31 MARS : JOURNÉE DE COMMÉMORATION DU GÉNOCIDE DES AZERBAÏDJANAIS
Paris / La Gazette
En cette journée du 31 mars, les Azerbaïdjanais commémorent le « génocide des Azerbaïdjanais » de 1918
Entre le 30 mars et le 2 avril 1918, des dizaines de milliers d'Azerbaïdjanais vivant à Bakou, Chamakhy, Gouba, Karabakh, Zanguézour, Nakhtchivan, Lankaran et dans d'autres territoires ont été massacrés par les bolchéviques associés au Dachnak, le parti révolutionnaire Arménien. Des zones résidentielles et des monuments religieux et culturels ont été entièrement détruits. Rien qu'à Gouba, plus de 16 000 personnes ont été assassinés et 167 villages réduits en cendres. Les juifs de Gouba ont également été pris pour cible. 3 000 membres de la communauté y ont été également massacrés.
Mémorial de Gouba en commémoration du génocide de 1918
Afin de mettre un terme aux velléités d’indépendance formulées par les Azerbaïdjanais après l’annexion du pays par les soviets, un Comité de Défense révolutionnaire (CDR) fut formé le 30 mars afin de mener des opérations militaires à Bakou contre les populations musulmanes. Conduit par le bolchevik arménien Stepan Chahoumian, (qui donnera plus tard son nom à la ville du Karabakh Khandendi, rebaptisée Stepanakert après l’invasion arménienne de 1993), nommé par les soviets Haut-commissaire aux affaires du Caucase, le CDR comprenait presque exclusivement des Arméniens, dont plusieurs membres de la Fédération révolutionnaire d’Arménie, le parti Dachnak.
Dès ce jour, le CDR lança une opération de terreur sans précédent, avec, selon les aveux mêmes de Chahoumian, la participation de 6 000 soldats armés du Soviet de Bakou et de 4 000 soldats armés du parti Dachnak : « Le pouvoir soviétique à Bakou ne tenait qu’à un fil, en raison de la résistance des partis nationalistes musulmans […] Le destin de la Transcaucasie était en jeu » écrivit-il dans une lettre au Conseil des commissaires du peuple le 18 avril 1918. (1)
Des écoles, des hôpitaux, des mosquées furent saccagés, les rédactions des journaux azerbaïdjanais, les imprimeries, les établissements culturels furent incendiés. Au total plus de 100 000 Azerbaïdjanais civils ont trouvé la mort dans cette attaque. D’immenses charniers ont été découverts à Gouba en 2007. Après le rétablissement de l'indépendance de l'Azerbaïdjan, Heydar Aliyev, par un décret du 26 mars 1998 « Sur le génocide des Azerbaïdjanais », a déclaré le 31 mars « Journée du génocide des Azerbaïdjanais », afin de donner une évaluation politique et juridique à ces crimes de génocide.
(1) Cité dans « L’Azerbaïdjan, entre les grandes puissances (1918-1920) », Rahman Mustafayev, Presse du Chatelet, Paris 2019
