Lagazette

L'IRAN ACCUSE LA FRANCE DE RÉPRIMER LES VOIX DISSIDENTES PAR LA VIOLENCE

27 Décembre 2022 15:08 (UTC+01:00)
L'IRAN ACCUSE LA FRANCE DE RÉPRIMER LES VOIX DISSIDENTES PAR LA VIOLENCE
L'IRAN ACCUSE LA FRANCE DE RÉPRIMER LES VOIX DISSIDENTES PAR LA VIOLENCE

Paris / La Gazette

Le secrétaire du Comité iranien des droits de l'homme, Kazim Gharibabadi, a déclaré que le gouvernement français continue de réprimer les voix dissidentes par la violence.

Selon le responsable iranien, la répression brutale des manifestations pacifiques en France prouve le niveau de mépris de ce pays pour les droits de l'homme.

« Les deux poids deux mesures en matière de droits de l'homme ont-ils changé ou pas ? », a écrit M. Gharibabadi sur son compte Twitter.

Des milliers de personnes se sont rassemblés samedi 24 décembre à Paris en hommage aux trois Kurdes tués la veille, près d'un centre culturel kurde de la capitale. Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre en marge de la manifestation.

Les manifestations suite à la mort de Mahsa Amini en Iran sont devenues le point de ralliement de millions d’Iraniens, surtout des femmes, qui réclament l’égalité entre les sexes ainsi que des réformes politiques.

La situation sur le terrain

Les femmes continuent d’organiser et de mener des manifestations en opposition au gouvernement et aux politiques de la République islamique d’Iran. Depuis la mi-septembre, quand les manifestations ont commencé dans l’ensemble du pays suite à la mort de Mahsa Amini, une femme iranienne de 22 ans, au moins 150 manifestants ont été tués et des centaines d’autres blessés. Selon les organisations de défense des droits humains, les autorités ont détenu des centaines de manifestants afin d’exercer une répression et de décourager les femmes de poursuivre leurs revendications contre le gouvernement.

Les manifestations sont devenues plus fréquentes au cours des dernières années ; alors qu’on en rapportait 4000 en 2021, plus de 2220 ont eu lieu dans la première moitié de 2022. Ces manifestations sont motivées par un vaste éventail de griefs incluant la détérioration des conditions socio-économiques, les revendications des femmes et des minorités ethniques et religieuses en matière d’égalité des droits, et les critiques envers les politiques discriminatoires du gouvernement.

Les récentes manifestations amènent les observateurs de longue date du pays à se demander si une sorte de révolution est en train de prendre forme. Bien que le gouvernement iranien actuel ait rarement fait face à des manifestations d’une telle envergure, il serait prématuré de penser que son emprise sur le pouvoir puisse être compromise. Tous les leviers de l’appareil étatique ont été mis en place de manière à assurer la continuité de l’élite dirigeante. Néanmoins, là où il était auparavant impossible de croire à une remise en cause sérieuse du gouvernement, il est désormais possible d’entrevoir qu’un groupe de citoyens persistants et déterminés pourrait représenter une menace importante pour la stabilité politique de l’Iran.

Les manifestations ont initialement éclaté en réaction à la mort de Mahsa Amini au cours de sa détention par le « Gasht-e Ershad », la police iranienne de la moralité. Mme Amini était accusée d’avoir enfreint la loi iranienne qui oblige les femmes à porter le hijab. Sa mort est devenue un cri de ralliement pour des millions d’Iraniens, qui réclament l’abolissement du Gasht-e Ershad entre autres réformes. Depuis le début des manifestations, les véhicules verts et blancs de la police de la moralité ont apparemment cessé de patrouiller les rues de Téhéran. Néanmoins, il reste à voir si les autorités vont accorder davantage de concessions pour calmer l’agitation.

Loading...
L'info de A à Z Voir Plus