L’ONU LANCE UNE INTERVENTION D’URGENCE APRÈS LE SÉISME DÉVASTATEUR EN TURQUIE ET EN SYRIE
Paris / La Gazette
Après qu'un puissant tremblement de terre a frappé le sud de la Turquie et le nord de la Syrie lundi, faisant craindre une crise humanitaire, les agences des Nations Unies se sont précipitées pour aider les milliers de victimes, y compris celles qui seraient encore enterrées sous les décombres.
Le séisme initial de magnitude 7,8 a frappé près de Gaziantep, en Turquie, suivi d'un autre tremblement de magnitude 7,5 plusieurs heures plus tard.
« Je suis de tout cœur avec les populations de Turquie et de Syrie en cette heure tragique », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, dans une déclaration à la presse. « Les Nations Unies sont pleinement engagées à soutenir la réponse. Nos équipes sont sur le terrain pour évaluer les besoins et fournir une assistance ».
Plus de 3.000 personnes seraient mortes et beaucoup d'autres sont blessées, le bilan continuant d'augmenter à mesure que les opérations de secours se poursuivent.
Minute de silence
Lors d’une réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée lundi au rapport du Secrétaire général sur le travail de l’ONU, le Président de l’Assemblée générale, Csaba Kőrösi, a invité les représentants des Etats membres à observer une minute de silence pour les victimes du séisme en Turquie et en Syrie.
« Avant de passer aux questions inscrites à l'ordre du jour, je voudrais, au nom de l'Assemblée générale, exprimer notre plus profonde sympathie et nos sincères condoléances aux gouvernements et aux peuples de la Turquie et de la République arabe syrienne pour les pertes tragiques en vies humaines et les dommages qui ont résulté du récent tremblement de terre », a dit M. Kőrösi.
M. Guterres a déclaré que l'ONU comptait sur la communauté internationale pour aider les milliers de personnes affectées par la catastrophe. « Beaucoup avaient déjà un besoin urgent d'aide humanitaire dans les zones où l'accès est difficile ».
Des équipes médicales d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS, ont reçu le feu vert pour fournir des soins essentiels aux blessés et aux plus vulnérables, a déclaré le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un message sur son compte Twitter.
« La priorité immédiate est de soutenir la réponse au niveau local », a souligné la Dre Catherine Smallwood, responsable à l'OMS/Europe qui coordonne la réponse au tremblement de terre en Turquie. « La Turquie a une très forte capacité à réagir aux tremblements de terre, mais le niveau de destructions est tel qu'ils ont lancé une alerte pour l'assistance médicale internationale. Et nous coordonnons un déploiement potentiel avec les autorités turques ».
Des équipes spécialisées du Bureau d'évaluation et de coordination des catastrophes des Nations Unies (UNDAC) ont également tweeté qu'elles étaient « prêtes à être déployées », alors que de multiples messages sur les réseaux sociaux montrent d'énormes bâtiments effondrés.
Dans un communiqué publié via Twitter, l'ONU en Turquie a exprimé sa profonde tristesse face aux pertes en vies humaines et à la destruction de biens. L'équipe a exprimé ses condoléances aux familles des victimes « ainsi qu'au peuple et au gouvernement », souhaitant aux blessés un prompt rétablissement. « L’ONU en Turquie exprime sa solidarité avec la Turquie et est prête à apporter son aide ».
La neige et la pluie entravent les secours
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, OCHA, a souligné que le séisme de magnitude 7,8 a frappé au plus fort de l'hiver. L'épicentre se trouvait près de Gaziantep, un important centre d'aide de l'ONU pour le nord de la Syrie.
« Profondément attristé par les pertes en vies humaines causées par le tremblement de terre de ce matin », a tweeté l'agence des Nations Unies pour les réfugiés en Syrie (HCR), ajoutant qu'elle « coordonnait activement une réponse avec les agences des Nations Unies et d'autres acteurs humanitaires pour fournir une assistance et un soutien à ceux qui sont dans le besoin en Syrie ».
Alep et Idlib, dans le nord de la Syrie, auraient également vu des milliers de bâtiments s'effondrer, dont deux hôpitaux. Le tremblement de terre a été ressenti jusqu'au Liban.
Les besoins humanitaires dans le nord de la Syrie sont déjà énormes, car la région abrite des millions de personnes déplacées par la guerre. L'ONU et ses partenaires humanitaires assistent chaque mois quelque 2,7 millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie, via des livraisons transfrontalières.
La neige et la pluie entravent le travail des équipes de secours, dont les familles font également partie de celles qui seraient enterrées sous des bâtiments effondrés.
Après une demande officielle d'assistance internationale d'Ankara, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance, l'UNICEF, a confirmé qu'il était prêt à soutenir la réponse d'urgence. « Nos cœurs et nos pensées vont aux enfants et aux familles de Turquie et de Syrie touchés par les tremblements de terre dévastateurs. Nos plus sincères condoléances à ceux qui ont perdu des êtres chers », a déclaré la Directrice exécutive de l'UNICEF, Catherine Russell.
« Les images que nous voyons de la Syrie et de la Turquie sont déchirantes », a-t-elle ajouté. « Le fait que le tremblement de terre initial se soit produit si tôt le matin, alors que de nombreux enfants dormaient à poings fermés, l'a rendu encore plus dangereux, et les répliques présentent des risques permanents ».
Evaluations sur le terrain
Faisant écho à ce message de soutien, l'agence des Nations Unies pour les migrations, l'OIM, a déclaré que son entrepôt à Gaziantep avait préparé des articles non alimentaires et des secours essentiels prêts à être déployés. « Les équipes de l'OIM procèdent également à des évaluations sur le terrain », a déclaré une porte-parole, Safa Msehli.
Le Directeur général de l’OIM, António Vitorino, a exprimé sur son compte Twitter sa solidarité « avec les habitants de la Turquie, de la Syrie, du Liban, des Territoires palestiniens, de la Jordanie et tous ceux qui ont été touchés par le tremblement de terre meurtrier ». « Nous travaillerons en étroite collaboration avec les gouvernements de la région pour soutenir les personnes touchées et aider à soulager leurs souffrances ».
Plus de 4 300 personnes ont été tuées et des milliers blessées après le tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a frappé la Turquie et la Syrie tôt lundi, selon les autorités et les agences.
Des milliers de bâtiments se sont effondrés dans les deux pays et les organisations humanitaires sont particulièrement inquiètes pour le nord-ouest de la Syrie, où plus de 4 millions de personnes dépendaient déjà de l'aide humanitaire.
Le tremblement de terre, l'un des plus forts à frapper la région depuis plus de 100 ans, a frappé à 23 kilomètres (14,2 miles) à l'est de Nurdagi, dans la province turque de Gaziantep, à une profondeur de 24,1 kilomètres (14,9 miles), a déclaré l'US Geological Survey.
(Source ONU)
