LA TURQUIE SE DIT PRÊTE À ACCUEILLIR DES POURPARLERS DE PAIX ENTRE LA RUSSIE ET L'UKRAINE, DÉCLARÉ ERDOGAN À MACRON
Paris / La Gazette
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a informé son homologue français Emmanuel Macron lors d'un appel téléphonique que la Turquie est prête à accueillir des négociations de paix entre la Russie et l'Ukraine, a annoncé la présidence turque le 11 mai.
Ses commentaires interviennent alors que la Russie pousse pour la reprise des pourparlers de paix à Istanbul. L'assistant du Kremlin, Yury Ushakov, a déclaré plus tôt le 11 mai que Moscou est prêt à relancer les négociations en Turquie, en faisant référence aux pourparlers infructueux d'Istanbul en 2022 et à la situation actuelle "sur le terrain."
La Turquie, qui a accueilli des séries de pourparlers entre la Russie et l'Ukraine en 2022, s'est positionnée comme médiateur dans la guerre tout en maintenant des liens avec Moscou et Kyiv.
Le président russe Vladimir Poutine a invité des responsables ukrainiens à se rencontrer à Istanbul le 15 mai, suite à l'expiration d'un cessez-le-feu temporaire pour la Journée de la Victoire que Moscou n'a pas prolongé.
L'Ukraine a exprimé son ouverture aux pourparlers mais insiste sur le fait que les négociations doivent commencer par un cessez-le-feu "complet, durable et fiable", a clamé le président Volodymyr Zelensky le 11 mai. Le président Macron a soutenu l'idée.
Le président Erdogan a dit au chef de l'État français que la coopération internationale est essentielle pour initier les négociations de paix et la "mise en œuvre sensible" des processus de récupération et de reconstruction de l'Ukraine, a rapporté la présidence turque.
"Le président Erdogan a déclaré qu'un tournant historique a été atteint vers la fin de la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qu'il est nécessaire de profiter de cette opportunité" a indiqué le communiqué.
Les négociations initiales d'Istanbul en mars 2022 comprenaient des conditions sévères de Moscou, y compris des exigences selon lesquelles l'Ukraine devrait réduire drastiquement la taille de son armée, renoncer à ses capacités de frappe à longue portée et reconnaître le contrôle russe sur les régions occupées. Des documents divulgués suggèrent que les termes proposés étaient essentiellement une capitulation ukrainienne.
Au cours des dernières semaines, Moscou a réitéré des exigences maximalistes, y compris la reconnaissance formelle par l'Ukraine de l'annexion de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia, une interdiction permanente de l'adhésion à l'OTAN, la démilitarisation et des changements favorisant la langue russe et les organisations religieuses.
Bien qu'il ait déclaré être prêt à parler, le Kremlin continue les opérations offensives à travers l'Ukraine et a rejeté les propositions soutenues par l'Occident pour un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours.
