GUERRE EN UKRAINE : L'ONU ACCUSE LA RUSSIE D'ENFREINDRE LES RÈGLES DE PROTECTION DE L'ENFANCE POUR LES RÉFUGIÉS
Paris / La Gazette
Le chef de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a accusé Moscou de violer les principes « fondamentaux » de protection des enfants en donnant des passeports russes aux enfants réfugiés non accompagnés.
La Russie viole les « principes fondamentaux de la protection de l'enfance » en temps de guerre en accordant aux enfants ukrainiens vivant dans les territoires occupés des passeports russes et en organisant leur adoption par des familles russes, a déclaré à Reuters le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, dans une interview publiée le 27 janvier.
Au cours d'un déplacement de six jours de M. Grandi à travers l'Ukraine, le chef de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a rencontré le président Volodymyr Zelensky le 25 janvier.
Après la réunion, M. Zelensky a demandé à l'organisation de M. Grandi de créer des mécanismes pour « défendre et renvoyer » les enfants et les adultes déplacés de force en Russie, ainsi que de punir les responsables, selon Reuters.
M. Grandi a déclaré à Reuters que le HCR n'était pas en mesure de déterminer le nombre exact d'enfants ukrainiens qui ont reçu des passeports russes ou qui ont été proposés à l'adoption en raison de l'accès limité en Russie.
« Nous cherchons un accès en permanence, et l'accès a été plutôt rare, sporadique, et pas sans entrave, si vous voyez ce que je veux dire », a noté M. Grandi.
Selon lui, davantage de réfugiés pourraient rentrer en Ukraine pendant la saison chaude, mais une éventuelle escalade des hostilités pourrait provoquer une nouvelle vague de réfugiés, bien que principalement interne.
« Ce que nous avons vu ces derniers jours n'est pas très prometteur à cet égard, tout le monde prévoit qu'il y aura une augmentation des hostilités, une escalade... et cela est susceptible de générer plus de déplacements », a estimé M. Grandi dans l'interview.
Daria Herasymchuk, conseillère présidentielle ukrainienne pour les droits et la réhabilitation des enfants, a indiqué le 17 janvier que la Russie avait enlevé près de 14 000 enfants ukrainiens et que seuls 125 d'entre eux étaient rentrés en Ukraine.
L'Institut pour l'étude de la guerre (Institute for the Study of War, abrégé ISW) a écrit en octobre que les déportations d'Ukrainiens par la Russie s'apparentent à une campagne délibérée de nettoyage ethnique, en plus de violations apparentes de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
