Europe, il a ajouté que les Ukrainiens se défendaient contre la « plus grande force anti-européenne du monde moderne ». Ce thème a été répété lors du sommet ultérieur avec les dirigeants de l'UE, où il a souligné que l'Europe ne pouvait être libre sans une Ukraine libre.
Le dirigeant ukrainien était venu de Paris avec le président français Emmanuel Macron, où il s'était également entretenu avec son homologue allemand Olaf Scholz. Avant de se rendre à Paris, il avait été assuré par le Premier ministre britannique Rishi Sunak que rien n'était hors de la table.
M. Zelensky a déclaré que l'Allemagne et la France avaient le potentiel pour « changer la donne » dans cette guerre. Plus tôt l'Ukraine recevra des armes lourdes à longue portée et des avions modernes, « plus vite cette agression russe prendra fin », a-t-il expliqué.
Bien que le président Macron ait précédemment signalé une certaine ouverture à la fourniture d'avions de combat, ce n'est pas le cas de M. Scholz.
Le dirigeant français a assuré que l'Ukraine pouvait compter sur son soutien, la France étant « déterminée à aider l'Ukraine à remporter la victoire et à rétablir ses droits légitimes ». Le chancelier Scholz a ajouté : « La position est inchangée : La Russie ne doit pas gagner cette guerre ».
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Moscou n'a cessé de mettre en garde l'Occident contre les livraisons d'armes, menaçant fréquemment de riposter à ce qu'elle appelle des « provocations ».
Interrogé par les journalistes à Moscou sur le débat croissant concernant la livraison d'avions de guerre en Ukraine, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a fait savoir que la Russie y voyait la preuve de l'implication croissante du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne dans le conflit.
« Nous le regrettons et déclarons que de telles actions de ces pays conduisent à l'escalade des tensions autour de ce conflit, le prolongent et le rendent plus douloureux et torturant pour l'Ukraine », a mis en garde M. Peskov.
