LE PRÉSIDENT ERDOGAN, EN VISITE EN ALLEMAGNE, APPELLE À LA RESPONSABILITÉ MONDIALE FACE À LA CRISE DANS LA BANDE DE GAZA

Paris / La Gazette
Le président Recep Tayyip Erdogan a souligné la nécessité d'une responsabilité collective pour parvenir à une paix juste et durable au Moyen-Orient, en particulier dans le contexte de la crise actuelle à Gaza.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a effectué une visite brève et tendue en Allemagne, sur fond de profondes divergences entre les deux alliés de l'OTAN au sujet de la guerre à Gaza.
M. Erdogan a qualifié Israël d'"État terroriste" et a accusé ses alliés occidentaux, dont l'Allemagne, de soutenir les "massacres" perpétrés par l'armée à Gaza.
Vendredi, le chancelier allemand Olaf Scholz a souligné le droit d'Israël à se défendre.
"Notre solidarité avec Israël n'est pas à discuter", a-t-il martelé lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Erdogan.
"Nous ne devons rien à Israël, nous pouvons donc parler librement", a clamé M. Erdogan, évoquant les responsabilités de l'Allemagne dans l'Holocauste et la manière dont Berlin peut influencer ses relations avec Israël. "Si nous avions des dettes, nous ne pourrions pas parler aussi librement. Mais ceux qui sont endettés ne peuvent pas parler librement", a ajouté le dirigeant turc.
Le président Erdogan a également critiqué Israël pour son offensive aérienne et terrestre incessante à Gaza, affirmant que les attaques contre les enfants et les hôpitaux n'avaient pas leur place dans le livre saint juif.
"Tirer sur des hôpitaux ou tuer des enfants n'existe pas dans la Torah, vous ne pouvez pas le faire", a indiqué M. Erdogan aux journalistes.
Il s'agissait de la première visite d'Erdogan en Allemagne depuis 2020, date à laquelle il avait assisté à une conférence sur la Libye à Berlin.
Avant cette visite, le dirigeant turc a intensifié sa condamnation de l'assaut israélien contre la bande de Gaza assiégée, affirmant qu'il bénéficiait d'un "soutien illimité" de la part de l'Occident.
Il avait déjà demandé que les dirigeants israéliens soient jugés pour crimes de guerre par la Cour internationale de justice de La Haye et avait réitéré son point de vue - et la position de longue date de la Turquie - selon lequel le Hamas n'est pas une "organisation terroriste", mais un parti politique qui a remporté les dernières élections législatives palestiniennes, en 2006.
Depuis le 7 octobre, date à laquelle des combattants du Hamas ont pris d'assaut le sud d'Israël, tuant environ 1 200 personnes, et incitant le gouvernement israélien à riposter par un assaut aérien et terrestre dévastateur sur Gaza, le président turc a durci ses critiques à l'égard d'Israël.
Après l'attaque du Hamas, M. Scholz s'est rendu en Israël pour apporter le soutien de l'Allemagne.